La rue Danton constituait dès le 17e siècle avec la rue du château (actuelle rue Ernest Renan), la rue Costé-Cleden (actuelle rue Guezno) et la grand rue (actuelles rues Pasteur et Laënnec) le noyau des voies urbains d’Audierne. Anciennement nommée rue Double car elle avait la particularité d’être bâtie des deux côtés de la chaussée, elle est aujourd’hui totalement intégrée au tissu urbain d’Audierne et ne constitue plus que le départ d’un alignement de bâtiments qui va aujourd’hui sans discontinuer du port d’Audierne à Esquibien en passant successivement par Pennanguer, Kervréac’h d’Antraon, Kervréac’h d’Al lae et Kerivoas autrefois isolés.
A l’instar de la Grand’Rue et contrairement aux rues Double et du Château, l’ancienne rue Costé-Cléden n’était construite que du côté nord de la chaussée. Voici comment P. Cornec décrit en 2013 la rue avant les reconstructions du 19e siècle :
« […] les maisons se succédaient, toutes mitoyennes, au pied de la falaise du Roz. Chacune d’elles possédait une arrière-cour, parfois avec appentis, puis, s’étageant sur les contreforts du Roz-Criben, d’abord un jardin ou courtil puis, plus haut encore, une lande ou un petit lopin de terre arable. Ainsi, chaque propriété, dominée par le plateau du Roz et dévalant jusqu’au port, se déroulait ici en étages successifs, se conformant à une découpe en rubans caractéristique de cet espace urbain qui n’est au départ qu’une grève de pied de falaise. » (Notons que cette organisation est toujours visible en 2020).
On peut rajouter que le côté sud de la rue était à cette époque composé d’une série de jardins ou vergers abrités par un réseau de muret situés au droit du logis dont ils dépendaient. Cette disposition est bien visible sur le cadastre de 1837.
De nouvelles habitations ou commerces (notamment une annexe de l’Hôtel de France) sont venu s’installer à la place de ces jardins, conséquence directe de l’essor du tourisme stimulé par l’arrivée du train en gare d’Audierne en 1894. C’est ainsi que, progressivement, le côté sud de la rue s’est construit et offre aujourd’hui un alignement de bâtiments 19e et 20e d’un bout à l’autre de la chaussée.
Malgré le repérage d’une maison 17e et d’une maison 18e dont les caractères architecturaux sont encore visibles en 2020, la plupart des maisons du côté nord de la rue ont été fortement remaniées aux 19e et 20e siècles à l’image de la maison sise au 4 de la rue. Cette dernière présente en effet une façade renvoyant au début du 20e siècle tout en ayant conservé, sur son pignon ouest, une porte en anse de panier avec arc en accolade soigneusement mouluré.
Chargée d'études à l'Inventaire