Kerouziel : un village traditionnel d'agriculteurs-pêcheurs

Le hameau ou écart de Kerouziel représente l'aménagement et l'organisation type d'un groupe d'habitations de marins-paysans, qui partageaient une espace commun et solidaire autour d'une cour commune, partagée entre plusieurs familles. Celui-ci jouait d'ailleurs un rôle primordial dans les relations sociales : les marins étaient pêcheurs côtiers une partie de l'année et pêcheurs dans les mers lointaines (Terre-Neuve et Islande) pendant les autres 6 mois. Cet espace de promiscuité facilitait l'entraide, la reconnaissance et l'unité d'un groupe social, isolé dans la collectivité villageoise. Les activités comme le ramendage et le séchage des filets pouvaient s'effectuer dans la cour.

Notez l'orientation sud-est des ouvertures qui constituent un bon compromis entre un ensoleillement et la protection des vents dominants. Les combles non aménagées servaient quant à eux de grenier pour le stockage du grain et du foin. L'accès se faisait alors par une porte gerbière en façade ou en pignon. A proximité, des bâtiments annexes à l'habitation principale permettaient d'y loger le bétail. Chaque famille possédait au moins une vache ou un cochon et un courtil, quelques terres pour le fourrage et les cultures maraîchères, favorisées par les sablons calcaires, collectées sur les grèves du Palus. La présence d'un lavoir dans ce quartier rappelle la nécessité de laver le linge des marins qui partait au long cours.