• pré-inventaire
  • enquête thématique régionale, Architecture urbaine en pan de bois
Maison, 39 place du Centre (Guingamp)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Guingamp
  • Commune Guingamp
  • Adresse 39 place du Centre
  • Cadastre 1971 AH 159
  • Dénominations
    maison

Ce dossier, ouvert lors d'un pré-inventaire en 1975, fait l'objet d'une reprise dans le cadre de l'opération participative Printemps du pan de bois (2025).

Le décor de colonnettes et feuillage porté sur les poteaux du rez-de-chaussée ainsi que la présence d'une charpente "armoricaine" dont une ferme conserve un poinçon sculpté indiquent un édifice de la fin du 14e siècle ou de la première moitié du 15e siècle.

Au 19e siècle, sa façade est enduite avec imitation de chaînages d'angle et d'encadrements de baies maçonnés comme en témoignent des cartes postales comme celle-ci. La devanture commerciale en bois masque alors la structure du rez-de-chaussée.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 15e siècle

Maison dont le pignon en pan de bois donne sur la place centrale. Un poteau divise le rez-de-chaussée commercial en deux espaces, soulignés par les moulurations de la sablière : une large baie à gauche, dont l'étal est remaçonné, et une baie un peu plus étroite à droite. Ce poteau a été décalé à une date inconnue pour réduire l'espace alloué à la porte d'entrée. A chaque extrémité, les poteaux sont doublés et reçoivent une solive d'importante section. Un premier poteau est accolé à la maçonnerie tandis qu'un second, plus court, repose sur un ressaut du mur. Un espace sépare ces deux poteaux. Un dispositif comparable se retrouve au 19 rue Saint-Guénael à Vannes, sur une maison dont le rez-de-chaussée a été daté de 1421-1426 par dendrochronologie.

Chacun des deux étages est en encorbellement. Les entretoises sont sculptées de deux chanfreins moulurés superposés, dont le motif est repris sur les sablières de chambrée ce qui donne à l'œil une succession de trois niveaux décorés de manière identique. Un soin particulier est apporté aux ornements : les moulures des poteaux se poursuivent sur les solives et des colonnettes à chapiteaux feuillagés ornent les poteaux de rive comme le poteau central du premier étage. Des consoles triangulaires renforcent l'encorbellement du deuxième étage.

A l'image du n°35 rue Edouard Ollivro, dont les bois les plus anciens ont été abattus entre 1413 et 1415, les travées à chaque extrémités des deux niveaux sont aveugles, avec une croix de Saint-André en allège et une autre en partie haute. Si les ouvertures actuelles respectent le rythme initial, les linteaux ont disparus. Etaient-ils trilobés comme au n°35 ?

Au niveau du comble, on observe de part et d'autre une console latérale qui renforce la ferme ainsi qu'une mortaise orpheline sur chaque poteau cornier, signe d'un aisselier disparu. Ceux-ci soutenaient probablement une ferme débordante comme au n°31 ou n°48 de la même place.

La desserte intérieure est assurée par un escalier en vis dans œuvre implanté dans le coin nord-ouest, dans l'alignement de la porte. L'accès au premier étage est aujourd'hui modifié et dissocié de la boutique. Bien que le gouttereau nord conserve une souche de cheminée et que plusieurs conduits ont été repérés dans les combles, il n'en reste qu'une seule visible au premier étage, dans le gouttereau sud. Cette petite cheminée, sans ornements, a simplement la face inférieure des angles supérieurs arrondis.

Sur les quatre fermes observées dans les combles, deux sont de type "armoricaine". La deuxième en partant de la rue conserve ses liaisons arrondies ; le poinçon est scié et n'existe plus. La troisième ferme ne porte aucun décor ni pièce arrondie ; une cloison en torchis comble sa partie sud. La quatrième ferme conserve un faux entrait cintré, ses jambettes arquées et un poinçon long bagué. Ce type de ferme, dont le décor particulièrement soigné est destiné à être vu, suggère que les pièces du deuxième étage se trouvaient au moins pour partie directement sous charpente. Selon Corentin Olivier, les charpentes armoricaines se développent en Bretagne à partir de la fin du 14e siècle et leur emploi persiste jusqu'au début du 16e siècle (Congrès Archéologique de France. Côtes d’Armor, 2015). Le présence de doublages ne permet pas en l'état une meilleure compréhension de la distribution intérieure.

  • Murs
    • bois pan de bois
    • granite
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
Date(s) d'enquête : 1975; Date(s) de rédaction : 1975, 2025