Pendant la seconde guerre mondiale, la presqu'île de Lézardrieux fut équipée de nombreux ouvrages défensifs, constitués de blockhaus, de bunkers enterrés, de tranchées, de tobrouks, de tétraèdres et de champs de mines. Cet ensemble défensif fut dénommé le groupe de points d'appui de Lézardrieux, afin de défendre le port et l'accès aux deux estuaires en particulier à partir des sites suivants : Pleubian (Creac'h Maout, Mer Melen), Pleumeur-Gautier (batterie de 'L'Enfer', 4 blockhaus H 669 et vestiges de 2 blockhaus à St-Adrien), Lézardrieux (Île à Bois, Bodic, Craquelais). Le Sillon de Talbert servit pour l'extraction de sable et de galets, qui étaient acheminés à l'aide de wagons et d'une voie métrique pour la construction des blockhaus. Dès 1940, pour surveiller le trafic maritime de la Manche, l'armée allemande installa sur le site de Mer Melen, une station radiogonométrique de repérage sur les ondes courtes du type ADCOCK. Afin d'éliminer un obstacle naturel à la propagation des ondes, un rocher fut dynamité. Le point culminant de Creac'h Maout commande une vue d'ensemble sur le territoire de la presqu'île de Lézardrieux-Pleubian depuis le feu de la Croix et la pointe de l'Arcouest à l'Est jusqu'au Sept Îles à l'Ouest. Un sémaphore de la Marine Nationale y était installé depuis le milieu du 19ème siècle. Il fut doté ultérieurement d'un radar FUMO ('Funkmess-Otung-Radar') par l'occupant. Il faisait partie du M.A.A. 262, avec une batterie lourde à Plounez près de Paimpol. Il était relié au commandement de la Défense Maritime de la Bretagne à Brest. Les opérateurs des radars appartenaient à la marine allemande. La défense du site était assurée par la 11ème section du III/897 IR, qui avait son poste de commandement à l'île à Bois (avec une quarantaine d'ouvrages fortifiés). A la sortie de la commune de Pleumeur-Gautier, en direction de Pleubian, au lieu dit 'l'Enfer', quatre casemates avaient été aménagées, qui ne reçurent jamais leur armement. La ligne de chemin de fer Paimpol-Tréguier avec l'embranchement de Pleumeur-Gautier passait à côté de la batterie. Le dynamitage du pont sur le Jaudy en août 1944 entraîna la fermeture de cette portion.