La légende de Sainte-Barbe :

Sainte Barbe n'était point une sainte bretonne. Elle vécut à Nicodème en Asie Mineure. Après avoir adopté la foie chrétienne et devant le refus de se marier, elle fut livrée aux tortionnaires romains et décapitée par son père. Celui-ci fut frappé par la foudre sur le champ et réduit en cendres. Depuis lors, sainte Barbe a été choisie pour protéger les personnes et les maisons contre la foudre et la tempête. Elle est devenue la patronne des sapeurs-pompiers, des artilleurs et des garde-côtes.

Le Pardon de Sainte-Barbe

Il y avait jadis deux pardons : l'un, le 4 décembre, jour officiel de la fête de sainte Barbe, ne donnait lieu qu'à une messe ordinaire ; l'autre le grand Pardon, à la fin du mois d'août ou au début du mois de septembre. Le dernier attirait chaque année une foule considérable de pélerins. Joseph Pérès a écrit que : jadis, une des processions des Rogations, le jour de la saint Marc, y venait du bourg ; mais le clergé plestinais, peu soucieux des traditions, a cru devoir déroger à cette tradition et a supprimé cette procession qui avait pourtant été établie avec raison justifiée par le fait que cette chapelle vénère particulièrement saint Marc, dont la statue est à droite du second autel.

Environnement de la chapelle Sainte-Barbe :

Au début du 20ème siècle, la mer arrivait devant la place de la chapelle, qui fut réaménagée à la demande des habitants : la création d'un lavoir sur le ruisseau de Sainte-Barbe. Ce lavoir fut ensuite en partie couvert, avant d'être comblé dans la 2ème moitié du 20ème siècle.

Un deuxième lavoir couvert plus récent est situé dans un terrain communal proche de la chapelle ; il devrait être restauré dans son état d'origine par la collectivité.

Témoignage de Marie Braouezec-Coadou sur le Pardon de Sainte-Barbe, rapporté par Jean Le Boutouiller, août 1980

Je vous parle du temps de ma jeunesse, quand il n´y avait pas encore de route à Toul an Héry et où on longeait la grève pour aller à la chapelle Sainte-Barbe. Il n´y avait pas de pont bien sûr en ce temps là et, pour traverser le Douron, à marée haute, nous montions dans la barque d´Eugène Broudic, le père de mon ami Charles Broudic, qui était un des trois aubergistes de Toul an Héry.

Je me rappelle surtout des beaux pardons de mon quartier.

Le matin, nous allions, bien sûr, à la messe à la chapelle et à la procession. Le Suisse de la paroisse, Jean Raoul de Kerriou, était impressionnant avec sa grande canne, son uniforme et ses grandes moustaches ! C´est lui qui conduisait la procession qui sortait de la chapelle à la fin des vêpres devant la belle croix en argent tenue par deux hommes très costauds, les jeunes filles du quartier en costume de Plestin qui portaient la statue Notre-Dame-du-Rosaire ; la bannière des femmes mariées, et les maquettes de bateaux, portées par les enfants et les hommes en costume de marins.

La procession faisait le tour sur le quai de Toul an Héry et toujours, sous la direction du suisse Jean Raoul, on retournait à la chapelle en passant le long du lavoir.

Les cloches de la chapelle étaient drôlement secouées alors et, lors d´un pardon, François et Madeleine ont tiré si fort sur la corde des cloches qu´ils ont réussi à la casser !

Après la procession, tout le monde se précipitait vers les boutiques de Jeanne Guégan et de Janik Le Lous qui nous vendaient des bonbons, des fruits de la saison (autrefois, le pardon avait lieu le premier dimanche de septembre), et surtout les « patiented » !

Les garçons et les hommes participaient aux jeux et surtout aux jeux de boules, tandis que les jeunes gens et les jeunes filles attendaient avec impatience de faire ensemble leur « jenadeg ».

A la fin de la journée, tout le monde était passé aux boutiques de Jeanne et de Janick ou dans les cafés d´Eugénie Broudic, de Le Berre et de Fouché (à l´emplacement des maisons Lezec, Cosléou et Guérin aujourd´hui), et tout le monde se rassemblait autour du « tantad », avant que le bal commence. Du temps de ma jeunesse, il n´y avait pas de comité de quartier et c´étaient les aubergistes qui organisaient le bal. On prenait deux tonneaux, une planche et les musiciens et chanteurs s´installaient dessus. .

20042205571NUCB : Archives départementales des Côtes-d'Armor, 4 num 1/41, Numplan 3.

20042205597NUCB : Archives départementales des Côtes-d'Armor, 16 FI 3733.

20042206351NUCB : Collection particulière

20042206352NUCB : Collection particulière