Dossier d’œuvre architecture IA22132410 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes du Haut Trégor
Manoir, Trolong Braz (Hengoat fusionnée en La Roche-Jaudy en 2019)
Œuvre étudiée
Auteur
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Roche-Derrien (La)
  • Commune La Roche-Jaudy
  • Lieu-dit Hengoat, Trolong Braz
  • Précisions commune fusionnée après inventaire Commune inventoriée sous le nom de Hengoat
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    colombier, chapelle seigneuriale

Le manoir de Trolong s'insère dans un réseau féodal dont les manoirs voisins de Kerdéozer (en Pleudaniel) et du Rumain font partie. Malgré la disparition des dépendances, et d'une partie du logis principal, Trolong reste un site très intéressant sur le plan historique et architectural. Ainsi, la chapelle seigneuriale intégrée dans le logis présente un type d'aménagement que l'on retrouve dans les manoirs de Kerandraou (en Troguéry) et de La Roche Jagu (en Ploëzal), modèles prestigieux dont le commanditaire de Trolong s'est probablement inspiré dans la seconde moitié du 15e siècle.

La première mention connue des Trolong date du procès de canonisation de Charles de Blois, en 1371, dans lequel Alain de Trolong, écuyer, est cité comme témoin. En 1426, lors de la réformation des fouages, Pierre et Marguerite de Trolong sont mentionnés. Par le jeu des mariages, les terres de Trolong passent successivement aux Loz à l'extrême fin du 15e siècle puis aux Hallay au début du 17e siècle. Ces derniers n'habitent plus le manoir à la fin du 17e siècle, Marie du Hallay, dame de Trolong, demeure dans son hôtel à Rennes (cf. Baux de 1699 et 1707). Le manoir est exploité par un couple de métayers, Pierre Le Cozanet et Marie Prigent. En 1788, Pierre-Joseph-Marie Trolong du Rumain, dont les terres sont annexées à la seigneurie de Trolong, achète le manoir. Pendant la Révolution et l'exil de son propriétaire, le domaine est vendu comme bien national. Dans les états de section de 1836, Achille Leduc, cultivateur, est propriétaire des lieux.

Le manoir actuel de Trolong est construit dans la 2e moitié du 15e siècle, probablement par Pierre de Trolong, petit-fils de Pierre et Marguerite de Trolong, mentionné en 1464 dans des aveux fournis à des seigneuries supérieures (lire annexes). Le blason de la famille est sculpté sur le linteau de la cheminée de la salle basse : "D'argent à dix tourteaux de sable posés quatre, trois, deux, un". Outre le logis noble (parcelle 240), le domaine manorial comprenait une grande métairie noble (parcelle 239 ?), des dépendances (grange, étables, parcelles 246, 247), un colombier (parcelle 248), des jardins (parcelles 237, 238, 245), une avenue (parcelle 243), le tout figuré sur le cadastre ancien. De cet ensemble, ne subsiste, aujourd'hui, que le logis principal amputé de son pignon nord. Le corps de logis secondaire construit dans le prolongement au nord, dessiné par Henri Frotier de la Messelière en 1935, a été détruit ainsi que la grande métairie construite en retour d'équerre à l'ouest et les autres dépendances du manoir. Le colombier situé au sud-est est en partie ruiné depuis la tempête Xynthia de février 2010.

Les terres de Trolong relevaient de trois seigneuries supérieures : la seigneurie de Guingamp qui dépendait du duc de Bretagne ; la seigneurie de Chef du Pont à Langoat ; la seigneurie de Botloy-Lézardrieux qui possédait, entre autre, le manoir de Kerdéozer sur la commune voisine de Pleudaniel, à un kilomètre environ à l'est de Trolong. L'avenue principale qui reliait à l'origine les deux manoirs à l'est, s'est transformée en chemin de servitude au début du 19e siècle. Cet accès majeur du Moyen-Age (aujourd'hui disparu) explique l'emplacement à l'est des deux éléments emblématiques de la seigneurie : le colombier et la chapelle. Celle-ci occupe, en effet, un emplacement atypique à l'arrière du logis afin d'être visible de l'avenue, tournée vers le manoir de Kerdéozer.

La métairie de Trolong Bian appelée "petite métairie noble du manoir de Trolong", par opposition à la grande métairie noble, se trouve à 500 mètres environ au nord.

Le manoir présente un plan atypique en T renversé : un corps de logis occupé par une salle basse et une chambre haute ; une aile arrière avec chapelle sur cellier surmontée d'une chambre. L'ensemble est construit en moellon de schiste avec encadrements de baies en granite. A l'origine, la façade principale était à l'est, tournée vers le manoir de Kerdéozer (en Pleudaniel). L'allée qui reliait ce dernier au manoir de Trolong a disparu. La démolition du pignon nord a entraîné la destruction de la travée nord-est du logis avec la porte d'entrée principale, en arc brisé.

La cheminée de la salle basse est engagée dans le pignon sud, associée à une petite fenêtre largement ébrasée pour un apport de lumière maximum. La chapelle conserve une petite crédence et une baie à remplage gothique sur le pignon est. Elle est construite sur un cellier en sous-sol et surmontée de la chambre du chapelain dont la porte en arc brisé est identique à celle de la chapelle. Les portes en arc brisé sont rares à l'intérieur des logis, l'adoption de cette forme montre la volonté d'établir un lien entre la chapelle et la chambre du desservant. La tour rectangulaire de l'escalier est aujourd'hui partiellement détruite mais l'escalier en vis est toujours en place, logé dans l'angle, entre le corps principal du logis et l'aile arrière. Outre la chambre du chapelain et la chambre haute, l'escalier dessert le sous-sol à usage de cellier situé sous la chapelle. Le conduit dans oeuvre, ménagé dans l'épaisseur du mur de la tour, correspond aux latrines situées en haut de l'escalier, sur le palier qui dessert les chambres.

  • Murs
    • schiste moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • noue
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    menacé, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Etats de section de Hengoat, 1836. Série 3P 83/2

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3P 83/2
  • Seigneurie de Trolong. Bail à ferme de Moulin Rolland, 1547. 1 E art. 2870

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1 E art. 2870
  • Série 1 E 2870. Moulin Rolland. Bail à ferme à Bertrand Le Roux, 1699

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : Série 1 E 2870
  • Série 1 E 2870. Moulin Rolland. Bail à ferme à Pierre Le Cozanet et marie Prigent, 1707

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : Série 1 E 2870
  • Seigneurie de Trolong. Bail à convenant de la petite métairie noble de Trolong bras, 1671. Série 1 E art. 2870

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1 E art. 2870
  • Seigneurie de Trolong. Titres généraux. Aveux et minus fournis aux seigneuries de Botloy-Lezardré, de Guingamp et de Chef-du-Pont. 1 E art. 2864

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 1 E art. 2864
  • Seigneurie de Trolong. série E 1 art. 2863

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : série E 1 art. 2864, 2865

Documents figurés

  • Série 3 P 078. Fonds du cadastre ancien. Tableau d'assemblage et plans parcellaires de la commune de Hengoat, 1835.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 3 P 078

Documents multimédia

  • Hengoat : Histoire, patrimoine, noblesse http://www.infobretagne.com/hengoat.htm

  • www.geneanet.org/ Transcription de la série E 1 art. 2863, 2864. Seigneurie de Trolong

Annexes

  • Série E 2863, 2864 (A.D. 22). Seigneurie de Trolong (transcription de Geneanet)
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016