Dossier collectif IA22015692 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, île de Bréhat
Les ensembles fortifiés de l'île de Bréhat
  • Dénominations
    ensemble fortifié
  • Aires d'études
    Communes littorales des Côtes-d'Armor
  • Adresse
    • Commune : Île-de-Bréhat
      Lieu-dit : Feunteun Vin Hoborg Roc'h ar Gador Roc'h Guenanec le Goaréva le Tertre Blanc

Depuis au moins Louis XIV, L'île de Bréhat a représenté un site d'escale important et stratégique pour les navires du Roi et la défense des côtes, entre l'estuaire du Trieux et la baie de Paimpol. Vauban avait tiré des plans successifs de défense de l'île qui offrait au moins trois abris pour les navires de la Marine et plus tard pour les corsaires : la Corderie, qui était le plus important (mouillage du Fauconnier, à l'entrée Nord du Kerpont), la Chambre et le Port-Clos. En 1781, la frégate 'L'Oiseau' pu se réfugier dans l'anse de la Chambre, protégée par les canons de Logodec. L'île disposait d'une garnison permanente, même en temps de paix. Il existait trois bâtiments à usage de caserne au début du 19ème siècle : Crec'h ar Garvec (près du port de la Corderie), la petite caserne au bourg et l'ancien presbytère, pour accueillir un effectif de 244 soldats. Le balisage au cours du 19ème siècle participa à la réalisation d'une barrière lumineuse, qui sécurisa l'abord dangereux de ces côtes et leur appropriation militaire. La datation des édifices militaires repérés est comprise entre le 18me et le 19ème siècle. Seul la citadelle du Goaréva est datée du 19me siècle. Le rapport de la sous-direction du port de Saint-Malo décrit en 1802 le système défensif de l'île : au Nord, la batterie de Feunteun Vin, avec sa poudrière, qui défend le grand chenal du Trieux entre l'île Maudez et Bréhat, au Nord-Est, la batterie de Kerien (ou 'Aod ar Pan'), la batterie de Roc'h ar Gador, en surplomb, bat l'entrée du Port-Clos et de la rade. Il lui a été adjoint un four à boulets, et la batterie de Roc'h Guenanec, établie sur un rocher entourée par la mer, avec une digue submersible. Ses canons battent la rade de la Chambre et défendent l'entrée du Port-Clos. A proximité, se tient un four à boulets inachevé et sans portes. Au cours des années qui suivirent, l'île fut transformée en véritable forteresse : six nouvelles batteries furent aménagées, dont deux au Nord ('Hoborg' ou 'Groas') et Roc'h Nec'h, appelé aussi Peillac, Penn an Park (la 'chaussée Vauban') à l'entrée du Port de la Corderie et Goaréva, à la pointe Sud-Ouest, et enfin deux sur les îles voisines de Raguénes et de Logodec. Cependant, la plupart s'avèreront peu utiles. La commission de défense des côtes de 1811 ne conserva qu'une seule batterie récente et les cinq plus anciennes. En juillet 1814, les batteries de Kerien et des îles sont désarmées, les autres suivront en septembre. En 1802, les casernes et les corps de garde étaient aussi en mauvais état. Le magasin à poudre de Saint-Samson (ancienne chapelle) était aussi en ruines. Un état de 1812 révélait l'existence de sept corps de garde : Rosédo, kerien, Saint-Samson, la place du bourg, le Tertre Blanc, ceux des îles Raguénes et Logodec. Un autre état de 1813 indiquait l'existence de trois parcs d'artillerie : Touleneau ('Toull an Aod'), kerien et Saint-Samson. Un troisième rapport de 1816 mentionnait les sept corps de garde et les cinq poudrières, tous en bon état. Plusieurs projets de construction de nouvelles fortifications furent établies au milieu du 19ème siècle sur les terrains acquis en 1865 : le Rosédo et Logodec ; cependant, ils furent souvent ajournés, hors un poste-réduit, c'est-à-dire la citadelle du Goaréva, au-dessus du Port-Clos, construite en 1863. Ce bâtiment, en raison de son mauvais état continuel, fut peu investi par l'armée, qui l'abandonna définitivement en 1914. En 1899, le site du Rosédo fut transformé en champ de tir. On peut encore y déceler les vestiges de la plateforme et du parapet au ras de l'eau. Le parement des pierres est en partie écroulé. La chapelle Saint-Michel et l'ancienne chapelle Saint-Samson servirent aussi occasionnellement de corps de garde pour les gardiens des signaux, et de poudrière. Des guérites étaient aussi associées aux batteries. Deux guérites ont été repérées et étudiées : celle de l'île Raguénes et celle de Kervarabès. Une guérite, servant aussi de poudrière a été étudiée sur l'île Sud : Roudourec, qui défendait la passe Est et le mouillage au Nord de la Chambre. La poudrière de Roc'h Ru, transformée en sanitaires toilettes et le fort du Goaréva, daté de 1863, ont été étudiés.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 1er quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 3e quart 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Les sites des anciennes batteries sont encore repérables, mais sont souvent envahis par la végétation, ainsi : les batteries d'Hoborg et de Pauillac, avec leurs guérites en ruines ou détruites. Le parapet de la batterie de Ol-ar-Pann domine une grève de galets, près d'un puits. Le parapet de la batterie de Roc'h ar gador est visible au niveau d'une propriété privée. La plateforme a été reconvertie en terrasse. La poudrière de Roc'h Née, construite sur un tertre et à l'abri des rochers, est toujours présente, mais sa guérite, édifiée à l'arrière, est en ruines. L'ancienne plateforme et le parapet de la batterie du Roudourec, près de la grève de l'église, sont en mauvais état. Le bâtiment situé à proximité servait de guérite et de stockage des munitions. Il est encore en bon état. Le site de Feunteun Vin est le mieux conservé et le plus remarquable. La guérite qui occupe le coin Sud-Est (Kervarabes), est en bon état, alors que le corps de garde a été transformé en toilettes (Saint-Riom). La guérite de l'Île de Raguénes est en bon état, mais difficile d'accès à cause de la végétation. La guérite du Terre Blanc et son corps de garde, en bon état, mais intégrés à une maison d'habitation de la fin du 19ème siècle, sont situés dans une propriété privée (ancienne maison dite 'de Haenen'). La chapelle Saint-Samson, qui a servi de caserne pour les canonniers, est en ruine.

  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérés 10
    • étudiés 5

Documents d'archives

  • Archives départementales des Côtes-d'Armor. 7 R 50-51- 52.Île de Bréhat.

  • Service Historique de l'Armée de Terre. Art. 8 PA Île de Bréhat.

Bibliographie

  • SALLIER DUPIN (DE), Guy. La mer et la guerre dans les Côtes-du-Nord, du Consulat à l'Empire. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 2004.

Périodiques

  • SALLIER DUPIN (DE), Guy. La mer et la Révolution dans les Côtes-du-Nord. Saint-Brieuc : Les Presses Bretonnes, 1992.

    p.45-49

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2009