Le recensement du patrimoine bâti de la commune de Cintré, réalisé entre le mois d'avril et le mois de mai 2017, a porté sur les ouvrages construits avant le milieu du 20e siècle. Ce dossier collectif traite des maisons et des fermes recensées sur le territoire communal. Au total, ce sont XX édifices de ce type qui ont fait l'objet d'une fiche de recensement et qui sont représentés sur le plan annexé.
Cette enquête a permis d'actualiser et de créer de nouveaux dossiers d'étude, soit sur des bâtiments traités dans leur individualité, soit sur des ensembles bâtis regroupés en écart. Cette sélection de XX dossiers d'étude est composée d'œuvres architecturales remarquables et/ou typiques de certaines formes d'habitats traditionnels et vernaculaires.
Ces édifices sont appréhendés dans une unité fonctionnelle. Le logis de la ferme n'est pas séparable de ses parties constituantes comme les dépendances agricoles. Aussi, les puits et les fours ne sont pas traités à part.
Le corpus des maisons, essentiellement recensées dans le bourg, présente des caractéristiques bien différentes de celles des fermes, autant du point de vue des matériaux et de leur mise en œuvre, que des datations.
Des photographies réalisées en 1971 et 1975 dans le cadre du pré-inventaire, permettent dans bien des cas, de mesurer les évolutions qu'ont subi ces édifices durant la seconde moitié du 20e siècle, ainsi que les transformations de l'environnement paysager. Ces documents témoignent parfois de rénovations radicales, dont les remaniements perturbent fortement la lecture des dispositions architecturales d'origine et la compréhension des usages anciens.
LES FERMES
Implantation et composition :
Bien que la commune soit peu étendue, de nombreuses fermes se trouvent éloignées du centre bourg. Cet isolement a pu faciliter le regroupement de plusieurs fermes sur un même site formant des hameaux ou écarts (La Bonnemais).
D'autres au contraire sont isolées et ont pu bénéficier de cette indépendance en raison de leurs dimensions importantes et de leurs nombreuses dépendances agricoles (Les Canrues). Le manoir du Plessis situé à l'ouest du territoire communal a quant à lui été déclassé et il est devenu une ferme dans la seconde moitié du 20e siècle.
Signalons également, la présence de plusieurs fermes dans le centre bourg, dont il ne reste aujourd'hui qu'un seul exemple remarquable. Elles étaient à l'origine implantées le long des grands axes de communication. En effet, le bourg de Cintré formait un carrefour entre une voie nord-sud menant de la Chapelle-Thouarault à Mordelles, et d'une voie est-ouest allant de l'Hermitage à Mordelles. Au cours des 19e et 20e siècles, elles ont peu à peu été intégrées au tissu urbain. Face à la pression foncière, les parcelles cultivables ont disparu et les fermes ont progressivement changé de destination, lorsqu'elles n'ont pas été détruites.
Comme souvent dans le bassin de Rennes, les différents bâtiments de la ferme s'organisaient en alignement pour former un ensemble de plan allongé. Généralement, le logis primitif avec sa pièce à feu au rez-de-chaussée surmontée d'un grenier, est au fil du temps prolongé sur un de ses pignons par de nouveaux bâtiments à usage agricole. Parfois, l'ancien logis est déclassé et transformé en étable ou en écurie.
Les bâtiments peuvent également s'organiser autour d'une cour pour former un L (ferme du bourg) ou un U (La Bonnemais).
Certaines dépendances sont dans certains cas éclatées et éloignées du logis, sans aucune organisation particulière avec les autres.
Les pignons et le mur gouttereau nord sont le plus souvent aveugles, alors que la façade sud est largement ouverte. Un cellier en forme d'appentis se trouve généralement au nord de ces constructions. Cette disposition permet ainsi d'agrandir le bâtiment, tout en l'isolant des vents du nord.
Matériaux et mise en œuvre :
Situées dans le bassin de Rennes, une grande majorité de ces constructions sont en terre, que ce soit pour le logis, les dépendances ou les fours. Dans ce secteur, la terre est le matériau privilégié pour de nombreuses constructions qui s'explique par la pauvreté des roches présentes dans le sous-sol local.
Ces édifices en terre sont réalisés selon la technique de la bauge. C'est une technique de construction en terre crue qui, contrairement au pisé, ne nécessite aucun coffrage. Ainsi, après avoir construit le solin destiné à isoler les murs en bauge des eaux de ruissellement et des remontées capillaires, les maçons montent à la fourche des levées de terre de 50 à 80 centimètres de hauteur.
Il est à noter que la grange du Presbytère est construite selon une autre technique, celle de l'adobe, où des mottes de terre crue sont façonnées à la main et empilées pour former un mur. C'est le seul exemple de ce type recensé sur la commune, datant probablement de la première moitié du 17e siècle.
Peu de constructions en pan de bois ont été recensées, même si certains exemples méritent d'être signalés comme le fournil de La Bonnemais. L'utilisation du pan de bois se retrouve généralement dans la mise en œuvre des hauts de pignon avec des fermes de tête recouvertes d'un torchis ou d'un essentage en ardoise (La Pilais).
La pierre est essentiellement présente sous la forme de moellons de schiste de couleur pourpre ou mauve. Elle se retrouve dans la mise en œuvre des solins pour les murs maçonnés en terre.
Datation :
LES MAISONS
Implantation et composition :
Matériaux et mise en œuvre :
Datation :
Anaïs Tissier a réalisé le recensement du bâti et l'étude du patrimoine de la commune de Coatréven (22) dans le cadre de son stage de Master 2 restauration et réhabilitation du patrimoine bâti à l'Université Rennes 2 en 2018 (6 mois).