La rue Danton constituait dès le 17e siècle avec la rue Costé-Cleden (actuelle rue Guezno) et la grand rue (actuelles rues Pasteur et Laënnec) le noyau des voies urbaines d’Audierne. Anciennement nommée rue Double car elle avait la particularité, au contraire des deux autres, d’être bâtie des deux côtés de la chaussée, elle est aujourd’hui totalement intégrée au tissu urbain d’Audierne et ne constitue plus que le départ d’un alignement de bâtiments qui va aujourd’hui sans discontinuer du port d’Audierne à Esquibien en passant successivement par Pennanguer, Kervréac’h d’Antraon, Kervréac’h d’Al lae et Kerivoas autrefois isolés.
Plusieurs maisons recensées des deux côtés de la rue portent des dates ou des éléments architecturaux renvoyant aux 17e, 18e et 19e siècles, mais la plupart d’entre elles ont été fortement remaniées au 20e siècle à l’image de la maison sise au 18 de la rue sur laquelle on devine l’existence d’une porte en anse de panier sous une épaisse couche d’enduit et à côté de fenêtres largement agrandies.
Notons par ailleurs qu’un porche probablement bâti au 16e siècle se trouve en haut de la rue en face du n°36. Étant donné le manque d'information sur cet ouvrage, on ne peut qu’émettre des hypothèses sur sa fonction. S’agit-il simplement d’un réemploi ou, au vu de sa proximité avec l'église St Raymond, de l'entrée de l'ancien enclos de l'église ou d'un ancien presbytère ?
À la fin du 19e siècle, en plein essor de l’industrie de la sardine, la rue était totalement insalubre et surpeuplée. En 1881, 319 personnes issues en général du prolétariat maritime vivaient en effet dans 35 maisons desservies par une rue pavée seulement des deux côtés de la chaussée au milieu de laquelle coulait un ruisseau alimenté par la fontaine Saint-Raymond.
Aujourd’hui seuls les deux tiers de la rue sont habités à l’année. Les commerces visibles sur les photos de 1983 ont fermé et la rue Danton est devenue une rue emblématique du « vieil Audierne » que l’on fait visiter aux estivants.
Chargée d'études à l'Inventaire