L'enquête :
Le recensement préliminaire à l'étude du patrimoine mobilier et architectural de la commune de Bruz a été réalisé, concernant l'architecture, durant les mois de mai à juillet 2008. Cette enquête comprend 450 dossiers et 1612 photographies. Les dossiers qui suivent sont classés du général, ou du thématique, au particulier. Plus de la moitié des immeubles de l'architecture domestique ou agricole recensés par l'Insee en 1946 est documentée individuellement. Ces dossiers n'ont pas la prétention d'être exhaustifs, cependant, ils contiennent différents types d'informations : description, datation, historique, renseignements sur les matériaux, photographies du bâtiment, localisation cartographique de ce dernier, etc. 47 bâtiments ont été sélectionnés en vue d'une étude approfondie future. D'autre part, un certain nombre de bâtiments antérieurs à 1940 a simplement été recensé, c'est-à-dire qu'ils sont localisables grâce au système d'information géographique. Souvent transformés de façon importante ce qui ne permet pas de les interpréter, ils n'ont pas fait l'objet d'un dossier individuel.
Présentation de la commune :
La commune de Bruz est située dans le bassin rennais, à 11 kilomètres au sud-est de Rennes, et s'étend sur 2995 hectares.
Le territoire de la commune de Bruz est essentiellement constitué de sables Pliocènes, ce qui produit une topographie légèrement ondulée ; c'est dans ce cadre que s'inscrivent les vallées de la Vilaine, et de la Seiche, éléments essentiels du paysage.
Au sud de la commune, une pénéplaine façonnée dans les schistes pourprés dits de Pont-Réan domine cette zone monotone. Une grande partie de ces terrains est occupée par la zone militaire CELAR.
Le tracé général des voies de communication est orienté nord-sud, ainsi que la voie ferrée.
Le paysage
Le cours légèrement sinueux de la Vilaine forme la limite ouest de la commune de Bruz. C'est une vallée large à fond plat. Les versants convexes sont peu élevés mais bien marqués dans le paysage. La vallée est orientée nord-sud, avec un passage ouest-est de part et d'autre de Pont-Réan : à ce niveau, la Vilaine vient buter sur la pénéplaine schisteuse. La vallée surimposée, s'encaisse ensuite dans celle-ci et détermine le site du Boël. Les versants escarpés présentent une dénivellation d'une trentaine de mètres. Ils sont boisés.
Les éléments constitutifs du paysage sont diversifiés :
- les canaux avec les ponts, les écluses, l'activité marinière, la double ligne aquatique (rivière et canal),
- les étangs artificiels consécutifs à l'extraction des sables et graviers,
- chemin de halage,
- alignements d'arbres le long des rives et petits bois,
- les monuments : Cicé, la Louvière, le Marais, Pont-Réan, le Boël.
La vallée de la Seiche est aussi une vallée à large fond plat, mais la rivière est beaucoup moins importante et les versants sont extrêmement peu marqués dans le paysage, sauf dans la basse vallée sur la rive droite. Elle traverse la commune de Bruz de part en part.
Son intérêt est grand surtout quand elle fait partie d'un site où sont érigés des monuments comme Carcé, Pierrefitte, la Droulinais ou même l'Etrillet. Entre Pont-Péan et Carcé, les rives surélevées du 18e siècle sont spectaculaires. Entre Pont-Péan et le moulin de Carcé, le cours de la rivière est artificiel et date du 18e siècle (arrêt du 20 juillet 1751).
Sur l'ensemble de la commune, le relief est assez mou et les pentes sont peu marquées. On observe juste quelques vallonnements très amples. Il se dégage une certaine monotonie d'autant plus que le paysage traditionnels (chemins creux, bois, haies) est presque totalement détruit par suite du remembrement. Cependant, il est souhaitable de concevoir une occupation urbaine qui mette en valeur ce qui subsiste au lieu de l'écraser.
Historique
Deux menhirs portent témoignage de l'époque néolithique, celui du Pré de la Pierre et celui de la Roche qui Chôme, au sud de la commune.
Bruz s'évangélise vers le 6e siècle. La paroisse de Bruz n'est attestée qu'en 1076 et devient, en 1084, propriété épiscopale, ce qui lui confère jusqu'à la Révolution une situation particulière : son seigneur châtelain est l'évêque de Rennes. Au château de Cicé s'établit la famille Champion qui compte plusieurs éminents personnages. A l'époque de la Révolution, Bruz connaît les troubles liés à la chouannerie, le château et le bois de Cicé étant devenus des repaires.
De nombreux manoirs et maisons nobles ont été recensés dans la commune, dont un attesté au 15e siècle, quatre au 16e siècle et treize au 17e siècle. Certains ont disparu, mais on peut encore voir celui du Manoir Saint-Armel daté des 15e et 17e siècles, bien conservé, Carcé et la Haye de Cicé du 16e siècle, et entre autres la Houssais, Pierrefitte, la Droulinais, la Haye de Pan et la Louvière du 17e siècle. Cette abondance témoigne d'une période de prospérité entre le 15e et le 17e siècle, mais les plus anciennes fermes conservées ne datent que de la fin du 16e siècle et du début du 17e siècle. Auparavant, on ne devait trouver dans la campagne que des habitations construites en motte de gazon et en bois.
La commune de Bruz est bombardée le 8 mai 1944, deux cents villageois meurent soit 10% de la population. C'est actuellement une ville nouvelle, entièrement reconstruite.