Le pont Saint-Adrien à Plufur

Le pont Saint-Adrien (sant Drian en breton) tire son nom de la chapelle Saint-Adrien qui était située à proximité immédiate. Comme souvent, il est difficile de dire s'il s'agit du saint breton Drien ou du saint romain nommé Adrien. La chapelle est décrite en mauvais état en 1801, il ne restait qu'une porte en 1940 (sources : René Couffon) et il ne subsiste aujourd'hui qu'un petit pan de mur de moellon envahi par la végétation... Selon l'histoire locale, un violent combat eut lieu pendant la Guerre de la Ligue le 11 juillet 1596 près de la chapelle Saint-Adrien entre les habitants de Plufur et les soldats de la garnison de Tonquédec, venus les piller.

Le pont - figurant sur les cadastres de 1818 et 1848 - permettait de franchir à pied sec le Dour Elégo Rau connu également sous le nom de ruisseau de Rosanbo ou de Saint-Conay (tableau d'assemblage de 1848) et de passer de Plufur à Lanvellec à l'est. Ce pont s'intercale entre le pont Riviéro au nord (site accessible par le chemin de Castel Pic) et le Pont ar Poulas (aujourd'hui Pont Poullas, goudronné) au sud.

De Plufur, on accède à ce pont par ancien chemin creux (très difficilement praticable) venant de la ferme de Kernevez. Vers Lanvellec, le chemin rejoint le domaine du château de Rosanbo et le lieu-dit Penn an Alé. Côté Plufur – selon le cadastre - un autre chemin dit "chemin de Saint-Adrien" se poursuit jusqu'au lieu-dit Le Vot (disparu) puis vers le nord-est.

L'ouvrage est constitué de quatre grandes dalles de granite reposant sur des blocs de granite de forme parallélépipédique. Il ne permet pas le passage des charrettes mais devait servir pour les piétons et le bétail. Ce pont semble doublé d'un gué. Enjambant le Dour Elégo Rau, ce pont est difficilement datable mais pourrait remonter à la fin du Moyen Age ou au 16e siècle. Il s'agit d'un ouvrage remarquable tant par son ancienneté que par sa mise en œuvre. Il est soumis aux crues régulières du ruisseau. Un hêtre remarquable se situe à proximité immédiate du pont.