• inventaire topographique
Chapelle Notre-Dame de Joie de Gohazé (Saint-Thuriau)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Pontivy Communauté

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pontivy - Pontivy
  • Commune Saint-Thuriau
  • Lieu-dit le Gohazé
  • Cadastre 1982 ZV 1
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Notre-Dame-de-Joie
  • Parties constituantes non étudiées
    enclos, cimetière, croix monumentale, ossuaire

La chapelle Notre-Dame de Joie de Gohazé est l'une des 59 chapelles recensées sur le périmètre de Pontivy Communauté. Ce grand nombre de chapelles est en partie dû aux réalités géographiques du territoire. Les églises paroissiales, dont l’existence est connue dès le IXe siècle grâce au Cartulaire de Redon, desservent de vastes territoires. L’édification de chapelles dans les principaux villages des paroisses permettait aux chrétiens de disposer de lieu de prière de proximité. Il s’agissait alors de chapelles tréviales, dans lesquelles certains sacrements pouvaient également être rendus. Se substituant aux églises paroissiales, ces chapelles ont parfois été construites sur le modèle de l’église mère. Elles furent alors dotées d’un placître délimité par un enclos, pourvues d’un autel extérieur et d’un calvaire. Nombre de ces monuments ont été érigés au titre de paroisse au XIXe siècle, lors de la création des communes et de la réorganisation ecclésiastique ayant marqué le siècle. Cela concerne notamment l'actuelle église paroissiale de la commune de Saint-Thuriau. De la même manière, certaines chapelles furent d’abord paroisses, avant de perdre cette affectation, tel est le cas de Notre-Dame du Gohazé en Saint-Thuriau. Dès 1160, l’existence d’une paroisse du Gohazé-Pontivy est attestée. Cette dernière fut rattachée à la paroisse de Saint-Thuriau en 1867.

La chapelle Notre-Dame de Joie du Gohazé, inscrite aux Monuments historique depuis le 8 juin 1925, est construite aux bords du Blavet au lieu dit le Gohazé. Ce village se situe à l'extrémité ouest du territoire de la commune de Saint-Thuriau. La chapelle correspond à la typologie des enclos paroissiaux bretons du XVe et du XVIe siècles et possède encore son mur d’enceinte, plusieurs échaliers ainsi que son calvaire. La chapelle du Gohazé semble n'avoir jamais été doté d'un ossuaire ou d'une porte triomphale, toutefois, des pierres tombales retrouvées dans le placître laissent penser qu'un cimetière était aménagé au sud de l'église.

Siège de la paroisse primitive du Goaze, anciennement, Pontivy, supplanté ultérieurement par Pontivy. D'une campagne de la 1ère moitié 15e subsisteraient la croix du cimetière et le massif occidental. Le reste de l'édifice daterait de la 2e moitié du 15e siècle. Remaniement probable du chevet (sauf la baie) à une date ultérieure. Charpente portant la date 1610 (sablière du bras sud). Sont mentionnés 2 éléments disparus : un ossuaire à l'angle sud-ouest de la nef et une sacristie à l'angle du choeur et du bras sud.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 15e siècle
    • Principale : 2e moitié 15e siècle
    • Principale : 1er quart 17e siècle
  • Dates
    • 1610, porte la date

La chapelle Notre-Dame de Joie de Gohazé date du XVe et du XVIe siècle. Elle fut restaurée à plusieurs reprises au cours des XIXe et XXe siècles, sans dénaturer cependant l’édifice construit au tournant de l’époque médiévale et de la Renaissance. Son plan est en croix latine et orienté à l'est. Le gros-œuvre est fait de pierre de taille de granit, en moyen et grand appareil. Construite selon le modèle breton en vigueur au XVIe siècle, la chapelle possède un massif clocher porche de section carré, coiffé d'une flèche couverte d'ardoise.

Comme de nombreuses églises ou chapelles tréviales de Bretagne, l'église Saint-Thuriau, était à l'origine composé d'un enclos paroissial. Les enclos paroissiaux sont majoritairement composés d'une enceinte, d'un ossuaire, d'un calvaire et d'un cimetière. Les plus riches possèdent également une porte monumentale. Tous ces éléments ont pour objectif de rappeler l'importance du salut de l'âme. Les enclos paroissiaux apparaissent dès le Haut Moyen-Age sous la forme de petit enclos. Ces enclos permettent de protéger les sépultures des animaux vivant en liberté dans le bourg. L'accès à ces enclos se faisait par une porte principale fermée par une grille mais également par des échaliers. Les échaliers sont des dalles posées à champs qu'un humain peut enjamber contrairement aux animaux.

Les enclos paroissiaux sont construits à partir des finances des paroissiens. Plus ils sont riches, plus les enclos s'embellissent. Aux XVIe et XVIIe siècle, une période de prospérité économique dû à l'industrie toilière et aux commerces des draps permet à de nombreuses paroisses d'agrandir leurs enclos paroissiaux. Certaines paroisses édifient des éléments architecturaux de prestige : porte monumentale, ossuaire et calvaire soigneusement sculptés. Une véritable concurrence entre les différentes paroisses de Bretagne s'instaure jusqu'à l'effondrement du commerce de la toile au XVIIIe siècle où l'aménagement des enclos s'estompent.

Aujourd'hui, peu d'exemple complet sont encore visible sur le territoire de la Bretagne. Beaucoup d'enclos ont été modifié aux XIXe et XXe siècle. De l'enclos paroissial de la chapelle Notre-Dame du Gohazé subsiste, le muret d'origine ainsi qu'un exemple d'échalier. L'enclos possède encore également son calvaire-autel.

La façade sud de la chapelle est plus ornée que la façade nord. Elle correspond à la façade principale par laquelle entre le paroissien. La façade occidentale est réservée aux cérémonies funéraires. La porte d’entrée sud s’inscrit dans un élégant arc en accolade flanqué de pinacles. Ses voussures sont sculptées de motifs végétaux, et l’extrados rythmé par la présence de feuilles de choux.

La chapelle est couverte d'une voûte lambrissée peinte en bleu ornées de rinceaux à fond blanc. Les entraits sont sculptées de têtes de crocodiles et d'écussons unis. Les sablières possèdent des figures légèrement dégrossies.

Le chevet plat de l’édifice est percé d’une importante maîtresse vitre au remplage flamboyant. Certains éléments du vitrail datent encore du XVIe siècle. Le blason des Rohan figure notamment sur l’un d’entre eux.

  • Murs
    • granite
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
    • pignon découvert
  • Typologies
    croix en bâtière
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • Christ en croix
    • Vierge
    • ange
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1925/06/08
    inscrit MH, 1933/05/08
  • Référence MH

Revoir ESCA : échelle.

  • FLOQUET Charles, "Saint-Thuriau au cours des siècles", Spézet : 1997, Comité des fêtes de Saint-Thuriau, [203p.].

  • De Beaulieu François, Hervé Ronné, Chapelles de Bretagne, Histoire et légendes, Rennes, Édition Ouest France, 2007, 142 p.

Bibliographie

  • DECENNEUX Marc, MINGANT Daniel. La Bretagne des enclos et des calvaires.Rennes : Editions Ouest-France, Edilarge, 2001.

  • Du Halgouët, Hervé, Pontivy, Rohan et leurs environs, Paris, Res Universis, collection

    Monographie des Villes & Villages de France n°785, 1992 [1921], 201 p.

Date(s) d'enquête : 1986; Date(s) de rédaction : 1986, 2018
Articulation des dossiers