Le premier logis du manoir a été construit au nord de la cour pour la famille Penfrat dans la seconde moitié du 15e siècle. De cette époque subsistent également le portail d’entrée (sur lequel l’éléphant qui orne le blason des Penfrat est encore visible) ainsi qu’une dépendance au sud-est de la cour. Avant cette date, il n’était aucunement mention d’un manoir à Lanavan, le lieu étant cité en 1433 comme un simple village appartenant à Guillaume de Tyvarlen, seigneur de Guilguiffin.
Un second logis formant clôture au nord-ouest de la cour a été bâti entre 1723 et 1735 par Jean Baptiste Le Baillif, sieur de Porzsaluden, bien que ce dernier porte la date plus tardive de 1786. Selon une information orale, le bâtiment aurait été construit en deux temps.
Le manoir fut vendu comme bien national en 1793 pour, plus tard, devenir une ferme.
Le cadastre de 1836 montre que hormis la salle du manoir du 15e siècle (bâtiment central), l’alignement nord était totalement ruiné à cette époque. Aujourd’hui, le bâtiment à l’est de cet alignement a été remanié en grange et porte la date de 1857. Le bâtiment à l’ouest, qui était l’ancienne cuisine, semblait quant à lui toujours en ruines sur une photographie prise au tout début du 20e siècle. (Il n’en reste aujourd’hui que deux pans de mur.)
Ce cadastre signale également la présence d’un pigeonnier isolé au sud des bâtiments. Ce dernier fut détruit dans les années 1930 et était décrit ainsi par l’abbé Corentin Parcheminou en 1931 : « Le colombier, situé dans un verger au sud du manoir, est magnifique avec ses centaines de petits compartiments accouplés et sa grande vasque centrale où les pigeons venaient se baigner et se désaltérer. »
Notons que l’auteur signale également la disparition de la chapelle du manoir signalée en ruines dans un aveu au Roi de 1678. Il explique que cette dernière se trouvait à « une certaine distance du château » et qu’une prairie en couvre aujourd’hui l’emplacement.
A l’époque de la destruction du pigeonnier fut construite une maison neuve dans l’angle nord-est de la cour. C’est également au début du 20e siècle que fut bâtie l’étable qui, dans l’alignement du logis 18e siècle, forme aujourd’hui clôture au sud-ouest de la cour.
Déjà signalés comme menacés lors de l’enquête de 1983, certains bâtiments ont vu leur état de conservation se dégrader depuis : La façade antérieure de la salle du manoir 15e siècle s’est effondrée à la fin des années 1980 et le logis 18e siècle qui menaçait ruine a été en partie démonté de façon préventive dans les années 2000. (Deux crossettes ont été conservées et déplacées dans la cour d’une maison voisine.)
Chargée d'études à l'Inventaire