Le territoire compte 28 croix érigées entre le 16e siècle et le 20e siècle, dont 11 ont fait l'objet d'un dossier individuel. La majorité des croix rencontrées sur le territoire est en granite, soit 16 au total (Carlevaux, Cargibon, Pont d'Arz), 4 sont en métal (Cartudo, Quénelet), 1 est en bois (croix du Concile), deux en ciment (croix de la Foix et de l'ancienne école Françoise d'Amboise) et trois sont en ardoise (Saint-Pabu de Bragou, croix des Grées et de la Ville Basse).
La plus ancienne croix de la commune, située à l'est de la Ville Boury, remonte au Moyen-Age. Les croix de l'actuel cimetière et de la chapelle Notre-Dame de la Barre sont semblables.
Toutes deux remontent au 15e siècle et portent cinq trous symbolisant les stigmates du Christ. Deux autres croix présentent ces marques, dont une se trouve près du château du Talhouët. Celle située au Pont aux Roux, aujourd'hui cassée, a probablement été déplacée. La suivante, du 16e siècle et classée au titre des Monuments historiques, est aujourd'hui fichée dans le fronton d'un appentis du cimetière. Celles de la Grée Pouté (sud-est), de Carlevaux et de la Grée Mahé (nord), érigées respectivement aux 17e et 18e siècles, comportent un Christ doté d'une épaisse chevelure comparable à une nimbe. D'ailleurs, sur les 12 croix sélectionnées pourtant majoritairement réalisées avant 1840, seules deux figurent sur le cadastre. Ainsi, ni les croix de Cargibon, de Carlevaux ou de la Ville Basse, ni celles du bourg (croix bénitier, croix-puits) pourtant réalisées au 18e siècle, ne sont présentes sur le plan napoléonien. Ainsi, on peut se demander si ces croix proviennent d'un autre lieu où s'il s'agit d'un choix délibéré du géomètre de ne pas représenter certains édicules. A l'inverse, d'autres croix sont représentées sur le document mais n'existent plus aujourd'hui, comme la croix vers Saint-Gentien. D'autres encore, sont représentées sur le cadastre mais ont été déplacées (calvaire, croix de la Motte). Des trois croix palis de la commune, seule celle de la Ville Basse, datée 1770 est ancienne. Les deux autres semblent plus tardives.
La plupart des croix qui nous sont parvenues datent du 19e siècle (croix de Regobe et de la Barre). Six ont été édifiées au 20e siècle ; il s'agit principalement de croix en métal. Quelque soit leur date de construction, les croix de la commune sont en général composées d'une base remontée, moins ancienne que la croix elle même (croix du Talhouët, de la Grée Mahé, de la Ville Boury, du Pont d'Arz). Certains commanditaires sont connus : Olivier Mainguet, pour la croix de Cargibon, un dénommé Provost pour l'ancienne croix de la Motte, la famille Le Barre pour la croix de souvenir du Jubilé de 1886, et le couple Lanoë-Bleher pour la croix commémorant la disparition de leur fils unique. Il faut également noter qu'il n'existe aucune croix dans le tiers nord de la commune, terres de lande autrefois inhabitées. (S. Le Lu)
Chargée d'études à l'Inventaire