• inventaire préliminaire, Perros-Guirec
  • enquête thématique régionale, L'architecture gothique en Bretagne
Chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté, place de la Chapelle (Perros-Guirec)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes littorales des Côtes-d'Armor - Perros-Guirec
  • Commune Perros-Guirec
  • Lieu-dit la Clarté
  • Adresse place de la Chapelle
  • Cadastre 1819 D1 290  ; 2004 AI 100
  • Dénominations
    chapelle
  • Appellations
    dite Notre-Dame de la Clarté
  • Parties constituantes non étudiées
    mur de clôture, croix de cimetière, puits

La chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté est un édifice de style gothique régional construit en grand et moyen appareil de granite rose (granite rose à petits grains de Saint-Samson et granite rose à gros grains de la Clarté-Poumanac'h). Edifiée sur une parcelle délimitée par un mur de clôture doté de plusieurs accès par échalier et de bancs intérieurs, elle est composée d'une nef orientée flanquée au nord d'un bas-côté de trois travées et au sud d'un porche à étage et d'une chapelle en retour d'équerre. Elle comprend également au nord-ouest une tour-porche carrée sommée d'une flèche octogonale en maçonnerie, ainsi qu'une sacristie rapportée au nord-est coiffée d'une croupe. Epaulé de deux contreforts angulaires, le porche, dont l'étage abrite une secrétairerie prenant jour au sud par une croisée, est accosté à gauche d'une tour octogonale hors-oeuvre enfermant un escalier en vis en maçonnerie. La tour-porche, également épaulée de contreforts angulaires, est flanquée au sud-est d'une tour d'escalier dans-oeuvre enfermant un escalier en vis en maçonnerie. Le couvrement du porche sud et du porche nord-ouest est formé par une voûte d'ogives, celui de la nef par un berceau brisé lambrissé et celui du bas-côté nord par un demi-berceau lambrissé. Le décor est essentiellement localisé sur les baies. L'espace intérieur est éclairé par des baies à remplage de pierre de style gothique flamboyant. Les portails sud, nord, ouest et nord-ouest à arc brisé sont ornés de fleurons, crochets et choux frisés et présentent des pilastres sommés de pinacles. Les rampants des pignons sud sont ornés de crochets. Le portail sud est surmonté d'une frise ornée d'un décor sculpté représentant à droite la scène de l'Annonciation et à gauche une Vierge de pitié assistée de deux personnages. Des armoiries non identifiées sont situées de part et d'autre de la croisée surmontée d'une niche abritant une Vierge couronnée à l'Enfant. Les armes de Rolland IV de Coëtmen, fondateur de la chapelle, sont placées sur le chevet à gauche de la grande verrière (lion casqué tenant une bannière ornée de neuf annelets). La croix située au sud, face au portail, est dressée sur un piédestal placé entre deux échaliers. Elle est composée d'un socle et d'une croix monolithe ornée d'un Christ en croix à l'avant et du Sacré Coeur serti d'une couronne d'épines à l'arrière. Le socle présente, de part et d'autre d'un écu orné d'un calice, le monogramme du Christ (IHS) et de la Vierge (MR), le millésime 1630 ainsi que l'inscription Messire Guillaume Salaün, prêtre (commanditaire).

Plan et ordonnance intérieure

Le plan est extrêmement compact : une nef très courte – longue de 17,70 m environ pour une largeur de 6,25 m dans-œuvre –, terminée par un chevet plat, est couverte par un lambris en berceau brisé. Elle est flanquée au nord d’un unique bas-côté de trois travées, moins long que le vaisseau principal, couvert d’un demi-berceau. Les trois grandes arcades retombent sur des piles octogonales par l’intermédiaire de chapiteaux en frise de feuillages. A la seconde pile, dont la face sud abrite une piscine à crédence, est adossé un autel. La présence d’une entaille atteste la présence ancienne d’un jubé, démoli au XIXe siècle.La charpente, dont le lambris a été refait au moins deux fois depuis le XVe siècle, conserve ses entraits à engoulants, ses sablières ornées de feuillages, quelques blochets saillants figurés et les bouts fleuronnés de ses poinçons pendants, encore partiellement polychromes. On a retrouvé lors des récents sondages des éléments d’un lambris en châtaignier portant un décor géométrique rouge et noir sur fond blanc, dessinant peut-être une croix de Malte. Il a été remplacé après 1873 par un lambris en sapin dont les compartiments sont ornés de grandes arabesques rouges et bleues encadrant un cartouche quadrilobé au monogramme marial couronné.A l’extrémité ouest du collatéral est implanté à 45° un puissant clocher-porche à contreforts angulaires. Cette disposition, tout à fait exceptionnelle, est d’une grande puissance plastique. On peut toutefois la rapprocher de la façade ancienne de l’église Saint-Ouen de Rouen, connue par un relevé de l’architecte Grégoire en 1838, qui était encadrée par deux tours également placées à 45° par rapport à l’axe de l’édifice. Une sacristie carrée s’ouvre au nord de la travée orientale du bas-côté. Sur son linteau bombé, on lit l’inscription : F.F.P. NIC. LE SAUX 1828.La maîtresse-vitre à six lancettes trilobées surmontées d’un réseau flamboyant à soufflets et mouchettes, comporte une traverse horizontale, qui peut dénoter une influence du style perpendiculaire anglais.Au sud, la chapelle seigneuriale des Lannion, de plan presque carré (6,10 m sur 6,20 m) ouvre sur le chœur par une grande arcade symétrique à celle du bas-côté nord et, à droite de celle-ci, par une porte à l’archivolte richement sculptée de choux et fleurons et surmontée d’un blason. P. Chardin, au XIXe siècle, y avait reconnu les armes des Lannion, qui se disaient issus en ramage des anciens sires d’Avaugour, comtes de Lannion : d’argent à trois merlettes de sable, au chef de gueules chargé de trois quintefeuilles d’argent. Au-dessus a été placé le Christ en croix en bois polychrome qui devait surplomber le jubé. Le mur oriental du porche sud était épaulé par un contrefort qui s’est trouvé intégré dans la chapelle des Lannion, où il reçoit la retombée de deux arcs de décharge. Une fenêtre rectangulaire à traverse, éclairant jadis la salle haute du porche, est percée dans sa travée sud. A droite de la baie qui éclaire à l’est la chapelle des Lannion, comme dans le mur sud de la première travée de la nef, ont été ménagés des lavabos à crédence. Un beau bénitier en granit, surmonté d’une accolade à fleuron, est creusé dans le pan de mur à droite de la porte de la chapelle seigneuriale. Le porche sud, d’une profondeur de 6,50 m pour une hauteur de 5 m à la clé, est composé de deux travées voûtées d’ogives, dont les clés portent des écus. En 1905, l’intérieur présentait un badigeon rouge à faux joints blancs, qualifié d’ignoble par l’architecte Émile Brunet. A gauche de l’entrée, une porte en arc brisé dont l’archivolte est ornée de choux frisés et se termine en accolade à fleuron, donne accès à l’escalier en vis qui dessert la petite salle de l’étage, dotée d’une cheminée, faisant office de secrétairerie. Sur une pièce maîtresse de la charpente, on aurait relevé la date 1573. Sur les murs est et ouest, quatre culots sculptés portent des statues modernes : dans la première travée, à gauche, un personnage barbu accroupi ; à droite, une corbeille florale ; dans la seconde travée, deux anges portant des écus. A la clé de l’arc à ressauts multiples ouvrant sur la chapelle, un écu incliné surmonté d’un heaume est porté par deux lions en granite gris ; de part et d’autre, deux culots végétaux.

Ordonnance extérieure

Construite en grand appareil de granit rose à petits grains de Saint-Samson et à gros grains de La Clarté, la chapelle occupe un emplacement exceptionnel dominant la baie qui relie la pointe de Perros à Ploumanac’h. Elle est actuellement couverte en ardoises de Sizun, mais la couverture d’origine, dont on a retrouvé des échantillons dans les combles, était en ardoises épaisses de La Roche-Derrien (noires), de Saint-Efflam (mordorées) et de Locquirec (vertes), posées à l’aide de chevilles sur un lit d’argile ou de mortier. L’élévation sud est marquée par la juxtaposition des pignons du porche et de la chapelle des Lannion, plus élevé que son voisin. Encadré par des contreforts angulaires à ressauts, le porche s’ouvre par un portail en arc brisé garni d’une clôture en menuiserie ajouré du XVIIe siècle. Au-dessus du portail, de part et d’autre du fleuron de l’accolade, deux bas-reliefs d’une grande qualité d’exécution représentent à gauche la Déploration du Christ, à droite l’Annonciation. Ils sont à mettre en rapport avec le décor du porche sud de Runan, antérieur de quelques années. A l’étage, la fenêtre à meneau et croisillon de la secrétairerie est encadrée par deux emblèmes héraldiques : à droite, un écu chargé de trois fasces est encadré par deux lions qui soutiennent un heaume taré de profil et cimé d’une aigrette de plumes ; à gauche, deux lions portent un heaume ayant pour cimier une tour à laquelle est suspendu un écu en bannière chargée de trois fasces. Au-dessus de la fenêtre, un niche abrite une statuette de la Vierge à l’Enfant. Sur la face sud-ouest de la tour d’escalier accolée au porche et couverte d’un toit de pierre à l’impériale, deux lions ( ?) portent un écu. La chapelle seigneuriale est éclairée par une baie flamboyante à deux lancettes surmontées d’un réseau à soufflets et mouchettes. L’élévation sud de la nef est des plus simple : deux travées séparées par un contrefort, la première aveugle, la seconde percée d’un oculus inscrit dans une baie en plein cintre.La façade ouest, encadrée par deux contreforts angulaires, frappe par sa muralité. Elle est percée d’un portail en accolade entre deux pinacles, surmonté d’un oculus lui aussi inscrit dans une modeste baie en plein-cintre., Le clocher est une tour carrée contemporaine de la nef, bien que certains auteurs l’aient datée du XVIe siècle. Construite au nord-ouest du bas-côté nord, elle est implantée à 45°, si bien que ses contreforts angulaires se trouvent rigoureusement orientés. Sa partie basse est composée d’un porche d’entrée d’une travée carrée voûtée d’ogives. Le portail, qui apparaît muré sur les photographies anciennes, a été rouvert par l’architecte des Monuments historiques Bernard Haubold en 1909. A la clé du portail est sculpté un lion tenant l’écu écartelé, chargé de trois croissants, de la famille de Coëtréven. On accède à la plate-forme par un escalier situé dans une tourelle polygonale demi-hors-œuvre ménagée dans l’angle formé par la tour et la nef. La flèche à six pans dont les arêtes sont soulignées d’un boudin, du XVIIe siècle, est construite en granite gris. L’ensemble culmine à une quarantaine de mètres. L’élévation nord se compose de deux travées entre la tour et la sacristie. La première est percée d’une porte, avec à la clé un écu porté par un lion (ou un personnage très érodé ?), la seconde d’un oculus inscrit dans un baie plein cintre, formule décidément affectionnée par le maître d’œuvre de l’édifice.Bâtie pour l’essentiel grâce aux largesses de deux familles de l’entourage ducal, la chapelle de la Clarté constitue un précieux jalon de l’épanouissement des formes flamboyantes en Trégor, dans les années centrales du XVe siècle. La disposition singulière de son clocher en fait un unicum dans l’architecture du temps.

Philippe Bonnet. 2010

Une inscription découverte sur le deuxième pilier nord de la nef, lors de la suppression de la chaire à prêcher, indique que le chantier de construction de la chapelle, sise sous l’Ancien Régime dans une enclave dépendant du diocèse de Dol, débuta en 1445. R. Couffon a pu identifier le promoteur des travaux avec dom Guillaume Quintin, prêtre. Quant au nom des fondateurs, il est connu par un procès-verbal de 1629 qui relève « au paneau supérieur de la roze de la maistresse vittre les armes de Bretaigne et en la niche supérieure au-dessoulz un escusson en banière du costé de l’évangille portant de gueulle à neuff annelles d’argent […] et sortis de ladite esglize avons veu au pignon suzan d’icelle vers le soleil levant autre escusson gravé en bosse dans ledit pignon chargé de neuff anelles porté par un griffon timbré au costé de l’espittre ». Ces armes sont celles de la famille de Coëtmen, dont le représentant était alors Roland IV, familier du duc Jean V, dont l’activité de protecteur des églises et de mécène se manifesta encore en 1447 par la création du chapitre de Tonquédec. Parmi les autres bienfaiteurs, représentés jadis par leurs armoiries à la maîtresse-vitre, figuraient les familles de Coëtréven et de Trogoff. Les travaux se poursuivaient en 1463, date à laquelle Jean du Parcneuff, dans son testament du 7 octobre, lègue deux rannées de froment à l’œuvre de Notre-Dame de la Clarté. En cours de chantier, soit dans le troisième quart du XVe siècle, la famille de Lannion ajoute au sud du chœur une grande chapelle seigneuriale dont les murs est et sud viennent s’aligner respectivement sur ceux du chevet plat et du porche méridional. Le commanditaire est probablement Roland de Lannion (1406-1476), dont le père, Jean Ier, était en 1420 chambellan de Jean V. Lui-même fut premier écuyer du duc qui, en considération des services rendus par son père et son aïeul, lui donna en 1439, la pêcherie de Ploumanac’h et ses appartenances.

Le garde-corps couronnant la tour ne fut édifié qu’après 1594, avec des matériaux provenant du château de Ploumanac’h, détruit cette année-là par les troupes royales, au cours des troubles de la Ligue. Quant à la flèche, de plan hexagonal, elle n’est sans doute pas antérieure à 1645. Les lambris de la nef sont refaits et repeints en 1712. Une sacristie carrée est ajoutée en 1828 au nord de la travée orientale du bas-côté. En 1834, le jubé est déposé et brûlé. Le 8 avril 1873, la foudre s’abat sur la flèche, la réduisant aux trois quarts de sa hauteur et provoquant une lézarde sur le reste du clocher. A l’intérieur, toutes les parties en bois prennent feu, la toiture s’effondre à plusieurs endroits. Guillaume Lageat, architecte à Lannion, assure la restauration. En 1880, des infiltrations dans le clocher sont signalées : des subventions du ministère des Travaux publics – la tour servant d’amer pour le service des Ponts et Chaussées – permettent d’y remédier. En 1930, on procède à un rejointoiement intérieur ; à l’occasion du débadigeonnage, on retrouve la porte qui, de l’escalier du clocher, desservait autrefois une tribune. Les vantaux du portail sont restaurés en 1955 et remis en place en 1958. En 1960, la commune décide sans en référer à l’administration de réduire l’enclos classé en 1915 pour élargir la route. La chapelle subit un nouvel incendie le 6 janvier 1995.

(Philippe Bonnet, enquête thématique régionale, 2010)

La chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté est un édifice de la 2ème moitié du 15ème siècle et de la 1ère moitié du 16ème siècle, dont la construction, attribuée à Rolland IV de Coëtmen, seigneur de Tonquédec et de Keruzec, a débuté en 1445 comme l'atteste la présence d'une inscription sur un des piliers de la nef. La tour, le pignon ouest, la nef, le bas-côté nord et le chevet datent de la 2ème moitié du 15ème siècle. Le porche sud, construit vers 1500, possède une charpente dont une ferme porte la date 1573 (achèvement de travaux ou remaniement). La chapelle sud, dite de Saint-Samson, a été rapportée vers 1600, à l'initiative de la famille de Lannion. Le mur de clôture, qui présente au sud une croix érigée en 1630 par les soins du prêtre Guillaume Salaün, date de la 1ère moitié du 17ème siècle. La partie supérieure de la tour et la flèche en maçonnerie ont été achevées vers 1645. La sacristie a été construite en 1828 par les soins d'un dénommé N. Le Saux (d'après inscription). La chapelle a été classée monument historique le 30 mars 1904 et le mur de clôture le 28 mai 1915.

(Patrick Pichouron, inventaire préliminaire 2006)

Plan et ordonnance intérieure :

Le plan est extrêmement compact : une nef très courte, terminée par un chevet plat, est couverte par un lambris en berceau brisé. Elle est flanquée au nord d´un unique bas-côté de trois travées, moins long que le vaisseau principal, couvert d´un demi-berceau. À l´extrémité ouest du collatéral est implanté à 45° un puissant clocher-porche à contreforts angulaires. Les trois grandes arcades retombent sur des piles octogonales par l´intermédiaire de chapiteaux en frise de feuillages. À la seconde pile, dont la face sud abrite une piscine à crédence, est adossé un autel. La présence d´une entaille atteste la présence ancienne d´un jubé, détruit en 1834.

La charpente, dont le lambris a été refait au moins deux fois depuis le 15e siècle, conserve ses entraits à engoulants, ses sablières ornées de feuillages, attribuées au charpentier et sculpteur trégorrois Jean Jouhaff (actif entre 1484 et 1500), quelques blochets saillants figurés et les bouts fleuronnés de ses poinçons pendants, encore partiellement polychromes. On a retrouvé lors des récents sondages des éléments d´un lambris en châtaignier portant un décor géométrique rouge et noir sur fond blanc, dessinant peut-être une croix de Malte. Il a été remplacé après 1873 par un lambris en sapin aux compartiments ornés de grandes arabesques rouges et bleues encadrant un cartouche quadrilobé au monogramme marial couronné. Au sud, la chapelle seigneuriale des Lannion, de plan presque carré, ouvre sur le choeur par une grande arcade symétrique à celle du bas-côté nord et, à droite de celle-ci, par une porte à l´archivolte richement sculptée de choux et fleurons et surmontée d´un blason. Le mur oriental du porche sud était épaulé par un contrefort qui s´est trouvé intégré dans la chapelle, où il reçoit la retombée de deux arcs de décharge. Une fenêtre rectangulaire à traverse, éclairant jadis la salle haute du porche, est percée dans sa travée sud. À droite de la baie qui éclaire à l´est la chapelle des Lannion, comme dans le mur sud de la première travée de la nef, sont ménagés des lavabos à crédence. Le porche sud est composé de deux travées voûtées d´ogives, dont les clés portent des écus. En 1905, l´intérieur présentait un badigeon rouge à faux joints blancs. À gauche de l´entrée, une porte en arc brisé dont l´archivolte est ornée de choux frisés et se termine en accolade à fleuron, donne accès à l´escalier en vis qui dessert la petite salle de l´étage, dotée d´une cheminée, faisant office de secrétairerie. À la clé de l´arc à ressauts multiples ouvrant sur la chapelle, un écu incliné surmonté d´un heaume avec un ange pour cimier est porté par deux lions en granite gris ; de part et d´autre, deux culots végétaux.

Ordonnance extérieure :

Construite en grand appareil de granite rose, la chapelle occupe un emplacement exceptionnel dominant la baie qui relie la pointe de Perros à Ploumanac´h. Elle est actuellement couverte en ardoises de Sizun, mais la couverture d´origine, dont on a retrouvé des échantillons dans les combles, était en ardoises épaisses, posées à l´aide de chevilles sur un lit d´argile ou de mortier. L´élévation sud est marquée par la juxtaposition des murs-pignons du porche et de la chapelle des Lannion, plus élevé que son voisin. Encadré par des contreforts angulaires à ressauts amortis par des pinacles, le porche s´ouvre par un portail en arc brisé garni d´une clôture en menuiserie ajourée du 17e siècle. Au-dessus du portail, de part et d´autre du fleuron de l´accolade, deux bas-reliefs d´une grande qualité d´exécution représentent à gauche la Déploration du Christ, à droite l´Annonciation. Ils sont à mettre en rapport avec le décor du porche sud de Runan, antérieur de quelques années. À l´étage, la fenêtre à meneau et croisillon de la secrétairerie est encadrée par deux emblèmes héraldiques. La chapelle seigneuriale est éclairée par une baie flamboyante à deux lancettes surmontées d´un réseau à soufflets et mouchettes. L´élévation sud de la nef est des plus simples : deux travées séparées par un contrefort, la première aveugle, la seconde percée d´un oculus inscrit dans une baie en plein-cintre. La façade ouest, encadrée par deux contreforts angulaires, frappe par sa muralité. Elle est percée d´un portail en accolade entre deux pinacles, surmonté d´un oculus lui aussi inscrit dans une modeste baie en plein-cintre.

Le clocher est une tour carrée contemporaine de la nef, bien que certains auteurs l´aient datée du 16e siècle. Construite au nord-ouest du bas-côté nord, elle est implantée à 45°, si bien que ses contreforts angulaires se trouvent rigoureusement orientés. Cette disposition, d´une grande puissance plastique, est tout à fait exceptionnelle, mais non sans exemple à la fin du Moyen Âge. La partie basse du clocher est composée d´un porche d´entrée d´une travée carrée voûtée d´ogives. A la clé du portail est sculpté un lion tenant l´écu écartelé, chargé de trois croissants, de la famille de Coëtréven. On accède à la plate-forme par un escalier situé dans une tourelle polygonale demi-hors-oeuvre ménagée dans l´angle formé par la tour et la nef. La flèche à six pans, du 17e siècle, est construite en granite gris.

L´élévation nord se compose de deux travées entre la tour et la sacristie. La première est percée d´une porte, avec à la clé un écu porté par un lion, la seconde d´un oculus inscrit dans une baie plein-cintre, formule décidément affectionnée par le maître d´oeuvre de l´édifice. Le mur du chevet, qui se développe entre deux contreforts angulaires, est épaulé par un contrefort droit dans l´axe des piles séparant le vaisseau principal du collatéral. La maîtresse-vitre, à six lancettes trilobées surmontées d´un réseau flamboyant à soufflets et mouchettes, comporte une traverse horizontale, qui peut dénoter une influence du style perpendiculaire anglais.

Bâtie pour l´essentiel grâce aux largesses de deux familles de l´entourage ducal, la chapelle de La Clarté constitue un précieux jalon de l´épanouissement des formes flamboyantes en Trégor, dans les années centrales du 15e siècle. La disposition singulière de son clocher en fait un unicum dans l´architecture bretonne du temps.

  • Murs
    • granite
    • grand appareil
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise, pierre en couverture
  • Étages
    2 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • flèche en maçonnerie
    • toit à longs pans
    • pignon découvert
    • noue
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Typologies
    style gothique. Croix monolithe sur socle. Porche à étage
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • sculpture
    • menuiserie
  • Représentations
    • Christ en croix
    • calice
    • Vierge à l'Enfant
    • Annonciation
    • Vierge de pitié
    • armoiries
    • fleuron
    • crochet
    • pilastre
    • pinacle
    • Sacré Coeur
    • couronne d'épines
    • IHS
    • symbole marial
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1915/05/28
  • Précisions sur la protection

    Chapelle Notre-Dame de la Clarté et mur de clôture classés par décret du 28 mai 1915.

  • Référence MH

Bibliographie

  • COUFFON, René. Répertoire des églises et chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1939.

    Bibliothèque de Rennes Métropole : 726.6 COU
    p. 287-288
  • FLOHIC EDITIONS. Le patrimoine des communes des Côtes-d'Armor. Charenton-le-Pont : Flohic éditions, 1998, 2.

    p. 816-817
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006, 2010