L’environnement du manoir : l’apport du cadastre napoléonien
Les cadastres de 1811 et de 1843 nous permettent de restituer l’environnement du manoir à cette période, ses multiples accès, l’emplacement de l’ancienne métairie et sa basse cour, le jardin d’agrément dessiné à la française, clos de murs avec ses deux pavillons. Ils permettent également d’entrevoir l’organisation du domaine agricole : verger, pâtures, prés, vivier, bois et futaies. On sait grâce aux matrices cadastrales que certaines parcelles étaient réservées à la culture de l’osier (parcelle A 141 « le bois des saules », parcelle A 121 « l’Oseraie »). Traditionnellement l’osier est coupé en hiver et mis debout dans un bassin pour être écorcé au printemps. Le système d’adduction des eaux, nécessaire au rouissage est représenté sur le plan de 1843 avec son pertuis ou écluse (A 122) pour réguler l’arrivée d’eau dans l’oseraie.
Le domaine ne semble pas avoir été modifié entre 1811 et 1843, on peut toutefois s’interroger sur les formes rectangulaires des pavillons de jardin mentionnées dans le premier cadastre, erreur du géomètre ou témoignage d’une reconstruction.
Prestige et fonction : le maintien de signes architecturaux distinctifs
En l’absence d’archives et de visite intérieure, il est difficile d’évoquer les origines de la construction du logis. Le plan en T renversé, la tourelle arrière, les vestiges d’anciennes ouvertures ainsi que la corniche à modillons témoignent d’une campagne ancienne pouvant remonter au 16e siècle. Les ouvertures rectangulaires à linteau droit sont davantage dans l’esprit du 18e siècle tandis que la travée centrale avec ses baies en plein cintre sont à la mode jusqu’au milieu du 19e siècle. Un pavillon arrière en pierre de taille de granite a été également édifié dans le courant du 20e siècle et concurrence l’impact visuel et symbolique de la haute tour d’escalier.
Les bâtiments d’exploitation construits par les Querhoent au milieu du 19e siècle traduisent toujours la noblesse du lieu. Le colombier, intégré aux dépendances, est recouvert d’une toiture en pavillon qui contribue à son identification.