Lors du recensement à Goulien, quatre moulins à eau ont été repérés. Trois d'entre eux sont étudiés dans des dossiers individuels : les moulins à eau de Kergonvan, moulin Brotel et Kervoen.
Notons cependant qu’un bosquet de végétation situé dans un champ cultivé qui cache quelques pierres maçonnées en cercle rappelle l’emplacement d’un moulin à vent au niveau du village de Menez Gueguen.
LES MOULINS A VENT
Dans son ouvrage « Goulien, une commune bretonne » l’ethnologue Christian Pelras explique qu’au début du 20e siècle le Cap-Sizun était couvert de moulins à vents. Une étude des photographies et cartes postales de cette époque confirme aisément cette affirmation. On y voit un peu partout des moulins à vent à base ronde, toiture tournante, un étage et quatre ailes.
Il précise aussi qu’au moment de son étude, entre 1962 et 1964, très peu d’entre eux étaient encore debout et particulièrement à Goulien où, « sur les six à tourner au début du siècle, leurs vestiges sont à peu près réduits à néant […] le dernier moulin à vent de Goulien fut démoli en 1928. »
Une analyse du cadastre de 1836 de la commune montre que seuls trois des six moulins à vent mentionnés par C. Pelras sont signalés :
Le moulin à vent de Kerbeulec.
On devine la présence de sa base sous la végétation en bordure d’un champ de colza, près de Ménez Gueguen. Cette base est l’ultime trace matérielle de la présence de moulins à vent sur la commune.
Le moulin Costé Goalarn.
Il se trouvait à l’intersection entre l’actuelle D7 et la route qui descend au bourg par Kerros. Bien que le moulin ait disparu, le carrefour et le village portent toujours son nom. En épluchant les aveux de la seigneurie de Lezoualc’h, on peut noter qu’en 1618, il était le seul moulin à vent de la paroisse. Puis, en 1686, il était appelé "le grand moulin à vent de Lezoualc’h".
Le moulin à vent de Kergonvan.
Ce moulin, disparu également, s’élevait au sud du village du même nom, le long de la route qui descend dans la vallée vers le moulin à eau. On connait les raisons de sa disparition. En 1910, le meunier l’a fait démolir pour pouvoir récupérer les pierres lors de la construction du « grand moulin » à eau de Kergonvan.
LES MOULINS A EAU
Cet exemple montre bien que la préférence allait aux moulins à eau. Plus rentables car pouvant fonctionner toute l’année sauf aux périodes de basses eaux, ils sont aujourd’hui dans un bien meilleur état de conservation que les moulins à vent.
Les moulins à eau traditionnels du Cap-Sizun étaient actionnés par une roue à aube horizontale (appelée roue à pirouette dans le Finistère) située en dessous de la meule. Chacun de ces moulins avaient un ou deux bassins de rétention alimentés par un ou plusieurs biefs dont certains sont encore visibles aujourd’hui.
L’observation des bâtiments autour des moulins permet d’affirmer que certains meuniers, en plus de produire de la farine, étaient en fait des petits agriculteurs. A Kervoen, au moulin Brotel et au moulin de Kergonvan, en plus du moulin à proprement parler et du logis, on trouve de nombreuses dépendances agricoles telles que des crèches à cochons, étables, écuries, granges et fours à pain.
A Kerbeulec, en revanche, aucune dépendance n’est à signaler. Le meunier était en effet un salarié entretenu par un gros propriétaire, possesseur de moulins. Ce qui n’est pas étonnant au vu de la proximité du moulin avec le manoir de Lezoualc’h.
Christian Pelras signale six moulins à eau présents sur la commune en 1900. L’un d’eux, situé en « un lieu assez isolé sur la côte nord, non loin de Beuzec », n’est pas signalé sur le cadastre de 1836. Aucune trace de ce moulin n’a été repérée dans le secteur lors du recensement.
Quatre des cinq moulins à eau signalés sur le cadastre ancien sont encore debout aujourd’hui. Et bien que ne fonctionnant plus, les bâtiments se trouvent dans un très bon état de conservation.
Quatre d’entre eux se trouvent dans la vallée au sud de Goulien qui sépare la commune de ses voisines de Primelin et d’Esquibien :
Le moulin à eau de Brehonnet était exploité par un meunier salarié et cessa ses activités dans le courant des années 30. Il se trouvait au sud de la dernière ferme du village. Mentionné pour la première fois au milieu de 16e siècle dans un aveu du seigneur de Lezoualc’h comme « moulin appelé vulgairement moulin brechonnet », il a aujourd’hui totalement disparu.
Le moulin de Kervoen, récemment restauré, se trouve à l’entrée est de Goulien, le long de la D43.
On trouve le moulin Brotel en contrebas du village de Bréharadec. Certains de ses bâtiments sont aujourd’hui aménagés en gîte rural.
A Kergonvan, au sud du village du même nom, on peut voir l’ancien moulin et le « grand moulin » de l’autre côté de la route. Tous deux sont devenus des maisons d’habitation. Les actuels propriétaires ont gardé précieusement les pièces du mécanisme du moulin. Il faut dire que le meunier de Kergonvan a cessé son activité il n’y a pas si longtemps (1984).
Le dernier moulin repéré se trouve à quelques mètres au nord-ouest du manoir de Lezoualc’h, à proximité du village de Kerbeulec. Il est appelé communément moulin de Kerbeulec, mais est signalé sur la cadastre de 1836 comme moulin de Lezoualc’h. Très remanié aujourd’hui, ce moulin fut l’un des derniers à cesser son activité car le meunier avait tenté de se moderniser en ajoutant une roue verticale à godets sur le pignon ouest du moulin. Cette roue a été retirée il y a quelques années.
Chargée d'études à l'Inventaire