I - Caractères historiques

La construction de la plupart des moulins recensés remonte au moins au 18e siècle. Sur les dessins de Louis-François Cassas, exécutés en 1776, sont représentés deux moulins à eau situés au bord de la rivière de l'Oust, celui de Sainte-Croix et celui de Sainte-Catherine ; ils ont disparu avant 1832 puisqu'il ne figurent plus sur le premier cadastre. En ce qui concerne le seul moulin à vent, les Rochers au vent, il figure sur le cadastre de 1832, tout comme l'ensemble des autres moulins.

Le Moulin Tan, anciennement nommé "Moulin du Pont Esbenier" et situé sur la rivière du Crasseux, après avoir fonctionné comme tannerie artisanale jusqu'à une date inconnue, fut remplacé par une saboterie qui, en activité jusqu'en 1950, employait sept ouvriers.

II - Caractères architecturaux

Les moulins de Sainte-Croix et de Sainte-Catherine ont disparu vers 1830 lors de la construction du canal de Nantes à Brest (1804-1840). D'autres moulins déjà en place comme Saint-Laurent ou Beaufort tirent, depuis, profit des chutes d'eau mises en place à côté des écluses, ce qui a entraîné aussi la modernisation des mécanismes.

Deux moulins sont situés au bord du Crasseux, un affluent de l'Oust : le Moulin Tan et le moulin situé rue Glatinier. Le Moulin sous le château, jadis situé hors de l'emprise foncière actuelle du château, a profité de la force hydraulique d'un autre affluent de l'Oust avant de disparaître au 19e siècle. Seul le moulin de Beaufort garde encore les traces de son mécanisme traditionnel, notamment sa meule et sa roue. Le moulin de Saint-Laurent fonctionne aujourd'hui d'une manière industrielle (moulin à farine) ; l'ancien moulin à tan situé rue Glatinier a été entièrement transformé.

III - Synthèse

Malgré le parcours limité de la rivière de l'Oust à travers le territoire communal, à peine 4 km, on constate une assez forte densité de moulins, surtout à proximité de la ville et du faubourg de Sainte-Croix. Quant aux deux moulins à tan, situés en aval et le long d'affluents, ils étaient relativement éloignés de la ville à cause des nuisances de leur activité.

Faisant pleinement partie de l'économie rurale et artisanale de l'Ancien Régime, les moulins de Josselin ont subi, depuis le début du 20e siècle, des évolutions de deux sortes : soit leur activité devient inadaptée et ils tombent en ruine ou sont supprimés lors de la canalisation de la rivière ; soit on les modernise en tirant profit des chutes d'eau. Beaufort est actuellement une résidence secondaire.

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