Le couvent des Ursulines : 1652 à 1793
Fondé en 1652 par Sébastien II de Rosmadec et trois Ursulines venues de Quimper, le couvent a abrité une communauté de religieuses chargées principalement de l’instruction des jeunes filles de la ville et des alentours.
A cette époque, les bâtiments conventuels consistent en deux ailes (actuelles ailes sud et est) disposées en équerre avec un cloître. Il existait également plusieurs bâtiments agricoles au nord-est de l’ensemble.
La construction de la chapelle des Ursulines s’est déroulée entre 1720 et 1730 dans le prolongement ouest de l’aile sud. Elle comportait deux parties se coupant à angle droit appelées le chœur des religieuses, réservé aux Ursulines et intégré à l’aile sud, et chœur des fidèles auquel on accédait par l’actuelle rue Laënnec.
Période transitoire : 1793 à 1822
Après la Révolution, en 1793, les 34 Ursulines présentes au couvent sont expulsées. Certaines d’entre elles se retirent à la communauté de Quimper, tandis que d’autres restent à Pont-Croix pour poursuivre leur œuvre d'assistance et d'enseignement. C’est à cette même date que le bâtiment principal est transformé en caserne et fabrique de poudre de salpêtre et la chapelle en temple de Raison.
Les bâtiments sont finalement mis en vente par l’Etat en 1796 et achetés par Louis Tréhot de Clermont, député, qui les louent en partie à la gendarmerie tout en laissant quelques chambres à la disposition des religieuses restées à Pont-Croix.
Le petit séminaire : 1822 à 1873
En 1822, Louis Tréhot de Clermont vend l’ensemble des bâtiments au Séminaire de Quimper qui y ouvrira en octobre le Collège de Pont-Croix érigé l’année suivante en Petit Séminaire.
Le cadastre de 1836 montre un ensemble de bâtiments tel qu’il était au temps des religieuses avec, en plus, une aile à l’ouest de la cour. Cette dernière a été déplacée dans les années 1860 de quelques dizaines de mètres vers l’ouest.
Plusieurs nouveaux bâtiments sont construits dans la seconde moitié du 19e siècle : un grand portail (dont il ne reste aujourd’hui qu’une partie du pilier nord) donnant sur l’actuel boulevard du Général de Gaulle, une aile au nord de la cour (1875) et un séchoir / buanderie en 1878 (date portée à l’intérieur sur le pignon ouest).
En septembre 1902 est entreprise la démolition de la chapelle des Ursulines jugée « sombre et noire, irrégulière et sans style » par Mgr Dubillard, évêque de Quimper. Une nouvelle chapelle est érigée à l’emplacement du chœur des fidèles sur les plans du chanoine Abgrall. Elle est consacrée le 21 Juin 1905 et placée sous le vocable de Saint-Vincent de Paul. De la chapelle des Ursulines subsistent encore aujourd’hui l’autel ainsi que le chœur des religieuses dans l’aile sud des bâtiments conventuels. Les orgues installés dans l’ancienne chapelle en 1850 ont été restaurées puis réinstallées en 1906.
La première moitié du 20e siècle voit plusieurs modifications se réaliser sur les bâtiments réquisitionnés lors des deux Guerres mondiales. Au vu de la fréquentation grandissante de l’établissement, une seconde cour est aménagée à l’ouest de l’ensemble close à l’ouest par un long préau. Ce dernier est transformé en salle des fêtes en 1926 ; on aperçoit encore aujourd’hui les anciens piliers en acier. Puis, en 1933, un étage est ajouté aux ailes ouest et sud.
Le déclin de l’établissement s’amorce dans les années 1960 jusqu’à une fermeture définitive en 1973.
L’après petit séminaire : 1973 à 2023
Les décennies qui ont suivi ont vu se succéder divers projets de réhabilitation. En 2006 un important incendie va précipiter la destruction de l’aile nord.
Les bâtiments accueillent aujourd’hui des logements (aile est), une médiathèque (rez-de-chaussée de l’aile ouest), une maison médicale (étages de l’aile ouest) et plusieurs salles communales au sud et à l’ouest de la cour ouest. L’aile sud est en cours de restauration pour y accueillir une salle culturelle.
Chargée d'études à l'Inventaire