Parmi les 26 édicules ou édifices liés à l’eau (hors moulins) repérés sur la commune de Pont-Croix en 2020, 11 d’entre eux sont des fontaines et 15 sont des lavoirs. De nombreux autres ont été signalés mais n’ont pas pu être observés car détruits, inaccessibles (propriétés privées) ou disparus sous la végétation. Précisons que plusieurs photographies contenues dans ce dossier ont été réalisées par les membres de l’Atelier Généalogie et Patrimoine de l’association Cap-Accueil au début des années 2010. Il s’agit de documents précieux montrant des édicules qui ne sont pour la plupart plus visibles aujourd’hui.
Quatre fontaines et un lavoir font l’objet d’un dossier individuel : les fontaines de la Croix, Notre-Dame de Roscudon, Saint-Hilarion et de Keridreuff ainsi que le lavoir de Lanviscar.
LES FONTAINES
On distingue deux types de fontaines sur la commune : Les fontaines de dévotion et les fontaines de « village », ou fontaines « rustiques » destinées à l’approvisionnement en eau potable sans fonction religieuse.
Deux fontaines de dévotion ont été repérées. Elles sont dédiées à saint Hilarion et Notre Dame de Roscudon. Cette dernière est toujours très fréquentée en 2020 (présence de cierges allumés et de fleurs fraiches lors du recensement).
Il est aussi question de la fontaine Saint-Vaal dans le quartier de Keridreuff. Dépendant de la chapelle du même nom dont il ne reste que quelques vestiges, elle a été comblée et seule une pompe rappelle sa présence.
Dans sa monographie sommaire de Pont-Croix, Roger Gargadennec évoque également l’existence de la « Fontaine minérale ». Bien qu’elle ne semble pas dédiée à un saint en particulier, elle pourrait posséder certaines vertus guérisseuses. Il indique qu’elle « se trouvait entre la fontaine Notre-Dame et Pont ar c’hantic » et qu’« on y voyait jusqu’à vingt buveurs à la fois ».
Les autres fontaines repérées n’ont aucune fonction religieuse. Hormis la fontaine de la Croix (ou « Bonne Fontaine »), véritable monument en pierres de taille, la plupart d’entre elles consistaient en de simples trous d'eau à peine maçonnés et recouverts d’une pierre plate. La structure est alors assez simple : le bassin, ainsi que l’édicule qui l’abrite sont de plan rectangulaire, en pierre parfois taillée. Le toit est constitué d’une ou deux dalles de granite. Parfois incrustées dans un muret (Kerudulic, Kergroas 1…), dans un talus (Lanviscar, Keridreuff), ou encore au niveau du sol, dans la pente du terrain (Kergroas 2…), la plupart d’entre elles sont associées à un lavoir. L’une d’elles est isolée au niveau du village de Kermaléro mais au vu de sa situation, cette dernière semble avoir été déplacée de son emplacement d’origine ou remaniée.
Les fontaines dépendant d’un écart se trouvent généralement en périphérie de celui-ci (Lanviscar, Kergroas, Kerudulic, Keridreuff…). Quant à la ville, elle ne possède pas de fontaine en son centre mais dans ses quartiers tels la Croix (la Bonne Fontaine), Pennanguer (fontaine du Stang) et Keridreuff.
Notons également le signalement d’une fontaine maçonnée en pierres de taille dans les terres du manoir de Trefrest. Celle-ci n’a pas pu être observée lors de l’enquête de 2020 mais un dessin nous donne une idée de sa structure.
LES LAVOIRS
L’étude du cadastre de 1837 ainsi que les témoignages recueillis à Pont-Croix mettent en évidence le nombre important de lavoirs sur le territoire de la commune. Connaissant les mêmes problèmes de manque d’entretien que les fontaines et compte tenu du fait que certains ont été démontés, le recensement n’a permis de n’en trouver qu’une petite quinzaine.
Les lavoirs repérés sur la commune de Pont-Croix sont tous des lavoirs communs destinés à plusieurs familles d’un même quartier ou d’un même village bien que certains d’entre eux soient aujourd’hui sur des propriétés privées (Kerudulic, Keridreuff…). La grande majorité d’entre eux a été cimentée dans le courant du 20e siècle. Ils présentent une forme rectangulaire ou carrée et sont entourés d’un muret bas dans lequel est parfois intégrée une fontaine.
Mais la particularité de la commune de Pont-Croix réside dans le grand nombre de lavoirs aménagés sur une berge d’un cours d’eau. Qu’il s’agisse du Goyen (Pen ar C’han, Poul ar Hantic) du Stand Bihan (Poul ar Moeg, Skluz), du ruisseau de Kerogant (lavoir signalé mais non observé) ou du bief du moulin de Pen ar C’han (une petite dizaine de lavoirs privés signalés), les lavoirs « de berges » consistent en une maçonnerie simple en pierre sèche ou en ciment sur laquelle sont aménagées plusieurs pierres plates dites « pierres de laveuses ».
Chargée d'études à l'Inventaire