Dossier collectif IA00008295 | Réalisé par
  • étude d'inventaire, Guémené-sur-Scorff
Les maisons et les fermes de la commune de Langoëlan
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Guémené-sur-Scorff, Guémené-sur-Scorff
  • Adresse
    • Commune : Langoëlan

Ce dossier correspond à une transcription numérique d’éléments d’enquêtes antérieures à 2000. Tout enrichissement est le bienvenu.

Observations sur les caractéristiques des maisons et fermes

29 maisons ou fermes ont été recensées lors de la première campagne d’enquête en 1967 : si le recensement semble à peu près systématique pour les périodes antérieures au 19e siècle, aucune maison de cette période et fortiori du 20e siècle n’a alors été prise en compte. Si aucune photo intérieure n’avait alors été faite, les descriptions précises des distributions intérieures permettaient de comprendre le fonctionnement des bâtiments.

Le retour sur le terrain en 1999 ne consistait pas en un recensement systématique, mais plutôt en un état des lieux : les lacunes de la précédente enquête ont seulement été partiellement comblées, plusieurs disparitions ont été constatées depuis 1967 (Pontigo, Liziuriet, Cauraden, maison1, maison A à Canquiscren…), et des remaniements nombreux sont constatés : Guerntarer, les deux fermes de Brambily).

A la suite du retour sur le terrain de 1999, où 65 maisons avaient été recensées, puis 2015, 14 maisons ou fermes ont fait l’objet d’un dossier d’étude sur les 48 édifices recensés.

Plusieurs observations émergent de cette enquête partielle : tout d’abord l’importance et la qualité des constructions édifiées aux 16e et 17e siècles qui concerne près de la moitié des édifices (22) : les dates portées, 14 au 17e siècle confirment cette observation. Il contraste avec le nombre recensé de maisons édifiées au 18e siècle (10).

Matériaux et mise en œuvre

La seconde observation concerne la qualité des mises en œuvre de granite, souvent du moellon équarri de gros calibre, voire de la pierre de taille (Restermen, Goaz Froment au 16e siècle, Nicoulec au 18e siècle) : la pierre comme dans l’architecture religieuse (chapelles Saint-Houarno, de la Trinité à Quénépévan) provient sans doute de carrières locales dont la localisation est encore inconnue (l'abbé Le Gohébel mentionne la carrière de Canquis, pour la bonne pierre à bâtir) ; à Saint-Efflam a récemment été dégagée la cour pavée de pierre de taille. La qualité de ce matériau a provoqué la vente de vente entre 1967 et 1999 de bâtiments entiers, abandonnés, mais non ruinés, (Guernandalen, fig., Canquiscren fig. ).

La proximité de Lescouet Gouarec et Silfiac, où se trouvent des carrières de schiste, a facilité des couvertures en lauzes, dont ne reste aujourd’hui que peu d’exemples : grange de Nicoulec datée 1868. Ces couvertures en lauzes étaient réservées à l’élite rurale, et le chaume présent sur quelques maisons (Cauraden, disparue) ou dépendances sur les photos prises en 1967 montre que les lauzes n’étaient pas d’usage systématique ; cependant, les pentes de toiture peu accentuées sur les maisons les plus anciennes tendent à prouver l'utilisation de l'ardoise dès l'origine. On note la présence de plusieurs toitures à lignolet, aujourd’hui disparues (Canquiscren, Brambily). Autre usage exceptionnel du schiste, à Croaz Hent où les linteaux des ouvertures du rez-de-chaussée sont surmontés de larmier formés d’une dalle de schiste noire.

A la frontière de Lescouet-Gouarec, à La Villeneuve, on remarque aussi la présence avec le granite jaune de la pierre gris-vert (Phyllades de Saint-Lo) très utilisée dans le canton de Cléguérec.

Implantation et organisation

La plupart des hameaux sont constitués dans des replis de terrain, de quelques fermes, établies à mi-pente, dont le logis est généralement tourné vers le sud. On retiendra cependant les dispositions particulières de deux hameaux, Brambily et de Canquiscren, où plusieurs logis sont disposés autour d’une cour, dont la position détermine l’exposition du logis (voir dossier de Canquiscren) : cette disposition particulière a sans doute un lien avec la propriété foncière des trois fermes, pour l’instant inconnue. Plus important que le bourg sous l’Ancien Régime, le village de Quénépévan constitue une exception dans la commune au vu du nombre de fermes et maisons contenues.

A l’exception de l’étable, construite en alignement du logis (Canquiscren) ou inclus dans le logis, les dépendances sont plutôt disposées autour de la cour : le plan en équerre de Saint-Efflam ou Le Goledic Vraz est rare. Les plus remarquables des dépendances, sont les granges à porte charretière en pignon de Pempoulquio, en pierre de taille, datée 1666, et celle de Nicoulec. Celle de Kervoten, à façade en pierre de taille datée 1696, a aujourd’hui disparu.

Les puits ont une forme très identifiable, circulaires en pierre de taille à margelle monolithe, avec montants et traverse monolithes parfois ornés de décor, puits typiques de l’ouest du Morbihan. Il est probable que les plus anciens, du 17e siècle, n’ont été dotés qu’au 19e siècle d’une superstructure en pierre.

Les fours à pain fréquemment représentés sur le cadastre ancien, sans utilité depuis la dernière guerre, ont souvent disparu. Circulaires, ils sont de dimensions moyennes, toujours en moellon. Il pouvait y en avoir plusieurs par hameau (Quénépévan, fours à pain derrière la chapelle et sur la route traversante)

On remarque également quelques niches à chien, creusées dans la maçonnerie du logis (Saint-Efflam) ou dans le massif de l’escalier (Taleros)

Structure et distribution

Seuls 6 logis à pièce unique avaient été recensés en 1999, dont quatre datant du 19e siècle ; nombre non significatif, dans la mesure où le recensement n’a pas été systématique.

Le logis à fonctions multiples (logis et étable dans un espace commun desservi par une ou deux portes) est surtout fréquent au 17e siècle, mais l’usage s’en prolonge jusqu’au 18e siècle (Guernandalen, Quénépévan, deux logis étable à porte unique, datés 1722 et 1761) . Il est cependant parfois difficile de dater ces logis lorsque les cheminées n’ont pas été vues.

Mais les structures les plus intéressantes concernent les maisons à étage :

-logis sur dépendance : cette structure de plan massé se compose d’une pièce haute unique chauffée établie sur une pièce à usage de dépendance ; la pièce haute est accessible par un escalier extérieur. Ce logis généralement associé à un logis sans étage, est fréquemment utilisée pour les maisons de prêtre, mais ce n’est pas systématique ; à Ty Bol, le logis qui porte en représentation un discret calice est identique dans sa forme à celui de Goaz Froment, qui elle est une ancienne métairie noble, tandis que le statut de Kervoten est inconnu. Dans les trois cas, le logis bas qui lui était associé a été soit reconstruit, soit très remanié. Le plus bel exemple, à Canquicren, logis A daté 1668, n’existe plus aujourd’hui : il semble dans ce cas qu’il n’y avait pas de logis sans étage associé.

- Un 4e logis sur dépendance a été étudié à Pempoulquio, unicum sur le territoire de la commune, mais aussi de la vallée du Scorff, tant dans son développement en longueur inhabituel, que dans le logis de même hauteur qui lui est associé.

- Logis à étage ou haut surcroit du 17e siècle à usage unique d’habitation ( ?) : logis de Canquiscren, de Kergrahouahic, datés du milieu ou de la 2e moitié du 17e siècle, de Nicoulec daté 1705, du Cosquer, détruits. On accède par une porte au centre de la façade à la salle au rez-de-chaussée ; il cependant difficile aujourd’hui, dans la mesure où il n’y a qu’une seule cheminée au rez-de-chaussée, de savoir si l’espace était divisé. L’étage ne comporte également qu’une cheminée : existait-il une partie grenier ? La taille des fenêtres ne permet de différencier et identifier les espaces. Dans ucun de ces bâtiments, l’escalier n’a été retrouvé ; A Brambily, les deux escaliers extérieurs ne semblent pas d’origine.

- Les logis à étage à distribution croisée. Le rez-de-chaussée comprend salle et étable, parfois chacune avec sa propre entrée (ferme A de Brambily, Caureden, détruit, et Lazan ?), tandis qu’à l’étage, la chambre et grenier surmontent respectivement l’étable et le grenier.

- Avec un développement plus important, Taleros appartient aujourd’hui à ce type, mais la partie est à logis sur dépendance a été ajoutée par la suite.

- Guerntarer au contraire montre une distribution mixte dite superposée , chambre au-dessus du logis, grenier au-dessus de l’étable. Cet exemple très soigné en pierre de taille a disparu.

Enfin, on soulignera l’intérêt de la maison de villégiature dite "Château Haïk" au bourg, dont les circonstances de la construction expliquent la localisation à Langoëlan dans les années 1930. Elle fait pendant à la maison dite "maison Le Corre" au bourg, de la même époque, très inspirée par le néo-régionalisme.

Edifices datant des 16e, 17e, 18e, 19e siècles ; chronogrammes : 1626, 1640, 1643 (2 fois), 1661, 1666, 1667, 1668, 1670, 1678 (2 fois), 1682, 1686, 1696, 1700, 1705, 1709, 1722, 1724, 1761, 1792, 1816, 1832, 1836, 1848, 1864.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Toits
    ardoise, chaume
  • Murs
    • granite
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 289
    • repérés 65
    • étudiés 13

Bibliographie

  • TOSCER, Catherine. L'habitat rural de la Haute Vallée et ses transformations. Extrait de : Aspects de la dynamique des paysages dans la Vallée du Scorff (Morbihan). Mémoirs de la Socitété d'Histoire et d'archéologie de Bretagne, T. LXXIX, 2001

    p. 413-428

Annexes

  • Etude d’inventaire sur le canton de Guémené-sur-Scorff, 1967 :
  • Liste des maisons et fermes recensées en 1999
Date(s) d'enquête : 1967; Date(s) de rédaction : 1967