La première moitié du 19e siècle vit à Audierne la réalisation d’un grand projet de modernisation des infrastructures portuaires. Alors que les moyens d’accostages furent améliorés par la construction de quais, cales, escaliers et bornes d’amarrage (1819 à 1847) et que son accès fut sécurisé au moyen du môle du Raoulic (1847 à 1854) et de son phare (1856), il restait un inconvénient de taille à surmonter pour le bon fonctionnement du port.

En effet, les vents du sud et du sud-ouest sont persistants sur la côte occidentale du Finistère et bien que très propices à l’entrée dans le port, ils en rendent la sortie à la voile quasiment impossible, d’autant plus que l’étroitesse du chenal empêchait les navires de louvoyer.

C’est pourquoi il fut décidé de construire un chemin de halage reliant le vieux môle à celui du Raoulic.

Les travaux débutèrent en 1859 puis s’interrompirent dix ans plus tard en 1869 alors qu’il restait à bâtir la portion qui est aujourd’hui occupée par la passerelle. Alertés par les marins audiernais, les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées se rendirent compte que la construction du chemin de halage avait pour conséquence d’accentuer le ressac dont l’effet se faisait ressentir jusqu’au port.

Il fut décidé de ne pas suivre le plan d’origine et de conserver la grève des Capucins pour que les lames puissent venir s’y briser. Les ingénieurs se penchèrent alors sur un projet d’estacade pour réaliser la jonction des deux portions du chemin de halage mais la guerre de 1870 et ses conséquences retardèrent de plus de 20 ans la reprise des travaux.

Après réflexions de l’ingénieur Havé et de la commission nautique du 21 août 1890, il sera décidé que l’ultime maillon du chemin de halage sera une passerelle établie sur pieux métalliques pour laisser les vagues se briser sur la grève. Elle fut finalement inaugurée en 1894.

Après des décennies de fonctionnement l’intérêt portuaire de l’ouvrage fut dépassé car tous les navires étaient équipés de moteurs qui rendaient le halage obsolète. En 1961, la passerelle fut intégrée au domaine public communal et son entretien, très coûteux, fut assuré par la municipalité. Une grande restauration à l’identique a eu lieu en 2001 – 2002 alors que l’édifice, notamment sa structure métallique rongée par la rouille, était sérieusement menacé.