Observations
Sur le plan cadastral de 1840 sont représentées 16 croix :
- Section A, la croix du Brulais au sud de la Batardais, la croix des Bois à l’angle des anciens chemins du Plessis, des Bois et du Corsa, la croix du Plessis (au sud du Plessis),
- Section B : la croix de Bréhon entre Canquéma et Bréhon ; la croix du Valhelin , près de le Cota, à l’ouest de la Foye, la croix Hémery, à l’entrée ouest du bourg,
- Section C : la croix de Cansac au nord-est du Brossais, les croix de la Gerillais et de la Trinité respectivement au nord et au nord-ouest de ce lieu-dit ; la Croix Guimaray au sud de la Gérillais,
- Section D : la croix de Tardivel, la croix du Chatelier à l'entrée de ce village, la croix du Linguet entre le presbytère et La Haie,
- Section E : la croix de Beauchat, la croix des Landelles dans le patis des Landelles près du chemin et au nord du moulin de Canquéma (non retrouvée),
- Section F : la croix de la Muterne, près de la Merlande.
14 croix ont été recensées lors de l’enquête, mais si certaines sont bien celles représentées sur le cadastre ancien, comme la croix Guymaray, la plupart ont été reconstruites ou très restaurées au 19e siècle, voire au début du 20e siècle : ainsi l’actuelle croix de Bréhon remplace une croix de bois érigée en 1845 qui avait sans doute elle-même remplacé une autre croix de bois. C'est également le cas de la croix monumentale du bourg pour lequel les archives précisent un legs de terrain en 1842 par Jeanne Hémery pour y élever un calvaire, peut-être pour remplacer une ancienne croix. La date de construction de la croix est mentionnée dans les archives communales le 7 juin 1844 : « nous avons besoin de pierres de recouvrement pour le mur d’enceinte de notre calvaire nouvellement érigé. Il s’en trouve d’extraites à Kermany (?) , elles nous conviendraient ». Il est probable que cette croix et son enclos, reconstruits en 1933, remploient certaines pierres de l'ancien édicule et de son enclos.
Certaines sont déplacées, comme la croix de Tardivel, autrefois située à l’entrée du village, ou la croix de Linguet, en plein champ, maintenant au carrefour des routes menant à la Haie et au Montrel. Au moins trois d’entre elles ont été refaites à l’occasion de la mission de 1889 : croix à l’est de la Haie dite de la Mission (qui remplace la croix du Linguet), de Beauchat et de la Chênaie (dates portées).
5 des 14 croix recensées ont été étudiées (croix de la Mare, croix du presbytère, croix Guymaray, croix de la Gérillais, croix de Tardivel) : on soulignera le fait que trois des croix de Saint-Gravé, en territoire de granite, sont des croix monolithes en schiste (croix de Tardivel, de la Mission, de Beauchat). Les autres croix sont en granite (monolithe : croix de Guymaray, croix de Beauchat, croix de la Mare, de Merlande, de la Gérillais, du vieux Presbytère ), mais quatre croix du début du 20e siècle sont des croix industrielles en fonte moulée (croix des Moines, de Bréhon, de la Chesnaye et du Chatelier.
Souvent carré au 19e siècle, (rectangulaire au Beauchat, à la croix Guymaray, à la Gérillais), le soubassement de granite est constitué de moellon, à l'exception de la croix reconstruite près de la mairie sur l'emplacement de la croix érigée en 1845, et de la croix du Brossais (ou de Cansac) en pierre de taille.
Chargée d'études à l'Inventaire