La route du cidre

Dix-sept cafés jalonnent la route entre Port-Lazo et le centre bourg de Plouézec. Cet itinéraire a été dénommé la route du cidre. Le premier estaminet est le café de Françoise Le Trocquer, appelée "Soaz an aod". Il est situé à proximité de la grève. Un escalier, construit par Baptiste Morvan, mène directement à la plage de galets. Jean Maléjean disposait d'un atelier de charpente marine non loin de cette battisse, en bordure de la grande route. Il fut ensuite converti en café par Madame Potier, avec une belle vue sur la mer (collectage oral, témoignage de Madame Anaïs Even et de Monsieur Yves Rivoal) . Un poste de douane, simple corps de garde existait aussi à Port-Lazo, l'une des premières maisons près de la grève, en service jusqu'en 1930. Il jouxtait la buvette de Madame Ernestine Cavelan.

Les autres cafés se succédaient de la buvette de Perrine Le Guen, face à celle de Soez an aod, chez Soez Masson, au lieu dit Le Cap Horn, dénommée Au bon cidre, dans le prolongement de la boulangerie Yves-Marie Dagorn - son four toujours allumé au fagot d'ajonc -, il a été remplacé ensuite par Joséphine Collet, l'aînée du trio : Plac'het Collet, Marie, Marie Reine, qui tenaient épicerie, mercerie, sabots de bois, pétrole pour le fanal de tempête et les veillées d'hiver. A l'angle de la route du Cap-Horn et du chemin descendant à la chapelle Saint-Riom, le Café du Progrès était la propriété de Pierre Prigent et Soez Perrot, avec piano automatique et allée de boules. La première pension de famille de Port-Lazo était tenue par Majoset Herry, face au café épicerie de Maïanche Julou. Dans une pièce attenante, chez Rose Jégou, la famille Carpentier venait en hiver présenter des séances de cinéma muet. Le café tabac d'Elisa Trocquer était à la limite du village de Boed ar hi, mais tous les premiers dimanches du mois d'août étaient réservés au pardon de Saint-Riom. A Poul Hamic (la mare du boiteux - mic, c'est une rasade de rhum dans le café), Anna Trocquer a exploité une buvette de même que Marie Tréhiou à mi-chemin du bourg, à Rhun Guézennec. C'était Le soleil levant. Sur la route du Kumunou, Georgette Barbu et Faustin Le Berre géraient un petit bar épicerie de dépannage, et en face, tante Marie Le Polès et Ernest Herry La bonne cave. A l'angle de la route de Port-Lazo, à Goajoulin, Maria Carin a tenu un moment un bar. Non loin de la ligne de chemin de fer, sa consoeur Marie Colin. Au bas du bourg, Jeanne Goron a cédé son café à Louis Le Griguer, pharmacien. Au rendez-vous des chasseurs, Bali, charcutier termine la série des longs petits bistrots et petits commerces sur la route de Port-Lazo au bourg, appelée Hent an Arvor (collectage oral, témoignage de Monsieur Dagorn ; d´après le texte d´Yves Rivoal) .