Dossier d’œuvre architecture IA22002843 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Trédrez-Locquémeau
Usine à sardines, le Port (Trédrez-Locquémeau)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Plestin-les-Grèves
  • Commune Trédrez-Locquémeau
  • Lieu-dit Port (le)
  • Cadastre 1999 AB 199

La première usine à sardines, dite "friterie et salaison" a été créée en 1880 par M. Huon de Penanster, propriétaire du manoir de Kerhuic en Trédrez et ancien député de Plestin-les-Grèves à Locquémeau. Ce type d'établissement classé dangereux et insalubre par la préfecture fut l'objet d'une enquête commodo et incommodo en 1879, qui a donné satisfaction, approuvée en particulier par le maire de Trédrez-Locquémeau Jean Le Vot. Un arrêté préfectoral daté du 3 janvier 1880 a autorisé cette construction sur la parcelle cadastrée n° 910, au lieu dit en breton "Ar Nenesdelle". L'aventure industrielle de la sardine à Locquémeau pouvait commencer ; elle allait durer 70 ans jusqu'en 1952. La direction-gérance de cette première usine fut confiée à A. Rustuel. Celui-ci fit engager dans un premier temps de la main d'oeuvre féminine du Finistère pour former les ouvrières de Locquémeau. En 1884, après une belle campagne, elle employait 40 personnes, réduites à 15 en 1906. Elle était ravitaillée en fournitures, sel, rogue, merrains, huile par des caboteurs de 50 à 60 tonneaux (AD 22, 6M 863). Une trentaine de chaloupes douarnenistes se joignaient à celles de la baie de Lannion pour les campagnes de 1880 et 1881 (AD 22, 11 S7/ 152). A partir de 1900, un autre usinier, originaire du Finistère, Robert Collet, prit la place de Huon de Penanster et développa cette activité sur le même site dans la 2ème moitié du 20ème siècle, rejoint par un autre usinier Harmelin. M. Collet, entrepreneur très innovant, fabriquait même de la soude de varech pour les productions chimiques et tenait un dépôt de sel pour les cultivateurs, qu'il pouvait fournir en engrais. Il utilisait les séchoirs à sardines pour sécher le goémon. A côté de son entreprise, Robert Collet construisit des bateaux en bois avec l'aide d'un charpentier du Diben, Vincent Rolland, qui monta par la suite son propre chantier naval à Primel-Trégastel. Les bateaux Collet étaient réputés pour leurs qualités de navigation et participaient aux régates de l'époque. Pendant l'hiver les établissements Collet affrétaient des bateaux pour le commerce de la pomme de terre en Grande-Bretagne (la variété "Duc") à partir du port de Tréguier. La senne Belot fut introduite en 1874 pour intensifier la pêche, mais ces grandes poches n'étaient pas adaptées pour les fonds rocheux. La grande crise sardinière de 1902 à 1912 allait frapper de plein fouet cette activité naissante, marquant un coup d'arrêt. L'atelier de Beg-Hent fermait ses portes en 1903, les usines de Locquémeau en 1906 et 1909, celle de la pointe de Bihit en 1909. On espèrait un renversement de la situation vers 1925, grâce à de meilleurs rendements avec l'emploi des filets tournants ou coulissants que venait d'autoriser un décret du 6 mars 1925. Les deux sardineries de Locquémeau Armelin et Collet rouvrirent en 1927 avec 20 personnes pour la conserve en boîte et 10 personnes pour la salaison (en saumure). Elles furent désormais connues sous l'appellation de "Conserveries de la Baie". L'activité s'éteignit autour des années 1950-54, malgré l'arrivée de deux repreneurs messieurs Doutremer et Leclerc (originaire de Lille) associés après la guerre 1939-45 pour reprendre la friterie, sans succès. La dernière pêche de sardines fut vendue par les mareyeuses de Locquémeau en 1956 à Trébeurden, après la fermeture de l'usine. L'usine pouvait aussi affréter des bateaux directement pour son compte, comme le sardinier "Annie-France" LA 72, construit à Primel, chez Vincent Rolland pour le compte de Eugène Cloître, puis vendu à Louis Cabel.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1880, daté par travaux historiques

La première sardinerie Collet est un bâtiment industriel de plan allongé couvert de sheds avec des ardoises de Locquirec en couverture à l'origine. La charpente est en sapin rouge. La couverture actuelle du bâtiment est en ciment amiante.

  • Murs
    • granite
    • schiste
  • Toits
    ardoise, ciment amiante en couverture
  • Couvertures
    • shed
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • ROIGNANT, Jacques. Le quartier maritime de Lannion. Spezet : Nature et Bretagne, 1992.

    p. 141-153
  • LE JEUNE, Joël. Skeudennou dec'h Tredrez ha Lokemo (images d'hier de Trédrez et Locquémeau). Lannion : Impram, 1990.

Documents audio

  • PRIGENT, Guy. Témoignage oral de Germaine Cabel, anienne ouvrière de l'usine Collet et marchande de poisson. Trédrez-Locquémeau, 2003.

    Témoignage oral de Germaine Cabel
  • PRIGENT, Guy. Témoignage audio de Germaine Cabel. Trédrez-Locquémeau, 2003-2004.

    Témoignage audio de Germaine Cabel

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
  • Annexe n°4
  • Témoignage oral de Lucien Le Braz de Locquémeau
  • Annexe n°6
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004