Le contexte de l’opération :
En 2017, l’Association TIEZ BREIZ – Maisons et Paysages de Bretagne est contactée par Pierre Le Guiriec, auteur de l’ouvrage « Fours à pain en granit et pains de campagne en Basse Bretagne ». Cet ancien boulanger né en 1935, petit-fils de fournier et fils de boulanger se passionne pour les fours à pain.Dans les années 2000, sa participation à la restauration d’un four communal à Plomelin (29) est un véritable déclic. Il s’attèle alors à un objectif ambitieux : recenser tous les fours à pain du territoire. Une véritable épopée d’une quinzaine d’année pour ce passionné qui mènera en Basse-Bretagne un projet d’inventaire et d’enquête minutieux tout en abordant ce patrimoine de manière sensible et poétique.Un projet au long court qui devient le fruit de nombreuses rencontres avec les propriétaires et les locataires de fours à pains. Récoltant les témoignages intrafamiliaux, il enrichit son étude par l’analyse du bâti et la prise de ses dimensions ainsi que par la photographie.La richesse des informations récoltées lui permet alors de retracer l’histoire de ce patrimoine d’accompagnement, « acteur » majeur d’histoires locales, véritables vecteurs intergénérationnels de transmissions orales et bretonnantes des habitants. Sensibilisé par les valeurs de l’association TIEZ BREIZ – Maisons et Paysages de Bretagne, Pierre Le Guiriec lui fait part de son travail et de l’importance numérique du fonds photographique dédié aux fours à pain en Basse-Bretagne. L’appel à projet « Participer à la diffusion de fonds iconographiques sur le patrimoine architectural et mobilier de Bretagne », a permis à Tiez Breiz de valoriser ce corpus, jusqu’à l’intégration plus de 200 notices de recensement sur le portail numérique de l’Inventaire.
Méthodologie :
La collection de Pierre Le Guiriec répertorie près de 600 fours à pains. Elle est composée de fiches descriptives (non exhaustives) détaillées par four. Celles-ci sont accompagnées d’un fonds photographiques numériques et argentiques de près de 3000 vues. Chaque four fait l’objet d’une description architecturale : les matériaux qui le composent, et lorsque cela a été possible, les dimensions du bâti (profondeur, forme des ouvertures, éléments structurels, hauteur sous voûte) ; l’implantation ; l’emprise au sol, etc. Ces relevés précis permettent une bonne compréhension de la construction et constitue une véritable ressource incontournable pour restaurer ou reconstruire à l’identique ces petits édicules. Bien que Pierre Le Guiriec, s’applique à récolter des données objectives que sont la photographie et le relevé de mesures, certaines fiches écrites par l’auteur sont basées sur le collectage oral issu d’échanges avec les habitants. Sa rencontre avec les habitants semble déterminante dans l’interprétation qu’il attribue au four. Il utilise parfois ces témoignages comme source lui permettant d’analyser les transformations de l’architecture d’un four et sa datation. Il exprime également les émotions esthétiques ressenties lors de la découverte d’un four : son embellissement sous la lumière d’un coucher de soleil, son inspiration poétique en découvrant des ruines et prête des attentions à la végétation envahissante.Dans le cadre du versement de ce fonds à l’Inventaire du patrimoine culturel en Bretagne, son traitement nécessite une sélection rigoureuse des informations, une estimation de datation et l’analyse des différentes typologies de fours rencontrés. Un tri, un classement puis une sélection a été opéré pour chaque photographie avant publication. La démarche de l’association s’inscrit dans une volonté de mettre en lumière un patrimoine méconnu, de participer à sa connaissance et d’intégrer et de compléter un nouveau fonds iconographique sur ce patrimoine architectural qu’est le four à pain.
L’aire d’étude :
L’aire d’étude se situe en Basse-Bretagne. Pierre Le Guiriec a investi la Base-Cornouaille, le pays Glazig, Bigouden, de Quimperlé et des Avens, mais ce territoire n’a pas été investi de façon totalement exhaustive. Toutefois, ce qui ne devait être qu’une découverte autour de Plomelin s’est avérée devenir une véritable quête dans le Finistère, puis exceptionnellement dans le Morbihan et dans les Côtes d’Armor.
