Description de la chapelle par Rosenzweig.
"Chapelle Sainte-Madeleine (autrefois paroisse sous le nom de prieuré, dépendant de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys) : passe pour avoir appartenu aux Templiers. Le plan primitif de ce monument, qui est aujourd'hui à peu près rectangulaire, semble avoir été celui d'un tau renversé par rapport à l'orientation habituelle des églises, la traverse se trouvant à l'ouest. Restes de construction romane au nord et à l'ouest, gothique à l'est et au sud, l'ensemble formant comme trois nefs, dont deux parallèles, allant de l'est à l’ouest, et la troisième à l'ouest, perpendiculaire aux deux autres ; celle-ci avec une toiture particulière.
Petit appareil irrégulier. Contreforts simples, adhérents, très épais. Au sud-ouest, restes de clocher en pierre soutenu, indépendamment des contreforts, par deux petits arcs jumeaux à plein cintre ; tour carrée à droite du portail occidental. Au-dessous du clocher roman, porte à cintre brisé simple dans un plein cintre. Dimensions dans œuvre : 18 mètres de longueur environ sur 13 mètres de largeur, tout compris. Trois travées d'architecture de l'est à l'ouest. Les nefs reliées entre elles par de larges arcades à cintre brisé portées par pénétration sur piliers cylindriques ou polygonaux. Entraits à têtes de crocodiles [les engoulants] dans la nef du sud. Au nord, fenêtre étroite, à plein cintre, visible aujourd'hui de l’extérieur seulement ; au sud et à l'est (partie septentrionale), fenêtres de style flamboyant."
La baie du mur est de la nef nord abritait une verrière du XVIe siècle, consacrée à des scènes de la vie de sainte Madeleine surmontées des armoiries de Malestroit ; dans la nef sud, une verrière est occupée par un Trône de grâce (Dieu le Père tenant le Christ en croix) et une Vierge à l'Enfant, une autre par saint Grégoire ; elles étaient encore visibles en 1862 (Rosenzweig). La description de Rosenzweig est visible sur un tableau, représentant une scène de la Révolution à l'intérieur de la chapelle et peint par Alexandre Bloch en 1886, qui est conservé au musée des beaux-arts de Quimper ; voir le lien dans "liens web".
Cayot-Délandre, en 1847, décrit ainsi les verrières : "Dans cette petite église pauvre et nue se trouve l'une des plus belles verrières que j'ai vues ; elle est divisée en huit compartimens ou tableaux, au dessus desquels est placé, comme dans l'église Saint-Gilles, l'écusson des Malestroit. Parmi les scènes, admirablement exécutées, de ce beau vitrail, j'ai surtout remarqué les quatre dernières, dont le sujet est indiqué par les légendes suivantes : 5° - Come Nostre-Seigneur aparut à la Madalene. 6° - Come Nostre-Seigneur fist sortir sept diables du corps de la Madalene et luy pardona ses péchés. 7° - Come la Madalene lavoit les piés [..] estant au logis [..] de Simon lépreux. 8° - Come par requeste de la Madalene la royne fust grosse d´un filz laquelle n´avoit peu concevoir par avance ».
L´ensemble des verrières a été vendu à des collectionneurs privés à la fin du XIXe siècle.
(M. -D. Menant)
Photographe. Architecte. Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine.