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Château de Chaudeboeuf (Saint-Sauveur-des-Landes)
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Fougères - Fougères Sud
  • Commune Saint-Sauveur-des-Landes
  • Lieu-dit Chaudeboeuf
  • Cadastre 1960 A1 74
  • Dénominations
    château
  • Destinations
    hospice
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, chapelle, moulin, édifice agricole

Le château de Chaudeboeuf est une importante construction, non datée, et remaniée. Les parties les plus anciennes (pavillon de l'aile nord, porte de la chapelle) remontent au 16e siècle. Une importante reconstruction eût lieu au milieu du 18e siècle, touchant également les parties du 16e siècle de l'aile nord, dont l'ensemble de la façade nord. La chapelle est agrandie en 1933.

L'hospice abrite actuellement 250 personnes. Une aile nouvelle a été construite au sud.

Au 11e siècle, Chaudeboeuf est le site d'une motte féodale, encore signalée comme telle en 1540. Il est ensuite remplacé par un premier château, puis par l'actuel, construit à la fin du 16e siècle. Construit par les Porée du Parc, le château est alors une vaste bâtisse de grand appareil. Il est entouré de douves. Au nord, il présente un escalier en double perron. Au sud, du côté de la cour intérieure, il est flanqué de deux tours peu saillantes. Les gerbières sont surmontées de frontons arrondis, et le toit porte une lanterne avec cloche. La dernière famille propriétaire du château, au 19e siècle, est celle des La-Haye-Saint-Hilaire. Le 6 juillet 1863, la comtesse de Saint-Hilaire, veuve et sans descendance, fait don du château et de ses dépendances à la congrégation des sœurs adoratrices de la Justice de Dieu, afin de créer un hospice. A cette date le domaine comprend le château principal, une aile latérale en mauvais état, une ancienne ferme, les écuries et la chapelle. Plus tard son créés une buanderie, une boulangerie, un pressoir à cidre et un potager permettant à l'hospice de vivre en autarcie. L'hospice possède également son propre cimetière.

Dans sa cour se trouvait une chapelle, dont il ne reste qu'une jolie porte flamboyante, accostée de pinacles élevés et sommée d'un fronton, actuellement brisé, qui présentait les armes des Pinels, seigneurs de Chaudeboeuf du milieu du 11e siècle au milieu du 17e siècle. Cette chapelle a été presque entièrement refaite au 18e siècle et bénite en 1757, elle est construite en pierres appareillées et se termine par un grand pignon demi-circulaire avec un petit campanile en pierre à une arche et un grand perron lourd et droit qui donne accès à une terrasse. Dans le chœur se trouvait autrefois deux tables de marbre. La première était gravée de l'inscription suivante : " çy dessous repose le cœur de messir du Parcq-Porée, Chevalier, Seigneur du Parcq, Chaudeboeuf, Launay-Roumoulin, (...), çy devant conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 28 mai 1712, âgé de 77 ans, priez Dieu pour son âme."

On lisait sur la seconde : "çy gît Victoire Mouessan de la Villirouet, Ctesse Henry de la Haye-Saint-Hilaire, fondatrice de l'hospice de Chaudeboeuf, décédée à Rennes le 28 septembre 1869 ; priez Dieu pour elle. On voyait aussi des débris d'un monument élevé en l'honneur d'un chanoine issu de la famille Le Lièvre et mort en 1704. A l'origine, la chapelle, dédiée à Saint-Joseph, était indépendante de l'habitation principale. Elle est prolongée en 1932 par une nouvelle nef plus vaste qui la rattache au château, pour accueillir la population croissante. Il subsiste de la construction du 18e siècle le chœur et la sacristie de la chapelle. Dans cette partie, une porte plus ancienne est remployée : il s'agit d'une porte en accolade surmontée d'un gâble, probablement du 16e siècle, qui est ornée des armoiries visibles de la famille Pinel, fondateurs de l'église et premiers propriétaires des terres de l'ancien manoir, jusqu'en 1650.

Le château de Chaudeboeuf date du début du 16e siècle. Le pavillon de l'aile nord et la porte de la chapelle sont aujourd'hui les seuls éléments de cette époque. En effet, le château subit une importante reconstruction au milieu du 18e siècle. A l'intérieur, des boiseries du 17e siècle portant les armes de Porée du Parc, seigneurs de Chaudeboeuf sont conservées. La chapelle, dédiée à sainte Anne, fut agrandie en 1933, une nef fut ajoutée.

Le château est cité en 1199-1203 dans une charte de Saint-Sauveur sous la forme "Eschaudebof". En 1678, le château a un droit de haute, moyenne et basse justice, son propriétaire est alors Michel Porée sieur du Parc de Chaudeboeuf. En 1731, il est racheté par l'héritier Louis René François Duparc, qui sera avocat général en 1741. C'est lui qul bâti une chapelle vers le milieu du 18e siècle.

Le dernier propriétaire en date fût le Comte Henry de la Haye Saint-Hilaire. A la mort de celui-ci, son épouse fit don du château aux sœurs de la Congrégation de Rillé, suite à une vision où Chaudeboeuf lui apparût comme devenir un lieu d'accueil et d'hébergement pour les plus défavorisés. En 1863, deux religieuses s'installèrent avec la fondatrice pour accueillir "les pauvres, les vieillards et abandonnés". Ensuite, l'établissement géré par la Congrégation de Rillé n'a cessé de se développer pour répondre à sa vocation d'accueil des plus démunis.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : milieu 18e siècle
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1933, porte la date

1. Situation et composition d'ensemble.

Le château est situé en bordure de route, sur le flanc nord d'une petite colline. Une exploitation agricole se trouve au nord-est, et une seconde au sud-est. Un nouveau bâtiment de l'hospice fut construit immédiatement au sud dans le dernier quart du 20e siècle.

Le moulin de Chaudeboeuf dépendait autrefois du château, il est situé à 200 mètres à l’ouest de celui-ci.

L'édifice comprend trois ailes formant un U, et déterminant une cour intérieure sud fermée par une grille. La partie ancienne occupe l'aile nord. L'extrémité de l'aile ouest est occupée par la chapelle qui a son chevet au sud.

Il se compose également d'une autre aile en équerre au nord-ouest et d'un pavillon à l'ouest en bordure de route. La façade principale est la façade nord de l'aile nord. Deux accès existe aujourd'hui : l'un par le nord-ouest, l'autre par le sud (cour intérieure).

2. Les matériaux :

La construction du château est en petit et moyen appareil de granite, les encadrements des ouvertures et les chaînages d'angle sont en grand appareil de granite. La façade nord est entièrement réalisée en grand appareil régulier de granite. Les toitures sont en ardoise.

3. Parti général/plan/coupes :

Il s'agit d'un bâtiment à étages composé de trois corps disposés en U, le corps principal central comportant sur sa face sud deux pavillons en hors œuvre de plan semi-circulaire.

Les trois ailes sont de plan rectangulaire. Les deux ailes latérales se terminent au sud par une abside en arc de cercle. L'aile centrale comporte en plus des deux pavillons de la façade sud, deux pavillons en léger avant-corps aux deux extrémités de sa face nord. L'aile principale comporte une cage d'escalier entre deux refends, flanquée de part et d'autre de grandes pièces. La cage est axiale par rapport à la façade nord, mais non par rapport à la façade sud. Le pavillon Est de la face nord de cette aile est également occupé par un escalier. Un escalier extérieur se trouve dans l'axe de la façade nord.

La partie sud de l'aile ouest est occupée par la chapelle qui est un bâtiment à vaisseau unique. L'aile Est comporte un rez-de-chaussée, un étage et un comble. De même pour l'aile principale qui comporte en outre un sous-sol qui rattrape la différence de niveau entre la cour sud et la cour nord, qui est de plain-pied avec ce sous-sol.

4. Élévations extérieures :

L'aile principale Nord (photos 7-9) a sa façade antérieure orientée au nord. La façade est ordonnancée symétriquement, avec deux pavillons en léger avant corps aux deux extrémités. Elle se compose de cinq travées d'ouvertures à arc en segment sur trois niveaux. La travée centrale et la travée des deux pavillons comportent un quatrième niveau de lucarnes à fronton cintré. Elle est également percée de deux oculi. Au premier niveau de la travée centrale, sous l'escalier, il y a une porte à arc en anse de panier moulurée. L'escalier en pierre à l'extérieur, en U, est à doubles volées.

La façade postérieure sud (photos 5-6) comporte une courte partie droite médiane et deux pavillons semi-circulaires, partiellement engagés dans les ailes latérales. Elle se compose de deux travées d'ouvertures en arc à segment sur deux niveaux pour chacun de ces éléments (une travée du pavillon Est est obturée). Sous le toit court une corniche à modillons. A l'ouest, on trouve une fenêtre surmontée d'une coquille sculptée en bas-relief.

L'aile latérale Est a sa façade sur jardin (photos 11-12). Elle est ordonnancée, ajourée de onze travées d'ouvertures (arc en segment) sur deux niveaux. Sa façade ouest sur cour (photo 10) est ordonnancée de huit travées d'ouvertures (arc en segment) sur deux niveaux. La façade sud se compose du mur gouttereau avec un avant-corps semi-circulaire, ajouré d'une travée de deux fenêtres.

L'aile latérale ouest (photos 13-17) a sa façade ouest sur cour extérieure. Elle est remaniée. La façade Est sur cour intérieure, elle est également remaniée conservant le portail de l'ancienne chapelle. Celui-ci est en anse de panier moulurée, de gorge, tore, et tore à liste, il est flanqué de pilastres biais amortis de pinacles à crochets, d'une archivolte en accolade écrêtée. La façade sud se compose du chevet de la chapelle. Le mur gouttereau avec avant-corps semi-circulaire est ajouré d'une grande fenêtre en plein cintre. Aux angles, on trouve des crossettes en haut relief figurant des animaux monstrueux.

5. Combles et couvertures :

La toiture est à deux versants couvert d'ardoise. La charpente a été remaniée.

6. Distribution intérieure :

L'intérieur a été remanié. La chapelle s'étendait avant son agrandissement sur deux travées actuelles, la plinthe moulurée est conservée sur cette longueur.

Deux marques de tailleurs de pierre ont été relevées : une marque sur le mur de l'escalier droit menant du sous-sol au rez-de-chaussée, une marque O sur l’embrasure de la porte Sud du pavillon Est.

  • Murs
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 vaisseau, sous-sol, 1 étage carré
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • toit conique
    • pignon couvert
    • croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    Armes de Porée du Parc.

  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne morale

Bibliographie

  • BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire, Archéologie, Monuments. Rennes : J. Larcher, 1929.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions 2000, 2 tomes, (Le patrimoine des communes de France).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 1969; Date(s) de rédaction : 1979, 2014
Articulation des dossiers