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  • (c) Pontivy Communauté

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Cléguérec - Cléguérec
  • Commune Silfiac
  • Lieu-dit Saint-Laurent
  • Cadastre 1933 D2
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Saint-Laurent
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos

La chapelle Saint-Laurent est l'une des 59 chapelles recensées sur le périmètre de Pontivy Communauté. Ce grand nombre de chapelles est en partie dû aux réalités géographiques du territoire. Les églises paroissiales, dont l’existence est connue dès le IXe siècle grâce au Cartulaire de Redon, desservent de vastes territoires. L’édification de chapelles dans les principaux villages des paroisses permettait aux chrétiens de disposer de lieu de prière de proximité. Il s’agissait alors de chapelles tréviales, dans lesquelles certains sacrements pouvaient également être rendus. Se substituant aux églises paroissiales, ces chapelles ont parfois été construites sur le modèle de l’église mère.

Situé dans l'ancien canton de Cléguérec, à l'extrémité sud de la commune de Silfiac, la chapelle Saint-Laurent est construite dans la première moitié du XVe siècle. Elle est érigée à l'initiative de la famille Fraval de Crénihuel, riche seigneur du territoire dont la seigneurie débute en 1394. L'érection de cette chapelle n'est donc pas un geste anodin. Cet acte ancre de manière pérenne la seigneurie naissante de la famille Fraval dont le manoir se situe à quelques kilomètres au nord de la chapelle.

Le village de Saint-Laurent devient vite un carrefour notoire de Silfiac. La carte de Cassini (XVIIe siècle) montre plusieurs axes traversant le lieu-dit. Le premier est le plus important. Il place le hameau sur l'axe Rostronen - Pontivy ainsi que sur la route Royale Brest - Angers. Outre cet axe majeur, il est intéressant de mentionner l’existence d'un autre chemin reliant Saint-Laurent à la ville de Guémené.

Dès le XVe siècle, la chapelle Saint-Laurent se destine à devenir un véritable point de rencontre, tout aussi important que celui du bourg de Silfiac. En témoignent les nombreuses foires qui y sont organisées depuis le Moyen-Age. Connues et reconnues par tous, elles perdurent jusqu'au milieu du XXe siècle. Les grands axes de communications passant par le village, permettent d'attirer bon nombre de commerçants. Preuve de la pérennité du succès de ces foires, le courrier des campagnes, un journal local, annonce la création de 6 nouvelles foires annuelles dans son édition du 19 novembre 1882. Au fil des années, le nombre de foires varient. La fin du XIXe siècle marque le déclin d'une époque. En 1897, une seule foire est conservée, il s'agit de celle programmée le 10 août. La tradition perdure encore aujourd'hui avec le maintien de cette foire, couplée au pardon annuel effectué en la chapelle Saint-Laurent.

L'organisation de ces foires est intrinsèque à la vie de la chapelle Saint-Laurent. Depuis la construction de la chapelle, toutes les foires prennent place au nord de l'édifice, dans un espace vide qui fait office de place publique. Les évènements les plus importants pouvaient accueillir 5 à 6 caves à cidres disséminées sous forme de tumulus.

Depuis le 15 juin 1925, le pignon sud est inscrit au titre des Monuments historiques. Le pignon date du XVIIe siècle, en témoigne la date portée de 1655.

Edifice hétérogène, choeur et transept 1ère moitié 15e siècle ; sacristie nef et mur ouest du bras nord construits ou reconstruits au 16e siècle ; portail ouest probablement remploi 16e siècle ; restauration de l'élévation ouest et construction du clocher en 1655 ; fontaine de dévotion intérieure près du croisillon nord, le passage visuel de la croisée nord vers le choeur, même disposition qu'à l'église paroissiale ; vitrail 15e siècle détruit.

Des réparations se font dès 1921 jusqu’aux grands travaux de 2008 (charpente et éléments de maçonnerie) financé par la commune de Silfiac et la communauté de communes de Pontivy.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 15e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 3e quart 17e siècle
  • Dates
    • 1655, porte la date, daté par travaux historiques

Édifice hétérogène en forme de croix latine à vaisseau unique ; son chœur et son transept date du XVe siècle. La sacristie, la nef et le mur ouest du bras nord sont construits ou reconstruits au XVIe siècle. En témoigne la moins bonne facture de la maçonnerie du mur nord ainsi que celle du mur ouest du bras sud du transept. Les pierres d'attentes du contre-fort sud confirment des changements dans le projet initial. Son clocher est construit en 1655. Une tourelle d’escalier polygonale lui est accolée. Elle se prolonge sur le toit pour atteindre la chambre des cloches.

Les contreforts du chevet, les ornements trilobés de la grande baie axiale et le style rayonnant des autres fenêtres donnent une unité gothique à l’édifice. Le transept sud présente un bel ensemble de sculptures inscrit au Monuments historique depuis 1925. Cet ensemble est composé d'une porte ogivale, d'oculus, de petites niches et d'écussons avec heaume et animaux héraldiques. Trois écussons organisés sous la forme d'un triangle, sont ainsi représentés sur le pignon sud. Le blason de gauche correspond aux armoiries de la famille des Rohan, reconnaissable par ses macles. Celui de droite est attribué à la famille Fraval de Crénihuel, commanditaire de la chapelle Saint-Laurent. Il s'agit d'un blason de gueules à la croix engreslée d'argent. Le dernier blason, celui situé en haut du triangle, est pour leur non identifié. Toutefois, il est possible d'y discerner plusieurs hermines.

Pourquoi, trois blasons représentés sur ce pignon ? Une hypothèse est envisageable. La présence de ces trois blasons rappellerait l'appartenance de Silfiac aux grandes familles de Bretagne et aux seigneurs locaux. Tout d'abord à celle de la Vicomté de Rohan qui compte parmi ses paroisses Silfiac à partir de 1471, puis à celle de la principauté des Rohan-Guémené qui récupère Silfiac à partir de 1576. En établissant ce lien, il est probable que le blason aux hermines fasse référence à la principauté des Rohan-Guémené qui possède un blason composite parmi lequel figure l'hermine.

A l’intérieur, les statues représentent des saints locaux aux cotés de saints de tradition : Sainte-Anne qui tient à deux mains le livre des écritures, saint-Yves coiffé du bonnet carré, Saint-Pierre avec une clé accrochée à la ceinture ou encore Saint-Jean-Baptiste qui porte l’agneau. Saint-Laurent, en habit de diacre, est représenté près de la fenêtre axiale, tenant dans sa main le grill sur lequel il fut brûlé vif. Le croisillon sud présente une Piéta, supportant le corps supplicié de son fils. La chapelle se distingue également par la présence d’une fontaine intérieure, dans le croisillon nord. Dotée d’un pignon triangulaire et d’une croix en son sommet, elle est dédiée à Saint-Nodez : saint auquel l’édifice antérieur était consacré.

  • Murs
    • granite
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • flèche en maçonnerie
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • noue
    • pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour
  • Typologies
    table d'offrande ; fontaine intérieure
  • Techniques
    • sculpture
    • vitrail
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    Armes des Fraval de _Crenihuel, Rohan ; blason non identifié.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1925
  • Référence MH
  • De Beaulieu François, Hervé Ronné, Chapelles de Bretagne, Histoire et légendes, Rennes, Édition Ouest France, 2007, 142 p.

Bibliographie

  • Du Halgouët, Hervé, Pontivy, Rohan et leurs environs, Paris, Res Universis, collection

    Monographie des Villes & Villages de France n°785, 1992 [1921], 201 p.

Périodiques

  • Le courrier des campagnes, la création de nouvelles foires, 19 novembre 1882, p2.

Annexes

  • Etude d’inventaire sur la commune de Silfiac, 1983 :
Date(s) d'enquête : 1983; Date(s) de rédaction : 1983, 2017, 2018