L'ancienne pêcherie de Binic, à laquelle était adjointe une sècherie, se trouverait à la pointe de Rognouze. Elle est citée dans un acte de 1583. Cédée par le duc de Penthièvre au général de la paroisse d'Etables pour une rente de 10 douzaines de raies, elle avait été adjugée le 22 novembre 1546 à Pierre Percevaux à raison de 15 sous 7 deniers par douzaine (AD 22, E 1235). Cette pêcherie ou "sècherie de rayes" était redevable d'une "raye" par jour des gens du tiers-état de la paroisse au duc et à la duchesse de Mercoeur et de "Painthièvre". Le terme en était fixé chaque année au jour de la Sainte-Croix, en septembre (cité par C. Querré). Une seconde pêcherie était située à Vaumadec que l'on appelle encore aujourd'hui "la mare aux Terpieds" ("la mare aux pieuvres"), en limite de Pordic. Il faudrait aussi citer sur cette commune la pêcherie de la plage du Moulin (située sur Etables). Avant 1684, l'on pratiquait sur le littoral nord de la Bretagne la pêche du congre et du merlu. Cette activité cessa avec le développement de la pêche à Terre-Neuve. Pour la remplacer, les riverains construisent alors des pêcheries. Cette pêcherie aurait été détruite par ordre du Roi en 1732, comme l'ensemble des pêcheries du royaume, par souci de préservation de la ressource, cependant en 1762, il est toujours question de la pêcherie "anciennement existante à Binic". Ces pêcheries en pierre étaient souvent reconstruites, juste après le passage de l'inspecteur des pêches. En 1748, un nouvel arrêt du Conseil d'Etat règlementa la manière dont les pêcheries devaient être construites : "le terrain enclavé dans l'enceinte de chacun des dits parcs de pierre ou écluses, sera formé en talus, la chute du côté de la mer, sans qu'il n'y ait aucun creux, mare, fossé ou retenue d'eau qui puisse arrêter le frai du poisson. Ils auront dans le fond une ouverture de deux pieds de largeur sur toute la hauteur de l'enceinte, laquelle ouverture ne sera formée que d'une grille de bois ayant des trous en forme de mailles d'un pouce au moins au carré et de deux pouces au carré, depuis Pâques jusqu'à la Saint-Rémy". Cependant, dans le quartier de Saint-Brieuc, Habasque nous rapporte que 14 pêcheries subsistent vers 1830. Elle seront détruites en partie en 1770, avant que la loi de 1852 les interdisent définitivement, à moins de disposer d'une concession. Peu de temps après, les écluses ne furent plus permises. En 1906, l'ISTPM (Institut Scientifique et Technique des Pêches) relevait sur la côte de Binic la présence de "gorred" ou pêcheries, constituées de filets posés entre des pierres et fixés par des ralingues pointées enfoncées dans le sable.
- inventaire préliminaire, Binic
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Communes littorales des Côtes-d'Armor - Etables-sur-Mer
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Commune
Binic-Étables-sur-Mer
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Cadastre
Domaine Public maritime
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Précisions
commune fusionnée après inventaire Commune inventoriée sous le nom de Binic
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Dénominationsinstallation aquicole
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Précision dénominationpêcherie
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Période(s)
- Principale : 16e siècle
- Principale : 18e siècle
La pêcherie de Binic a une forme de cercle en pierres. Les pêcheries en pierre ou en "écluses" sont construites sans chaux, mortier ni ciment. Elles n'ont pas d'autre forme que celle d'un demi-cercle ou d'un seul angle dont les extrémités se dirigent vers le rivage. La hauteur des murs ne peut dépasser 1, 30 m. Ces pêcheries ont dans leur partie la plus basse, du côté de la haute mer, une seule ouverture prise dans toute la hauteur des murs, ayant au moins 1, 30 m de largeur et 2 m en plus de longueur de goulet : la dite ouverture est fermée d'une grille en bois placée à moitié de la longueur du goulet et percée de trous en forme de mailles, de 27 mm au moins au carré, du 1er septembre au 1er mai, et de 54 mm, du 1er mai au 1er septembre.
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Murs
- pierre
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État de conservationinégal suivant les parties
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Statut de la propriétépropriété de l'Etat
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
- (c) Conseil général des Côtes-d'Armor
Bibliographie
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HABASQUE. Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques sur le littoral du Département des Côtes-du-Nord. Saint-Brieuc : Imprimerie Guyon, 1832.
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QUERRE, Christian. Binic, port du Goëlo. Binic : Editions Dahin, 1987.
p. 38