Le château de Monchoix, situé dans la commune de Pluduno, est un domaine de 235 hectares, dont 100,25 journaux (environ 32,08 hectares) recensés par le procès-verbal dressé à la Révolution. Le château présente toutes les caractéristiques d'un domaine seigneurial, à l'exception d'un colombier. Le domaine comprenait sous l'Ancien-Régime un château classique, trois métairies avec leurs bâtiments agricoles comprenant étables, granges, celliers et soues à cochons. On y trouvait également les banalités essentielles comme le four à pain, le puits et un vivier.
Le domaine s'étendait sur un territoire remarquablement diversifié. Un étang principal était relié à un vivier, contribuant à l'autosuffisance du lieu. Des prairies, des champs labourables, un vaste verger complétait l'ensemble. Les bois, composés de fouteaux, châtaigniers et chênes, offraient des ressources précieuses pour la construction et le chauffage. Des landes et des enclos plantés d'arbres achevaient de donner à cette seigneurie sa configuration unique, permettant une gestion rationnelle et autonome des terres.
Le château lui-même présente une architecture classique remarquable. De plan rectangulaire, il développe cinq travées réparties sur trois niveaux, couvert d'une toiture mansardée en ardoise. Ses dimensions sont précises grâce au procès-verbal dressé lors de la saisi du château le 4 janvier 1795 : 19,44 mètres de long sur 13,6 mètres de large. Sa construction utilise un petit appareil de schiste, avec des pierres de taille en granite pour les encadrements, originellement recouvert d'un enduit à la chaux aujourd'hui dégradé. Les ornements sur les façades sont simples, comprenant des chaînes d'angles, des encadrements de baies, ainsi qu'un avant-corps central pour la façade est. Il est mis en valeur par l'escalier en fer à cheval, la porte d'entrée principale et le fronton triangulaire portant les armoiries des familles de Bédée et de Guinguené, commanditaires du château.
La distribution intérieure reflète l'organisation idéale de l'époque avec notamment la possession d’un sous-sol, doté de deux imposantes cheminées en granite qui accueillait les espaces de service : cuisine, réserves et probablement cave à vin. Un escalier de service et un monte-plats permettaient aux domestiques de desservir les étages supérieurs. Le rez-de-chaussée surélevé s'organise autour d'un vestibule central desservant différents espaces : salon et salle à manger côté droit, avec leurs somptueuses boiseries Louis XV et une cheminée en marbre rouge royal, bibliothèque et salle de réception côté gauche. Les étages sont desservis par un escalier d’honneur tournant en bois avec jour, situé dans le vestibule d’entrée. Cet escalier n’est pas celui qui existait au 18e siècle, il date du 19e siècle. En effet, celui du 18e siècle était probablement en pierre, comme le mentionne le procès-verbal de 1795.
Le premier étage abrite les chambres, conservant ou reproduisant un mobilier d'époque. Une chapelle privée dédiée à la Vierge est aménagée dans ce qui correspond à l’avant corps central. D’usage strictement privée, elle est en excellent état d’origine, bien que l'autel ait été détruit pendant la Révolution. Elle est parquetée, elle possède des boiseries Louis XV et un couvrement lambrissé en arc déprimé. A gauche de l’escalier, la chambre de Chateaubriand, elle garde son atmosphère originelle, avec son lit à baldaquin et ses meubles Louis XV et Louis XVI. A droite de l’escalier, deux chambres décorées avec des boiseries Louis XV et parquetées, dont une chambre, qui offre une vue imprenable sur le clocher de Nazareth et le tertre de Brandefer. Les meubles dans cette chambre incluent un lit Louis XV, une commode antique de style Louis XIV (décorée de motifs de Saint-Malo), ainsi qu'une chaise Louis XIII. Le second étage, sous le toit mansardé, était réservé aux domestiques, servant de chambres mais également d'espace de rangement.
Concernant l’extérieur, le château est agrémenté d’un jardin. Au 18e siècle, il y en avait qu’un qui était localisé à l’arrière du château. Il y avait des charmilles et il mesurait 1 journal (environ 32 ares), selon le procès-verbal. Il est également visible aujourd’hui, un jardin du coté est du château et son petit étang. Celui-ci est réalisé entre 1789 et 1827, il n’est pas mentionné dans le procès-verbal mais figure sur le cadastre ancien de 1827.
(Enquête thématique régionale, Inventaire des demeures parlementaires en Bretagne - les châteaux de parlementaires en Côtes-d'Armor, Flavie Dupont, 2025)
Etudiante à l'Université Rennes 2, master 2 Histoire, civilisations et patrimoine double parcours Histoire et Sciences-sociales et parcours Médiation du Patrimoine de l'Histoire et des Territoires.
Dans le cadre d'une étude sur les châteaux parlementaires costarmoricains pour la réalisation d'un mémoire de recherche historique sur les châteaux habités par des parlementaires bretons. En partenariat avec l'association VMF et la Région Bretagne.