Dossier d’œuvre architecture IA22001245 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Langueux
Ancienne colonie pénitentiaire agricole puis colonie mixte agricole de Saint-Ilan, actuellement école d'horticulture de Saint-Ilan, 52 rue de Saint-Ilan (Langueux)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Langueux
  • Commune Langueux
  • Lieu-dit Saint-Ilan
  • Adresse 52 rue de Saint-Ilan
  • Cadastre 1847 B1 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66 ; 1995 106 AL 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 34, 40, 41, 42
  • Dénominations
    colonie pénitentiaire
  • Précision dénomination
    Colonie pénitentiaire agricole
  • Appellations
    Saint-Ilan
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, mur de clôture, chapelle, cimetière, logement, école, grange, étable, porcherie, écurie, orphelinat

L'histoire de l'école d'horticulture de Saint-Ilan s'enracine dans l'histoire sociale et pénale du 19e siècle. C´est en 1843, qu´Achille Latimier du Clézieux jeta les fondements de la colonie pénitentiaire agricole de Saint-Ilan en compagnie d´une vingtaine de jeunes garçons issus de la colonie pénitentiaire de Mettray, près de Tours. La colonie agricole de Saint-Ilan fut établie dès l´année 1844 en tant que ferme expérimentale sous la tutelle de la société d'agriculture de Saint-Brieuc. En mai 1847, Achille Latimier du Clézieux fonda également un orphelinat agricole. Saint-Ilan devint ainsi l'unique colonie mixte agricole de France. Elle fut dirigée dans un premier temps par son fondateur aidé des Frères Laboureurs de Saint-Ilan, dénommés par la suite Frères Léonistes, puis à partir de 1855 par la Congrégation du Saint-Esprit. Les lois Combes mirent fin en 1903 à la section pénitentiaire. Le site présente un ensemble d'édifices construits principalement entre 1843 et 1894 (datation attribuée par travaux historiques) : l'école des contremaîtres, destinée à accueillir les Frères Laboureurs de Saint-Ilan, également dénommée Institut religieux, construite en 1845 (pose de la première pierre le 1er mars) ; la chapelle Saint-Léon construite entre 1848 et 1853 ; l'école des patrons, destinée à accueillir les fils de propriétaires, édifiée au milieu du 19e siècle ; la cuisine, représentée sur les relevés cadastraux de 1847, construite vers 1845 ; la partie agricole comprenant les ateliers composés d'une porcherie, d'écuries et d'étables, construite au cours du 4e quart du 19e siècle ; un logement, situé dans la partie réservée aux orphelins, datant du 4e quart du 19e siècle ; un mur de clôture dressé par les jeunes détenus à partir de 1887 ; un logement, abritant probablement d'anciens dortoirs, datant de l'année 1894 (porte la date). Quelques uns de ces bâtiments ont fait l'objet de travaux de restauration. D'autres bâtiments ont été construits dans la 2e moitié du 20e siècle.

Le site présente un ensemble de bâtiments regroupés autour d'une partie à vocation scolaire et pénitentiaire et d'une partie à vocation agricole. Il subsiste d'importants vestiges du mur d'enceinte, dont la partie la plus imposante se trouve le long de l'avenue du Clézieux. L'actuelle entrée du site dessert l'accès à l'ancienne école de Patrons. Elle se présente sous la forme d'un édifice de type ternaire à double exposition, à sept travées, comprenant deux étages carrés et un étage de comble. Construit en granite et grès, il présente à l'avant et à l'arrière une travée centrale couronnée d'un pignon soulignant l'axe de composition de l'édifice. La façade postérieure est flanquée d'un bâtiment en retour d'équerre à deux étages carrés et un étage de comble. A l'alignement de cet édifice se situe la cuisine, dont la façade postérieure présente une tour couronnée d'une flèche en charpente. L'ancienne école de contremaîtres est située en regard de l'ancienne école de Patrons, délimitant ainsi un espace clos formant autrefois la cour des jeunes détenus. Cet édifice, du même type que l'école de Patrons (variante à cinq travées) est construit en granite et grès. Parallèlement à ce bâtiment, se situe, à une cinquantaine de mètres à l'arrière, un autre édifice de type ternaire, à sept travées, construit en granite, grès et brique, dont la façade antérieure porte la date 1894. Il peut s'agir d'anciens dortoirs. A l'est de cette partie à vocation scolaire, pénitentiaire et d'habitation, se trouve la partie agricole composée d'une grange (?) à vaisseau unique, percée de quatre portes charretières en plein-cintre ; d'un bâtiment situé perpendiculairement à cette grange, regroupant porcherie, étables et écuries réunis sous un comble à surcroît. L'utilisation de moellons de pierre, au premier niveau, et de moellons de brique, au second niveau, révèle plusieurs campagnes de construction. Un autre logement de type ternaire à pignon en façade, couvert d'un toit à croupe couronné de deux épis de faîtage, est situé à l'alignement de ces ateliers agricoles.

  • Murs
    • granite
    • grès
    • gneiss
    • brique
    • ciment
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
    • moellon
    • appareil mixte
  • Toits
    ardoise, tuile mécanique
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, 2 étages carrés, étage de comble, comble à surcroît, 1 vaisseau
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • noue
  • Typologies
    Exemple unique sur la commune (unicum local)
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier

L'histoire du site est à replacer dans le contexte de bouleversements du régime pénitentiaire intervenus en France au 19e siècle. La réflexion engagée dans les milieux intellectuels sur la situation juridique et pénitentiaire des jeunes délinquants initia plusieurs projets, dont ceux des colonies pénitentiaires agricoles. L'étude de cet ensemble s'avère souhaitable afin d'identifier précisément les fonctions des édifices et déterminer les principales campagnes d'aménagement du site.

Documents d'archives

  • AD Côtes-d'Armor : 4 num 1/22.

    Numplan 5, section B, 1ère feuille
  • AD Côtes-d'Armor : 1067 W 5.

Bibliographie

  • CLEMENT, Pascal. Saint-Ilan. Destin d'une colonie pénitentiaire agricole privée et catholique au 19e siècle (1843-1904) . Mémoire maîtrise : Histoire : Paris XIII, Université Paris-Nord : 1990.

  • LOISY, Edouard. Saint-Ilan 1843-1993. 150 ans au service des jeunes. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1993.

  • MONJARET, Lucien, ETESSE, Michel. De Lan-Guethenoc d'hier à Langueux d'aujourd'hui. Petite histoire des Langueusiens à travers les âges. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1991.

    p. 297-311

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2002