Construit dans les années 1950 ou 1960 par un artisan local, ce cellier, unique sur la commune, est implanté en périphérie immédiate de la forêt. Sur la commune voisine de Lanouée, on en a dénombré une dizaine d'exemplaires et autant sur les communes limitrophes de la forêt sur le canton voisin de La Chèze (Côtes-d'Armor). Ces "loges", comme on les appelle localement, ont un usage de cellier à cidre destiné à la consommation locale. En aucun cas il ne s'agit de loge d'habitation.

Le plan rectangulaire, long de 5, 50 mètres, large de 3 mètres dans œuvre, se termine par une abside semi-circulaire ; la seule ouverture est une porte en planches sur le côté nord. Les fermes sont constituées de pièces de bois refendues assemblées et clouées et portent un système de pannes également clouées. L'épaisseur actuelle de la couverture est le résultat de fréquentes réfections qui se font par ajout de matériau ; elle procure une excellente isolation thermique favorable à la conservation du cidre.

L'expérience montre qu'à défaut d'entretien, ce genre de construction précaire tombe en ruine en quelques années seulement et vous savons par des témoignages que l'aire d'extension de ces loges était, il y a peu d'années, plus étendue dans le canton de Josselin, par exemple à Guillac. On continue cependant d'en construire de nos jours selon la technique traditionnelle parfois modifiée ; l'exemple le plus récent a été réalisé en 1986. Il s'agit là d'une survivance étonnante de construction, faisant référence à des techniques très anciennes, à charpente en branchage portant au sol, médiévales ou même préhistoriques. La proximité de la forêt n'est pas fortuite ; autrefois la forêt était peuplée d'artisans, bûcherons, charbonniers, sabotiers qui vivaient précairement dans des loges similaires.

(Jean-Pierre Ducouret, inventaire topographique, 1990)