Ce logis de ferme à cinq travées de fenêtres ordonnancés et à cour ouverte est d´un style commun dans le Trégor. Beaucoup d´édifices ont été construits sur ce modèle entre les années 1840 et 1870. Ils témoignent d´un essor de l´agriculture à cette période et d´une paysannerie aisée. Ils sont marqués par l´influence des modèles urbains : la régularité et la symétrie des ouvertures de la façade rompent avec l´architecture vernaculaire observable au 17e ou au 18e siècle.

Quelques détails sont caractéristiques : indépendance du logis, plan rectangulaire régulier orienté vers le sud, dimensions importantes, construction en moellon équarri à l´exception des encadrements des ouvertures et des chaînages d´angle, en pierre de taille de granite ; moellons agencés en linteau de décharge au-dessus des ouvertures du rez-de-chaussée ; couverture en ardoises ; souche de cheminée dotée d´une pierre de couronnement délardée et d´un solin en pierre de taille. Ce dernier étant disposé en saillie afin d´assurer une parfaite étanchéité de la couverture. L´ensemble démontre l´amélioration des techniques constructives appliquées aux bâtiments de ferme.

La grange-étable attenante a été surélevée. L´écurie nous révèle un détail intéressant : le lit du palefrenier ayant été conservé.

Le cadastre ancien nous apprend qu´au lieu-dit "Pen-an-Lan" existait déjà deux fermes ("al leur") en 1835. Les cours de type ouvert sont figurées en rose pale. Le toponyme "Penn al Lann" signifie le bout ou les confins de la lande. "Lann" signifiant ajonc en breton. Ce toponyme pourrait signifier que le site était non cultivé et qu´il existait autrefois une zone commune (lieux de pacage) où chacun pouvait aller faire paître ses bêtes. Un affluent du Guindy passe au nord à proximité immédiate de la ferme.

20122213621NUCA : Archives départementales des Côtes-d'Armor