Clermont proviendrait du latin « Clarus-monte », la montagne lumineuse. Haut lieu de culte solaire, probablement dès l’antiquité, cette colline sera christianisée et une chapelle dédiée à sainte Anne y sera élevée dès le 12e siècle. Un pardon dit-on s’y déroulait chaque lundi de pâques. Lors de la vente des biens nationaux, elle est acquise par Charles Larrère qui est également propriétaire de la ferme de Clermont. La municipalité demande sa fermeture le 5 mai 1807 et son mobilier sera transporté dans l’église paroissiale du bourg, hormis une statue en bois de la Vierge à l’enfant. Cette dernière dans le style du 14e siècle sera conservée à la ferme de Clermont et placée quelques années plus tard dans une niche du pignon du logis. Une halte pieuse, lors des cérémonies des rogations, y sera maintenue jusque vers les années 1960. La chapelle désaffectée a été détruite lors de l’agrandissement de la voie au début du 20e siècle.
Située en bordure d’un chemin de grande communication, la ferme de Clermont accueillera également une forge comme l’atteste un document en annexe de 1795. Construite en granite du pays, la ferme est significative de l’architecture rurale des alentours de Dinan : un ancien logis déclassé en dépendances cohabite avec un logis plus récent construit au 19e siècle, dans l’alignement de l’ancien. Le premier logis était à l’origine à composition décalée avec une partie habitation plus haute. Cette différence de niveau a été masquée par la surélévation au 19e siècle. La ferme encore en activité conserve également ses anciennes dépendances qui s’organisent autour d’une vaste cour.
Photographe à l'Inventaire