Dossier d’œuvre architecture IA00003486 | Réalisé par
Dupont Flavie (Rédacteur)
Dupont Flavie

Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.

Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique
  • enquête thématique départementale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne
Manoir de La Villeneuve (Plélauff)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gouarec
  • Commune Plélauff
  • Lieu-dit la Villeneuve
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, communs

Le manoir de La Villeneuve a été le lieu de résidence de Pierre-Louis-Yves Le Métayer de Kerdaniel, conseiller au parlement Maupeou en 1771. Issu d’une lignée de la petite noblesse active dans les services du roi, il est le fils de François-Louis Le Métayer, lieutenant des vaisseaux du roi, et de Louise-Jeanne de Leslay. Baptisé en 1746, Pierre-Louis-Yves passa la majeure partie de sa vie à La Villeneuve, où il décéda en 1793, tout comme son épouse Adélaïde Jeanne de Villelouays. Bien que son passage au parlement de Bretagne fût bref — il ne siégea qu’un an — sa qualité de parlementaire confère au manoir une importance particulière en tant que témoin de la présence d’une élite administrative dans les campagnes bretonnes à la fin de l’Ancien Régime. Il fut le seul membre de sa famille à occuper une telle fonction, mais sa résidence à La Villeneuve montre que ce manoir est bien plus qu’une simple exploitation agricole.

(Enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne - les châteaux de parlementaires en Côtes-d'Armor, Flavie Dupont, 2025)

Manoir construit 2e moitié 16e siècle ; remanié début 18e siècle.

(Inventaire topographique, 1986)

Le manoir de La Villeneuve, situé à 4 kilomètres au nord-est de la commune de Plélauff dans le canton de Gouarec, s’inscrit dans un paysage anciennement marqué par la seigneurie de Rohan. Édifié dans la seconde moitié du 16e siècle, le manoir de La Villeneuve a été remanié au début du 18e siècle, période durant laquelle les élévations et certains aménagements intérieurs ont probablement été effectués pour être plus conformes aux tendances architecturales de la période : symétrie et ordonnance.

Mentionné dès le 15e siècle comme appartenant à des familles nobles, notamment celle de Guillaume de Kerman en 1448, puis à la famille de Crenarz au 16e siècle. Le manoir passe en 1780 entre les mains de la famille Le Métayer de Kerdaniel. Il est signalé comme appartenant à M. de Kerdaniel, et en 1839, il est encore habité par Mme veuve Le Métayer de Kerdaniel.

Au dernier quart du 18e siècle, le manoir de la Villeneuve abrite Pierre-Louis-Yves Le Métayer de Kerdaniel. Fils de François-Louis Le Métayer, seigneur de Kerdaniel et de La Villeneuve, lieutenant des vaisseaux du roi, et de Louise-Jeanne de Leslay, membre du Parlement de Bretagne durant une période particulièrement troublée : l'Affaire de Bretagne (1765-1771). Cette querelle politique opposait le procureur du roi, Louis-René-Anne Caradeuc de La Chalotais, au gouverneur, le duc d’Aiguillon. Pierre-Louis-Yves Le Métayer de Kerdaniel est indirectement lié à cette affaire, car il devient membre du Parlement de Bretagne en 1771, lors de la période dite du "Parlement Maupeou", qui tire son nom du chancelier René-Nicolas de Maupeou. Ce dernier menait une lutte contre les parlements provinciaux et celui de Paris, qu’il accusait d’être trop impliqués et puissants, notamment en raison de leur droit de remontrance, qui leur permettait de faire des remarques sur les édits royaux avant leur enregistrement. Ainsi, Pierre-Louis-Yves n’intègre pas le Parlement en tant que magistrat ordinaire. Il rejoint plutôt le camp de Maupeou, se positionnant ainsi contre les parlementaires bretons démissionnaires, qui avaient quitté leurs fonctions en 1765 en soutien à Louis-René-Anne Caradeuc de La Chalotais qui incarne la défense des droits du Parlement. C’est pourquoi il ne reste au Parlement que pendant une seule année et demeure l’unique membre à l’avoir intégré à cette époque. Pierre-Louis-Yves n’est pas totalement étranger à cet univers : son grand-père maternel, François Brécheu, seigneur du Chesnay, a également été parlementaire, en tant que conseiller (1641-1723).

À travers les siècles, la Villeneuve a ainsi connu une continuité d’occupation. L’édifice, implanté au confluent du Doret et du Blavet, surplombe un territoire boisé et vallonné, historiquement fertile mais difficile à cultiver, où le manoir tenait lieu de centre d’exploitation et de représentation seigneuriale.

(Enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne - les châteaux de parlementaires en Côtes-d'Armor, Flavie Dupont, 2025)

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle
    • Secondaire : 1er quart 18e siècle
  • Dates
    • 1780, daté par source

Le manoir de La Villeneuve est en schiste, avec des encadrements de baies en granite. L’édifice principal adopte un plan régulier et une élévation ordonnancée sur un étage carré, couronné d’un toit en croupe à longs pans couvert d’ardoises. Il s’ouvre sur une cour d’honneur fermée par quatre bâtiments disposés en quadrilatère, délimitée par un mur d’enceinte et un portail monumental datant probablement du 17e siècle.

Le logis principal, de forme rectangulaire, présente une façade sobre percée de baies irrégulièrement réparties sur quatre travées. L’édifice s’étale sur 3 niveaux : rez-de-chaussée, un étage et des combles. Trois cheminées et plusieurs lucarnes à pignon percent la toiture. Une porte monumentale, cintrée et encadrée de granite sculpté, marque l’entrée du logis. Cette porte, dont certains éléments ont été refaits en ardoise, arbore un décor orné évoquant peut-être l’hermine bretonne.

Autour du logis, les dépendances se répartissent en plusieurs corps de bâtiment. Sur la gauche, un bâtiment rectangulaire en schiste, à un étage en surcroît, est couvert d’un toit à longs pans ponctué de lucarnes à pignons.

En face du logis, deux pavillons — l’un rectangulaire, l’autre carré — composent un second ensemble, également en schiste et moellons, couverts d’ardoises. Les encadrements de portes et de fenêtres, parfois en granite blond ou rose, témoignent de remaniements successifs. Une porte cintrée non décorée, une meurtrière et une lucarne de chargement encadrée en ardoise enrichissent les détails défensifs ou fonctionnels de la structure.

Enfin, l’entrée principale du domaine présente deux ouvertures, l’une piétonnière, l’autre pour les voitures, surmontées respectivement d’une niche et d’armoiries sculptées représentant les lignées seigneuriales associées au manoir. En effet, il ne s'agirait pas d'un blason classique, mais d'une composition héraldique stylisée regroupant, au centre, les armoiries de la famille de Guiller, entourées successivement de celles des familles de Kerman (au deuxième quartier), des Quénécan (au troisième), de Sarran, puis de Le Métayer de Kerdaniel — toutes ayant été propriétaires du manoir à différentes époques, pour des durées plus ou moins longues. En effet, il ne s'agirait pas d'un blason classique, mais d'une composition héraldique stylisée regroupant, au centre, les armoiries de la famille de Guiller, entourées successivement de celles des familles de Kerman (au deuxième quartier), des Quénécan (au troisième), de Sarran, puis de Le Métayer de Kerdaniel — toutes ayant été propriétaires du manoir à différentes époques, pour des durées plus ou moins longues.

(Enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne - les châteaux de parlementaires en Côtes-d'Armor, Flavie Dupont, 2025)

  • Murs
    • schiste moyen appareil
    • granite pierre de taille
    • schiste moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Cadastre ancien, commune de Plélauff, 1835, section B, 1ere feuille, parcelles 1-94, AD22 3 P 186.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3 P 186
    Cote : 3 P 186

Bibliographie

  • OGEE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, nouvelle édition augmentée par Marteville et Varin. Rennes, 1843.

  • SAULNIER, Frédéric. Le Parlement de Bretagne, 1554-1790. Imprimerie de la Manutention. 1991. 2 vol.

    ISBN : 2-8554-047-X

    Région Bretagne (Service des archives) : 35 REN hist
Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 1986, 2025
(c) Inventaire général
(c) Vieilles Maisons Françaises (VMF)
(c) Université de Rennes 2
(c) Région Bretagne
Dupont Flavie
Dupont Flavie

Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.

Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers