Deux moulins sont attestés au lieu-dit du Runiou, l'un établi vers 1786, l'autre en 1802. Ils sont rassemblés en 1812 pour former une même entreprise, appartenant à Mathurin-Julien Le Gorju, maître papetier à Plourin-lès-Morlaix en 1785. 14 ouvriers y travaillent, payés chacun 1,40F par jour. 60 tonnes de chiffons y sont transformés en papier de qualité coeur, fin, couture et bulle.
En 1816, le rapport de la sous-préfecture de Guingamp indique que les deux moulins sont des établissements distincts. Chaque moulin possède 10 piles comptant chacune 4 maillets. On y produit 1500 rames de papier vendues à Paris.
En 1828, ces moulins utilisent 36 tonnes de chiffons pour produire par an 2388 rames de papier blanc vendu 9 F la rame, et 1200 rames de papier gris à 3,50F la rame. Les 8 ouvriers qui y travaillent perçoivent un salaire moyen de 1, 25F par jour.
En 1844, Jean Louis Le Loutre est propriétaire des deux moulins et emploie onze ouvriers. 8 hommes dont le salaire journalier est de 1,50F et 3 femmes payées 0,75F par jour. 48 tonnes de chiffons y sont transformés. Le papier produit est vendu à Paris et en Bretagne.
En 1846, après le décès de son père, papetier, Jean-Louis Le Loutre devient agent d'assurances jusqu'à son décès en 1852. La production de papier au Runiou cesse cette année-là.
La papeterie de Locmaria, située un peu en aval, ouvre quelques années plus tard.
Fils (géomètre)