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  • inventaire topographique, Cléden-Cap-Sizun
Les moulins de Cléden-Cap-Sizun
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  • (c) Communauté de communes Cap Sizun - Pointe du Raz

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    moulin
  • Aires d'études
    Cap Sizun
  • Adresse
    • Commune : Cléden-Cap-Sizun
      Cadastre :

Parmi les 12 moulins repérés à Cléden-Cap-Sizun en 2018, un seul est un moulin à eau, le moulin de Kerham. Les autres sont des moulins à vent (9 moulins-tour et 2 moulins kandelou : Trouguer et Théolen). Trois d’entre eux font l’objet d’un dossier individuel : le moulin de Kerazan (aujourd’hui disparu), le moulin de Roz et le moulin de Kersaudy.

Si on met de côté le quart sud-est de la commune qui semble en être dépourvu, les moulins couvraient globalement tout le territoire de Cléden-Cap-Sizun.

On les trouve en particulier sur la côte nord, le long de l’ancienne voie romaine (Trouguer, Kernot, Kerbesquerrien, meil Kerharo, nord de Mescran…) ou autour du bourg (Kerazan, Barboa, Kervo, Mesguen…).

On en trouve aussi éparpillés dans la campagne, sur des hauteurs (Lezanquel, Kertanguy, Kergroas, Kerléodin ou Lannuet), souvent installés sur d’anciennes landes comme le montre le nom de ce moulin de Mesguen : le moulin de Roz (moulin de la lande).

Certains des moulins à vent repérés sur la commune étaient assortis de la maison du meunier et de sa famille (Kersaudy, Kervo, Kerharo et Kernot). Lorsque ce n’est pas le cas, ceux-ci habitaient généralement le village voisin. Bien qu’une cavité soit souvent aménagée sous l’escalier pour y installer une couche, la tour n’abrite pas de logement permanent.

Les documents cartographiques anciens (Cassini en 1786, cadastre de 1837, carte d’État-major de 1820-1866 et carte de 1950) et les comptes rendus des enquêtes de terrain de 1977 et de 2018 montrent une importante augmentation du nombre de moulins sur la commune au cours du 19e siècle suivie d’une chute après 1950.

Six moulins à vent sont signalés en 1786, sept en 1837, neuf en 1866, dix-huit en 1950 puis seulement onze en 2018 (dont un qui a été construit in-situ au début du 21e siècle).

Seuls deux moulins signalés dès 1786 sont encore en élévation : le moulin de Kertanguy, aujourd’hui transformé en résidence secondaire à l’est du village du même nom et le moulin de Kersaudy, dans un état critique, au nord de Lannuet. Ce dernier porte les dates de 1651 sur sa porte nord, 1836 sur sa porte sud et 1839 sur sa cheminée.

Cinq des sept moulins à vents signalés sur le cadastre de 1837 ont aujourd’hui disparu : le moulin de Kerazan, lié au manoir du même nom, le moulin de Kervo, le moulin de Kerharo, le moulin au sud de Kerléodin et le moulin de Kernot. (Les trois premiers ont été détruits après 1950). Certains de ces moulins disparus ont laissé leur nom au village actuel : meil Kernot, meil Kerharo et meil Kervo.

Treize moulins à vent (moulin-tour et kandelou) ont été construits sur la commune entre 1837 et 1950 : Mesguen (date portée 1839), Barboa, Kergroas (date portée 1869), Kerbesquerrien, Trouguer, Keriolet, Lezanquel, Kerléodin, Mescran, Théolen, Kerléo et deux au sud du bourg. Sept d’entre-eux sont encore debout aujourd’hui. La plupart d'entre-eux est en ruines.

Un seul moulin à eau a été repéré sur la commune. Il se trouve à l’est du village de Kerham, le long d’un ruisseau, non loin du moulin à vent de Barboa. Il n’est pas signalé sur le cadastre de 1837 et est dans un tel état de délabrement qu’il est difficile d’identifier sa typologie.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 19e siècle

On trouve deux types de moulins à vent à Cléden-Cap-Sizun : le moulin à tour en pierre que l’on retrouve partout sur les zones littorales du Finistère et le moulin sur pivot ou moulin kandelou nombreux dans le Cap-Sizun et à Ouessant.

LES MOULINS-TOUR

Les moulins à tour en pierre du Cap-Sizun ont un seul étage et sont plutôt bas. Le vent est omniprésent, on n’a donc pas besoin de le chercher en hauteur. Le toit, posé sur le fût, est tournant (bois sur bois avec beaucoup de graisse de cochon) et une « queue » (lostenn en breton) en chêne un peu courbée est aménagée de l’autre côté des ailes.

Quelques personnes, un âne ou même encore un cabestan peuvent manœuvrer cette queue et ainsi orienter les ailes face au vent. Pour aider, on pouvait observer autour des moulins des pierres plantées dans le sol permettant de prendre un bon appui.

Les ailes sont au nombre de quatre. Voici comment Christian Pelras les décrit en 1963 : « Les ailes avaient la forme d’échelles doubles sur lesquelles étaient tendues des voiles passant alternativement entre les « échelons ». On les déroulait de l’extrémité vers le centre, et pour ce faire, le meunier devait grimper sur les ailes comme un gabier dans sa masure. »

Le fût a généralement des murs appareillés en moellons de granite d’extraction locale (sauf le moulin de Kersaudy, à Lannuet, qui est en pierres de taille). Deux portes y sont aménagées en fonction des vents dominants: l’une au sud-ouest et l’autre au nord-ouest (approximativement). Lorsque le vent est au sud-ouest, la porte de ce côté devient inaccessible à cause des ailes qui tournent presque jusqu’au sol. On utilise donc l’autre porte.

Une fenêtre de bonnes dimensions est systématiquement ouverte à l’étage au sud pour plus de lumière. Cette fenêtre était aussi utilisée pour l’entretien des ailes du moulin. D’autres fenêtres, plus petites, sont également visibles à d’autres endroits du fût aussi bien au rez-de-chaussée qu’à l’étage, notamment un jour pour éclairer l’escalier.

En ce qui concerne les matériaux du toit, les bardeaux de châtaignier ont remplacé le chaume. L’utilisation d’ardoises est assez rare à cause des vibrations produites par le mécanisme en action.

L’intérieur des moulins est globalement aménagé de la même manière dans toute la commune : un escalier en pierre sous lequel est aménagée une niche pour poser la couche du meunier, une cheminée lui faisant face et de nombreuses petites niches murales. La fumée de la cheminée s’échappe par un petit trou rectangulaire aménagé dans la maçonnerie à mi-hauteur du fût.

Le mécanisme se trouve à l’étage. La majeure partie des éléments est en chêne (chemins dormant et tournant, bras, lanterne, rouet, etc…) mais les dents du rouet et les fuseaux de la lanterne étaient faits en bois plus dur comme le cormier.

Les deux meules étaient en pierre meulière importée par bateau en plusieurs morceaux. Avant cela, elles étaient en granite monolithe provenant de carrières situées entre le Guilvinec et Penmarc’h.

LES MOULINS KANDELOU

Il s’agit de petits moulins « de ferme » ou « familiaux » utilisés et fabriqués par des paysans. Ils étaient pensés dans le but de s’affranchir des meuniers professionnels et de la tutelle des grands moulins, vraisemblablement dans la seconde moitié du 19e siècle. (M. Gautier, 1969)

Ces petits moulins sont composés d’un corps cylindrique construit en bois qui s’oriente selon le vent. Ce corps, qui porte le mécanisme et les meules, repose sur une base maçonnée en granite, elle-même cylindrique.

Les vestiges de l’un d’eux se trouve dans un champ à Théolen (meil Guezennec). Il y en avait également un à Kerléo qui a disparu mais a été immortalisé par Mathurin Meheut.

Un moulin de ce type a été construit in-situ près du moulin de Trouguer dans un but pédagogique.

  • Typologies
    moulin-tour ; moulin kandelou ; moulin à eau
  • Toits
    ardoise, bois en couverture
  • Murs
    • granulite
    • moellon
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repérés 12
    • étudiés 3

Bibliographie

  • Daniel Bernard, Cléden-Cap-Sizun : monographie d'une paroisse et d'une commune de la presqu'île du Cap-Sizun, 1952. (réédition 2002)

    Collection particulière
  • PELRAS, Christian, Goulien, commune bretonne du Cap-Sizun, entre XIXe siècle et IIIe millénaire, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2001.

    Collection particulière

Périodiques

  • GAUTIER, Marcel. Un type d'habitation rurale à fonction « industrielle ». Les moulins de Bretagne et de Vendée . In: Norois. N°63,1969.

Annexes

  • Enquêtes de 1977-1978, 1980-1984
Date(s) d'enquête : 1977; Date(s) de rédaction : 1984, 2018