La remise agricole était située devant l'alignement des maisons 1, 2 et 3 repérées dans cet écart. Mauvais état : le mur de fond a été détruit lors de la rectification de la route traversant l'écart ; la remise et les maisons dont elle dépend sont abandonnées [en 1984].

Murs en moellons de schiste. Vestige de pisé au sommet du muret de droite.

Plan rectangulaire irrégulier, plus large au fond qu'à l'entrée située en pignon (3,40 m et 3,10 m dans œuvre) ; la longueur d'origine est donnée par la couverture qui est intégralement conservée (6,20 m). La structure est dissymétrique : d'un côté on a un mur gouttereau aveugle haut de 1,50 m, de l'autre un mur bas partiellement ruiné dont la hauteur varie de 95 cm au fond à 15 cm à l'entrée.

La charpente se composait de trois fermes ; deux sont conservées, une troisième a disparu lors de la démolition du mur de fond ; elles ont une structure semblable mais présentent des différences sensibles au niveau de la retombée ; des arbalétriers courbés, de section rectangulaire (22 cm x 12 cm), sont ennoyés à la base du mur gouttereau à gauche et portent sur le sommet du muret à droite ; les arbalétriers sont croisés et assemblés à mi-bois, sans poinçon ni entrait retroussé ni contreventement. Les pièces formant entrait retroussé, visibles de nos jours, sont des planches clouées rapportées ; toute la couverture et le système des pannes ont été remaniés : à gauche, l'arbalétrier a été doublé par une pièce portant sur le sommet du mur gouttereau ; à droite, un calage sommaire a été placé pour relever le plan de couverture, sans doute lors d'un changement de matériau de couverture ; l'emplacement originel des pannes est matérialisé par des échantignolles taillées dans la masse des arbalétriers.

La ferme 1 pénètre à gauche le mur gouttereau à 52 cm au-dessus du sol alors que la ferme 2 porte sur le sol ; l'emplacement originel des pannes est plus bas à droite qu'à gauche ; on observe aussi des écarts entre la ferme 1 et la ferme 2.

L'actuelle couverture d'ardoises est constituée de chevrons en chêne retombant sur une sablière et d'un lattis en cœur de chêne portant les ardoises fixées au clou ; ce détail indique que le remaniement de la couverture est relativement ancien. L'état primitif devait être une couverture épaisse, c'est-à-dire végétale, dont le remplacement par l'ardoise a nécessité la pose de calages visibles dans l'état actuel ; cette hypothèse vaut bien qu'aucun vestige de couverture végétale n'ait été observé dans ce secteur.

(J. -P. Ducouret)