La chapelle Saint-Mathias fait partie des 59 chapelles construites sur le périmètre de Pontivy Communauté. Ce grand nombre de chapelles est en partie dû aux réalités géographiques du territoire. Les églises paroissiales, dont l’existence est connue dès le Xe siècle grâce au Cartulaire de Redon, desservent de vastes territoires. L’édification de chapelles dans les principaux villages des paroisses permettait aux croyants de disposer de lieu de prière de proximité. Il s’agissait alors de chapelles tréviales, dans lesquelles certains sacrements pouvaient également être rendus.
Comme les églises paroissiales, les chapelles du territoire bénéficièrent du regain de dévotion propre au XIXe siècle, dû à la liberté de culte rendu par le concordat signé entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII en 1801. Nombre de chapelles furent reconstruites tout au long du XIXe siècle. C'est le cas de la chapelle Saint-Mathias édifiée en 1848 sur les ruines d'une ancienne chapelle. Celle-ci se situe sur le village de Saint-Mathias anciennement appelé Sant-Vocen ou Saint-Macenne au nord est du bourg de Saint-Thuriau. En breton, le terme "Vocen" ou "Bocen" signifie peste. La présence d'une statue dédié à sainte Marie-Magdeleine, sœur de Lazare, et patronne de nombreuses léproseries ainsi qu'un épisode d'épizootie à une date inconnue (selon la tradition populaire), pousse Charles Floquet à émettre l'hypothèse d'une possible léproserie sur le village de Saint-Mathias. Il est difficile de valider ou non cette hypothèse. Toutefois, il est intéressant de noter que saint-Mathias est prié contre la mortalité du bétail et qu'entre 1834 et 1843, la Bretagne, comme d'autres régions de France, fut sévèrement touchée par la fièvre aphteuse. S'il n'est pas possible d'affirmer la présence d'une léproserie dans le village, il est probable que la chapelle Saint-Mathias ait été construite en réaction à cette épizootie.