Enquêteur Inventaire
- pré-inventaire
- enquête thématique régionale, Architecture urbaine en pan de bois
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Guingamp
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Commune
Guingamp
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Adresse
48 place du Centre
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Cadastre
1971
AH
14
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Dénominationsmaison
La morphologie du bâtiment avec ses clairevoies dont les linteaux forment des accolades, la ferme débordante trilobée et ses cheminées à large chanfrein et doubles corbeaux, le rapproche du n°31 place du Centre et incitent à l'attribuer au milieu du 15e siècle. Selon une légende rapportée par l'historiographie, le lieutenant de Boisbouexel, qui livra Guingamp en 1489, y logea (Guingamp, Avaugour et Penthièvre, J. Le Monnier, 1923).
Au 19e siècle, l'édifice est déjà essenté d'ardoises et ses fenêtres modifiées par rapport aux dispositions originales. Toujours commercial, le rez-de-chaussée abrite un débit de tabac, visible sur cette photo de 1892. Sur cette autre photo publiée en 1859 et prise lors du périple de trois anglais, on distingue non seulement les n°48 et 50 de la place mais aussi une maison à l'angle de la rue Cosquer, disparue depuis, ainsi que la maison mitoyenne du n°2 rue Saint-Yves.
Au début des années 1960, l'édifice alors propriété de François Herlet, négociant en “mercerie, bonneterie, sabots, galoches, crépins”, fait l'objet de travaux : dépose des ardoises et du voligeage, redressement du "vieux pan de bois", "remise en état de la charpente de la pointe du pignon en faux aplomb sur la place", nouveau voligeage et pose d'ardoises épaisses avec clous en cuivre (AM 3R 15). L'exécution des travaux se faisant attendre et sur instance du propriétaire, le maire de Guingamp écrit à l'architecte des bâtiments de France à Rennes : “cette maison, comme vous le savez, est très décorative, et nous aurons certainement des touristes dans la période des vacances de Pâques ; ne vous serait-il pas possible d’effectuer ces travaux pour qu’ils soient terminés au dimanche des Rameaux ? Sinon, je vous demande très instamment de faire le nécessaire pour qu’ils soient complètement achevés avant le Pardon de Guingamp qui a lieu comme vous le savez, chaque année le samedi qui précède le premier dimanche de Juillet, c’est-à-dire pour 1960 le samedi 2 juillet”. Cette demande souligne le caractère "pittoresque" attribué à l'architecture en pan de bois et son rôle dans l'image et l'attrait de la ville.
Lors de nouveaux travaux de réfection dans les années 2000, un lot de cartes à jouer du 18e siècle a été découvert dans le torchis. Il comporte un 2 et un 4 de cœur, un 7et 9 de carreau, un 9 et une dame de pique. Ces cartes on servit de support pour du griffonnage et du brouillon : le verso de la dame de Pique comporte ainsi un texte au sujet d'un enterrement à faire procéder au cimetière de la Trinité "ce jour 27 avril 1784". L'esthétique de ces cartes oriente un type "Portraits de Paris". Au 18e s., il existait sept fabricants de cartes à Rennes, un à Morlaix, deux à Saint-Brieuc, etc. (La carte à jouer et Cinq siècles de carte à jouer en France, catalogues d'exposition).
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Période(s)
- Principale : milieu 15e siècle
Cette maison d'angle ouvre à la fois sur la place centrale par son pignon et sur l'actuelle rue Jean-Jacques Rousseau, anciennement rue du Pot d'Argent. Très semblable au n°31 de la même place, elle dispose d'un rez-de-chaussée commercial, de deux étages carrés en encorbellement et de combles. La structure du pan de bois est masquée par un essentage d'ardoises, mais la visite d'une partie des intérieurs révèle un contreventement en écharpes coudées et croix de saint-André sous les fenêtres. Celles-ci sont restituées avec des linteaux en accolade sur le gouttereau.
Les poteaux du rez-de-chaussée créent quatre ouvertures dont trois sur un mur-bahut remaçonné. Chaque baie est surmontée d'une accolade sculptée dans le linteau. Entretoises et sablières sont moulurées et les consoles sont sculptées d'un motif similaire au n°31 de la place. Au premier étage, un aisselier gravé des initiales R et I renforce l'angle et soutient le coyer. La ferme débordante du pignon présente un décor trilobé.
On accède à l'escalier en vis, dans œuvre, depuis une porte à imposte et linteau à coussinets dans le gouttereau. Comme à l'accoutumée, les premières marches sont en pierre puis en bois comme le noyau. Il dessert à la fois les pièces sur rue et les pièces arrières. L'intérieur du rez-de-chaussée révèle un encorbellement sur solives. On passe de la pièce avant à la pièce arrière par une porte dont les coussinets se devinent malgré le revêtement actuel. Cette pièce sur cour est chauffée par une cheminée dans le gouttereau ouest, à larges chanfreins, corbeau arrondi avec cavet et hotte pyramidale.
Au premier et deuxième étage, les portes sont en pierre avec linteau chanfreiné tandis qu'une porte du deuxième étage dispose d'un encadrement en bois avec accolade sur le linteau. Au premier étage, la poutre d'enrayure est soutenue en intérieur par un poteau sculpté du même motif de chanfreins et congés arrondis qu'à l'extérieur. Les autres poteaux principaux ont leurs arrêtes abattues et sont élargis en tête, sans décor. La pièce sur cour dispose d'une fenêtre avec pierre d'évier dans le pignon nord et d'une cheminée à larges chanfreins et doubles corbeaux arrondis avec cavets. Celle de la pièce sur la place s'insère dans le gouttereau ouest : mêmes doubles corbeaux avec cavets mais piédroits à doubles chanfreins.
Une extension maçonnée sur cour correspond à des latrines (cf. Leloup 1996, p. 54).
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Murs
- bois pan de bois essentage d'ardoise
- granite
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Toitsardoise
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Étages2 étages carrés
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre
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Statut de la propriétépropriété privée
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Intérêt de l'œuvreà signaler
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Protectionsclassé MH, 1943/01/07
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Référence MH
- (c) Inventaire général
- (c) Inventaire général
- (c) Région Bretagne
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Bibliographie
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LELOUP, Daniel. La maison urbaine en Trégor aux 15e et 16e siècles. Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection "Art et Société", 1996, 226 p.
Leloup 1996
Enquêteur Inventaire