• patrimoine industriel, Inventaire du patrimoine industriel de l'arrondissement de Dinan
Usine de chaux de la Grande Vigne, puis maison d'artiste (Dinan)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Arrondissement de Dinan
  • Commune Dinan
  • Lieu-dit la Grande Vigne
  • Cadastre 1983 AH 229abc
  • Dénominations
    usine de chaux
  • Appellations
    usine de chaux de la Grande Vigne
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, logement patronal, four industriel

La maison de la Grande Vigne est à elle seule une page d'histoire comme le souligne Yvonne Jean-Haffen lorsqu'elle mentionne sa maison acquise en 1937. Son appellation évoque une activité viticole attestée dès le 11e siècle sur les bords de la Rance. Le premier cadastre de 1811 n'indique pas de construction, tandis que celui de 1843 mentionne l'installation d'un four à chaux par Louis Bonnier quelques années auparavant. L'activité industrielle sur le site a été de courte durée, en 1863, le four n'est plus en état de marche. A partir de 1924 jusqu'en 1937, la propriété appartient à une famille britannique Mac Callum, d'origine écossaise. Lors de l'achat de la Grande Vigne par Édouard Jean et Yvonne Jean-Haffen, la maison n'est plus habitée depuis cinq ans.

«Je n'oublierai jamais, cette veille de Pentecôte 1937,la promenade dans les petits chemins à la sortie de Dinan avec un employé de l'agence : l'escalade du mur de clôture parce que la clef de la porte avait été égarée et notre atterrissage dans le plus touffu, le plus imprévu des domaines pour atteindre enfin une grande maison construite sur un rocher d'où l'on domine la vallée de la Rance. Son aspect était lamentable avec son crépi lépreux. Des vieux meubles anglais occupaient encore le rez-de-chaussée où flottait une odeur de moisi et de poussière. A l'étage, de vastes greniers d'où l'on voyait le ciel à travers les déchirures de la toiture. Je ne m'attardai pas dans la maison, le jardin m'attirait par son mystère.(...). Et puis la vue sur le viaduc et les cochers de Dinan, sur la rivière, le vieux-pont, les quais, la ferme, le moulin, toutes les prairies et ce vallon chantant de l'Argentel. J'étais littéralement envoûtée». (Yvonne Jean-Haffen).

Le four à chaux de la Grande Vigne semble avoir été construit peu avant 1825 par Louis Bonnier, en même temps que le premier petit logis patronal (futur bureau) l'écurie, les terrasses, les escaliers et rampes qui caractérisent le site marqué par sa pente raide et son affleurement rocheux. En 1830, un second logement patronal est édifié au sommet du site surplombant ainsi le four et dominant le canal d'Ille-et-Rance par où était acheminé le calcaire, en provenance de Normandie. Ce four à chaux intermittent, alimenté au bois, trouve son origine dans l'effort considérable d'amendement des terres entrepris au 19e siècle pour assouvir les besoins de l'agriculture et par l'ouverture du canal en 1833, et dont les travaux ont débuté dès 1804. La production du four concerne tant la chaux grasse que la chaux vive, éteinte ou encore le plâtre. La date de cessation d'activité, antérieure à 1860, est inconnue. A partir de 1937, le logement patronal devient la maison du peintre Yvonne Jean-Haffen, élève de Mathurin Méheut, jusqu'en 1993. Actuellement, le site appartient à la ville de Dinan.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1830, daté par source, daté par travaux historiques

Installée sur le versant de la vallée de la Rance, l'usine de chaux de la Grande Vigne, qui domine ce fleuve et le port de Dinan, s'étage sur plusieurs niveaux. L'atelier et le petit bâtiment, en rez-de-chaussée, utilisé comme bureau et comme premier logement patronal se situent au niveau du quai ; bâtis en moellons de granite, ils sont couverts d'un toit à longs pans en ardoises et sont surmontés du four à chaux, lui même dominé par le second logement patronal édifié en 1830. Ce dernier, de plan rectangulaire, compte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble couvert d'un toit à croupes. L'accès à ces deux niveaux desservant respectivement le four et le logement se fait grâce à un escalier en granite qui traverse le jardin.

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 2019/04/09
  • Précisions sur la protection

    Inscrite au titre des monuments historiques ; figurant au cadastre :- section AH parcelles 176, 178, 229, 232 et AE parcelle 16.

Documents d'archives

  • AD Côtes d'Armor. Série M ; sous-série 6 M 937. Administration générale et économie (an VIII-1940). Commerce et industrie : état de divers établissements industriels (forges et hauts fourneaux, fours à chaux, salines, minières, distilleries, ganteries, sucreries, etc.), 1811-1857.

Bibliographie

  • ANDRIEUX, Jean-Yves. Entre histoire et architecture, un nouvel aménagement pour le four à chaux de " La Grande-Vigne " . Le Pays de Dinan, 1990, n°10.

    p. 215-226
  • CHAIGNEAU-NORMAND, Maogan. La Rance industrielle au 19e siècle. Etude historique et archéologique. Rennes, 5 vol. Th. univ. : Histoire de l'art : Rennes 2 : 2001, 464 p.

  • JEAN-HAFFEN, Yvonne. La Grande-Vigne. Le Pays de Dinan, 1984, n°4.

    p. 55-73
  • Jean-Haffen Yvonne. La Grande Vigne. Ville de Dinan, Service Patrimoine et Musées, 2007.

  • Jean-Yves ANDRIEUX. Entre histoire et architecture, un nouvel aménagement pour le four à chaux de "la Grande Vigne". Le Pays de Dinan, 1990, p.215-225.

Annexes

  • Annexe n°1
  • Historique, d'après les recherches d'Yvonne jean-Haffen
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002, 2016