Dossier d’œuvre architecture IA00008772 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique
  • inventaire topographique, communes riveraines du canal (Nantes à Brest)
Chapelle de la Sainte-Trinité puis Saint-Sixte, aujourd'hui Saint-Cyr et Sainte-Julitte, la Bogerais (Saint-Gravé)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes riveraines du canal de Nantes à Brest - Rochefort-en-Terre
  • Commune Saint-Gravé
  • Lieu-dit Bogerais (la)
  • Cadastre 1936 E3 513
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    de la Sainte-Trinité puis Saint-Sixte, aujourd'hui Saint-Cyr et Sainte-Julitte

Modeste par ses dimensions, la chapelle Saint-Sixte, initialement dédiée à la Trinité, est connue par le remarquable décor d’époque Renaissance ornant sa porte sud, entrée privilégiée comme souvent dans les édifices religieux bretons. Le décor alterne sujets figurés et blasons : la Trinité encadrant les tables de la Loi, anges musiciens, portraits en médaillons dont au centre, une tête enturbannée et moustachue dans l’esprit des décors de l’époque.

La chapelle est réputée fondée par le prêtre Mathurin Moisan, qui en 1592 stipule dans son testament « qu’on donne plusieurs messes pour sa délivrance dans la chapelle fondée par lui dédiée à la Trinité » (d’où la représentation de la Trinité). Mais les blasons qui figurent sur la porte sud et au-dessus de l’arc diaphragme mettent pleinement en évidence le rôle de commanditaire de la famille du Matz, seigneur du Brossais en Saint-Gravé au début du 17e siècle, sans doute lors de la (re)construction de la nef.

L’édifice est construit en deux campagnes proches : la première qui correspond au chœur jusqu’à l’arc diaphragme remonte à 1550, d’après la date relevée sur la porte sud ; la nef est construite vers 1612, date gravée sur la porte ouest, avec reprises postérieures : l’ouverture d’une fenêtre au sud, le remontage d’une partie du mur nord interviennent au début du 19e siècle.

Archaïque, l’arc diaphragme a ici un rôle purement formel, celui d’isoler l’espace du chœur et de la chapelle seigneuriale, de la minuscule nef des fidèles : l’apposition du blason au-dessus de l’arc affirme la prestigieuse alliance de René du Matz avec l’héritière d’une puissante famille bretonne, Gillonne de la Marzelière, vers 1630-1640. Cette affirmation est réitérée par l’insertion des blasons dans le décor de la porte sud, en partie recomposée. (C. Toscer)

La chapelle est réputée fondée par le prêtre Mathurin Moisan, qui en 1592 stipule dans son testament « qu’on donne plusieurs messes pour sa délivrance dans la chapelle fondée par lui dédiée à la Trinité » (Infobretagne). La date inscrite sur la porte sud, difficilement lisible pourrait être A(nno) D(omini)1550, le reste de l’inscription, sans doute le nom du fondateur demeurant obscure. Cette date concerne la construction du chœur faisant également office de chapelle seigneuriale, jusqu’à l’arc-diaphragme ; elle correspond bien au décor de la porte sud, tout comme la niche-crédence du chœur, les remplages disparus des fenêtres du chœur empêchant une analyse plus précise des baies. La dédicace à La Sainte Trinité, réaffirmée par la représentation figurant sur la porte sud a sans doute été changée en Saint-Sixte après la Contre-Réforme, époque à laquelle les représentations de la Sainte-Trinité sont interdites.

La date de 1612 inscrite sur la porte ouest accompagnée de l’inscription IHS semble attribuable à la construction de la nef, les murs nord et sud portant la trace de ce rallongement. Les nombreux blasons qui figurent sur la porte sud et au-dessus de l’arc diaphragme ont été ajoutés après, lors du mariage de René du Matz, seigneur du Brossais (château de la commune) avec Gillonne de la Marzelière, issue d’une prestigieuse famille bretonne qui compta un chambellan du duc au début du 15e siècle.

Au moment de la Révolution, le toit et la charpente sont démontés pour éviter qu'ils ne soient incendiés. En 1868, la chapelle a été restaurée : faut-il dater de cette époque l'ouverture de la fenêtre de la nef ? Si tel était le cas, la forme de cette baie paraît bien tardive. Lors de l'enquête de 1979, les baies du chœur étaient obturées dans leur partie inférieure et l'élévation ouest de la chapelle était enduite : les modifications actuelles (réouverture des baies, suppression de l'enduit) datent de la dernière restauration. (C. Toscer)

La chapelle est de plan rectangulaire entièrement construit en moellons de granite et de schiste avec ouvertures en granite jaune ; le chevet est à pans coupés séparés par des contreforts d´angle, éclairé par trois fenêtres en arc brisé qui ont perdu leur remplage ; sur le mur sud de la nef, une quatrième baie en arc segmentaire, plus récente, à gauche de la porte achève d´éclairer l´intérieur. L'accès se fait par la porte ouest (pour les fidèles), et par la porte sud, située avant l'arc diaphragme.

Malgré sa petitesse, la nef est séparée du chœur faisant office de chapelle seigneuriale par un arc diaphragme brisé au-dessus duquel est inséré un blason portant les armes en alliance de René du Matz et Gillonne de la Marzelière. Au niveau de l´autel, dans le mur sud, est insérée une niche-lavabo en plein cintre ornée d'une coquille

La porte sud porte à l'extérieur un décor important sur trois niveaux, en partie recomposé : la scène de la Trinité est surmonté du blason des Du Matz ; dans le registre inférieur, deux anges musiciens encadrent les blasons partiellement martelés aux armes des du Matz (à gauche) et la Marzelière (?) à droite, entre lesquels s'intercale une tête moustachue et enturbannée, tandis que sous les anges sont insérées deux têtes barbues, personnages bibliques à couvre-chef d’inspiration orientale.

  • Murs
    • granite
    • schiste
    • moellon
    • appareil mixte
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • croupe polygonale
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • Trinité, armoiries, tête d'homme, roi, ange
  • Précision représentations

    Le décor est concentré au-dessus de la porte.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Morbihan. Série P. 3P 260. Plan cadastral 1840. Tableau d'assemblage et feuilles par sections.

    Archives départementales du Morbihan : 3P 260

Bibliographie

  • Le patrimoine des communes du Morbihan. Paris : Flohic éditions, 2000. (Le patrimoine des communes de France).

    p. 1064
  • LE MENÉ, Jean-Marie. Histoire archéologique, féodale et religieuse des paroisses du diocèse de Vannes. Vannes, 1891-1894. Reéd. Coop Breizh, 1994.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
    p. 390

Annexes

  • Inventaire topographique sur le canton de Rochefort-en-Terre, 1979 :
Date(s) d'enquête : 1979; Date(s) de rédaction : 1979, 2013