Dossier collectif IA22009121 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Saint-Quay-Portrieux
Les fours à boulets, batteries et les corps de garde sur la commune de Saint-Quay-Portrieux
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  • (c) Inventaire général, ADAGP(c) Conseil général des Côtes-d'Armor

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    four, batterie, corps de garde
  • Aires d'études
    Communes littorales des Côtes-d'Armor
  • Adresse
    • Commune : Saint-Quay-Portrieux
      Lieu-dit : Adresse : Portrieux (le)
      Cadastre : B 1392

Le four à boulets du Portrieux a été construit à la Priauté en 1794. Sur l'espace de l'ancien bastion (aujourd'hui privé), à l'intérieur d'une villa dénommée "La Priauté", se trouvaient autrefois les canons d'une batterie, installée en 1755), un corps de garde, une guérite, un magasin à poudre (détruit) et un four à boulets (plan fig. 1). L'ensemble de ces ouvrage est aujourd'hui détruit. Les canons de cette batterie servirent en 1795 lors d'une tentative anglaise de débarquement avorté sur la côte du Goëlo. Ils furent enlevés en 1838 lorsque le déclassement du Portrieux comme place forte fut décrété. Jusqu'en 1940, deux de ces "bombardes" se trouvaient encore au sémaphore, avant de partir dans les fonderies allemandes, pendant la guerre. Si la tourelle de vigie était encore debout à la fin du siècle dernier, elle a disparu lors des aménagements urbains. La batterie fut remise aux Domaines en 1898 et vendue au sieur Danguy en 1892. Le général Meusnier a établi vers 1785 le plan d'un four à réverbération, capable de chauffer en continu les boulets à 800-900° ; il est agréé par le Comité Central des Fortifications qui chapeaute les diverses directions régionales. Les fours à rougir les boulets ont été construits en France entre 1793 et 1820. L'usage premier des fours à boulets semble dater des environs de 1600, selon l'étude parue en 1911 dans "Le Fureteur breton". Le four à boulets du Fort-La-Latte est daté de 1689. Le four à boulets du Roselier serait plus tardif. Cependant, les études plus récentes de Guy Sallier Dupin contredisent cette première version. Les fours ont connu un très grand développement à partir de 1803 après la dénonciation par l'Angleterre du traité d'Amiens. Cette position anglaise contraint la France à renforcer de toute urgence les dispositifs de défense de ses côtes. Les tensions s'accroissents en 1806 par la déclaration par Napoléon du blocus continental fermant les marchés du continent à l'Angleterre. Il est donc décidé d'installer des batteries sur tous les points exposés aux attaques anglaises et, corrélativement, de munir ces batteries de fours à boulets. Il subsiste encore trois de ces fours dans la baie de Saint-Brieuc : à Portrieux, au Roselier et à Erquy, réalisés selon un plan-type, conçu par les services de l'artillerie royale.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle

Le four à boulets du Portrieux est situé près du chemin de ronde de la Priauté, au-dessus du bureau du maître du port (ancien quai des Douanes). Il a la forme d'un parallélépipède massé, percé de nombreux orifices et conduits sur la façade, et un réceptacle en pierre pour les boulets. Sa construction, très soignée, est en pierre de taille (dalles de granite bleu) avec un toit terrasse. Le foyer à feu continu est incorporé au four, à l'abri du vent et fonctionne par réverbération rayonnante sous la voûte intérieure. Le four comprend un cendrier sous le foyer, accessible en façade. Ce foyer a une une sole à 3 gouttières, une voûte en brique réfractaires de 11 cm et en façade une goulotte de réception des boulets rougis qui étaient saisis avec des pinces à oreilles pour être immédiatement introduits dans la gueule du canon à l'aide d'un refouloir préalablement bourré de poudre, d'étoupe humide, d'argile et de foin. La mise à feu se faisait par un petit orifice à la base du canon en enfonçant un dégorgeoir perçant la charge de poudre. Etait alors introduite par la même voie, une estampille de cuivre garnie de poudre fulminante à tige, qui vivement tirée, s'enflammait par friction. La portée du canon était de 2000 m.

  • Toits
  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Décompte des œuvres
    • repérés 3
    • étudié 1

Documents d'archives

  • AD Côtes-d'Armor : S. Suppl. 588.Plan de la batterie déclassée du Portrieux, 1892. Bornage des terrains dépendant de l'ancienne batterie déclassée du Portrieux, 10 août 1892.

Bibliographie

  • GAUDU, G. Four à boulets. Saint-Brieuc : Société d´Emulation des Côtes-du-Nord, tome XCV, 1969.

    p. 53-79.
  • SALLIER DUPIN (DE), Guy. La mer et la Révolution dans les Côtes-du-Nordw. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1992.

    p. 149-150

Périodiques

  • ESCLAMANTI, Stéphane. Les fours à boulets rouges. In ARCHEAM. Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes maritimes, février 2001, n° 9.

  • LESTIENNE BREVET.Four à boulets. Plans dressés par l´architecte Lestienne Brevet en mai 1951, Annale de Bretagne, 1987., p. 107-116.

    p. 107-116.
  • TIRET, André et Jacqueline. Les fours à rougir les boulets construits en France entre 1793 et 1820. Bulletin annuel du Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes-Maritimes, Archéam, n° 10, 2002-2003.

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007