Manoir de Tremaria (Pont-Croix) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Le manoir de Trémaria duquel dépendait un moulin à eau et un moulin à vent (disparu) est une place fortifiée ayant appartenu successivement à plusieurs familles nobles : les Adam, Saludem et Barbier-Lescoet.

Les parties les plus anciennes, datant selon l’Inventaire Général du 16e siècle, sont le portail d’entrée, le puits (?), la dépendance ouest (dont le pignon nord conserve les vestiges d’une cheminée à l’étage et le mur est deux meurtrières) et le mur nord de l’actuelle crèche à cochons sur lequel on peut observer les traces de deux autres meurtrières. On peut également ajouter les anciens communs situés au sud-est de la cour.

De grandes modifications eurent lieu au 19e siècle, époque à laquelle le manoir est devenu une ferme. Elles concernent la reconstruction de l’alignement logis-écurie, la création d’une crèche à cochons contre le portail et l’ajout in-situ d’une aile entière au sud qui a servi de grange et d’étable.

Une photographie prise en 1901 indique également les remaniements qui impactèrent les communs ouest dans le courant du 20e siècle. Les ouvertures visibles en 2020 ont en effet remplacé un ancien pigeonnier accessible par un escalier extérieur et une porte haute aujourd’hui disparus.

Transformés en maison d’habitation, les bâtiments agricoles ont subi de nouvelles modifications dans le dernier quart du 20e siècle. Le logis principal a été transféré au sud-est et comprend l’ancienne étable, les communs est et la crèche à cochon. Des murs ont été démolis, une mezzanine a été créée, des ouvertures ont été percées sur la façade postérieure de l’ancienne étable et un petit appentis a vu le jour dans l’angle sud-est, permettant de circuler à l’abri entre les ailes sud et est.

Isolé au nord de la commune de Pont-Croix, non loin de sa voisine Beuzec-Cap-Sizun, le manoir de Trémaria est un ensemble de bâtiments formant une cour carrée close de tous côtés situé au bout d’une allée droite bordée de hauts châtaigniers. Des anciens éléments défensifs du manoir, on peut toujours observer quatre meurtrières (dépendance est et mur nord de la crèche à cochons) et la porte de l’enceinte, accès principal pour entrer dans la cour. Cette dernière, surmontée d’un arc gothique soigneusement mouluré, est encadrée de deux pinacles et présente en son sommet un blason non identifié.

L’alignement principal logis-écurie occupe la partie nord de l’ensemble. Les deux bâtiments, en moellons de granite non enduits, communiquent au moyen d’une porte intérieure percée sur le pignon ouest du logis. Ce dernier, sur trois niveaux, présente une élévation régulière à cinq travées. Les combles sont éclairés par des petits jours rectangulaires disposés au-dessus des fenêtres au niveau du plancher. Hormis le linteau droit mouluré de la porte d’entrée (probable réemploi d’un bâtiment antérieur) et les souches de cheminées chanfreinées, le bâtiment ne présente pas de décor particulier (pas de corniche du toit ni de bandeau).

Les dépendances agricoles sont également en moellons non enduit. Les plus récentes présentent des caractères traditionnels du 19e siècle comme la porte charretière de la grange ou les mangeoires de la crèche à cochons. Sur les autres, plus anciennes, on observe quelques portes moulurées : elles sont soit en plein cintre (façade antérieure de la dépendance ouest), soit en anse de panier avec arc en accolade (façade antérieure de la dépendance est et façade postérieure de la dépendance ouest) ou sans arc (pignon nord de la dépendance est).

Le puits situé dans la cour est de section circulaire avec soubassement mouluré et petit emmarchement en granite. Un fournil a également été signalé à l’extérieur de la cour, au nord-est. Mais de celui-ci, envahi par les ronces, n’ont pu être observés que quelques murs en mauvais état.

Précisons que la parcelle dite « jardin » sur le cadastre ancien située au sud de l’ensemble existe toujours, tout comme les hauts murs en pierres sèches qui l’entourent.

Bibliographie

Documents figurés

Annexes