Le dossier, ouvert en 1992 lors d'un recensement des immeubles protégés au titre des monuments historiques, fait l'objet d'une reprise en 2025 dans le cadre de l'opération participative Printemps du pan de bois.
- liste immeubles protégés MH
- enquête thématique régionale, Architecture urbaine en pan de bois
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Quintin - Quintin
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Commune
Quintin
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Adresse
2 rue aux Toiles
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Précisions
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Dénominationsmaison
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AppellationsHôtel des Uzilles
L'édifice porte la date de 1564 dans une phrase devenue difficilement lisible "[...] 1564 fut coman(d)é [...] et feu Ia[...]" (en 2025). Selon l'article paru en 1880 dans le bulletin archéologique de l'Association bretonne, l'inscription intégrale aurait été : "Le 17 iour 8 avril 1564 fust comance ce bastiment et feu parfet le 30 de octobre audit an". Mais la transcription indiquée en 1883 dans les Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord semble plus cohérente : "Vive Dieu et sa puissance. Le § 17e : iour : de § avril / 1554 : fut / comance § ce / batiment / et / feut / parfct / le § 30e / de § octobre / au § dit / en". Etonnamment, le nom des commanditaires n'apparaît pas. En revanche, cette phrase nous livre une précieuse information : commencée le 17 avril, la construction n'a duré que 6 mois.
La porte d'entrée au fronton et décor antiquisant, comparable à celles du 5 et 7 rue Notre-Dame dont l'une porte la date de 1611, suggère un remaniement au début du 17e siècle. En 1637, cette maison est propriété de Jean Uzille, sieur du Coing. Son père Gaspard, écuyer, docteur en médecine et protestant, arrive à Quintin à la fin du 16e siècle avec ses trois enfants (Jean, Philippe et Jeanne) et participe à l'église réformée de Bretagne aux côtés de Mme de La Moussaye qui détient le château de Quintin. Le 19 mai 1642, les enfants de Jean Uzille vendent à François Chassin, sieur de la Riolette et Peronnelle Eveillard son épouse (Revue de Bretagne, 1904). Bien que l'appellation soit restée, la famille Uzille ne semble pas être commanditaire de cette maison construite en 1564, puisque Gaspard se marie le 1er septembre 1586 à Calais. En outre, leurs initiales ne correspondent pas avec celles visibles sur la marque de marchand au fronton de la porte.
D'importants travaux de rénovation ont lieu dans les années 1970 après achat du bâtiment par la famille Lorvellec. La reprise des maçonneries et l'ouverture de larges vitrines impactent fortement le rez-de-chaussée. Par ailleurs, une partie de l'étage ouvrant sur la place, que les cartes postales montrent maçonnée, est remise en pan de bois.
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Période(s)
- Principale : 2e moitié 16e siècle
- Secondaire : 1er quart 17e siècle , (incertitude)
- Secondaire : 20e siècle
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Dates
- 1564, porte la date
Maison à l'angle de la rue aux Toiles et de la rue au Lait, donnant sur l'actuelle place 1830 où se trouvaient anciennement les halles à la viande. Ses deux façades sur rue sont construites en pan de bois en encorbellement sur deux étages.
D'importants remaniements affectent le rez-de-chaussée maçonné : des vitrines commerciales effacent toutes dispositions antérieures rue aux Toiles et une grande partie rue au Lait. Elles amputent l'inscription qui court sur les deux façades et sur le culot d'angle sculpté qui soutient la poutre d'enrayure. Les dates de début et de fin de construction qu'elle fournit (du 17 avril au 30 octobre) souligne la rapidité de mise en œuvre de ce type d'architecture.
Le décrochement du rez-de-chaussée rue au Lait pose question : la porte en anse de panier, encadrée par un décor antiquisant semble être un rajout du début du 17e siècle (cf. Historique). D'ailleurs, la corniche en pierre qui marque la fin du niveau s'interrompt brutalement à cet endroit. La devise gravée sur son fronton se lit : "Nil nisi : consilio" soit "Rien que : des conseils". Au-dessus se trouve une marque de marchand, avec les initiales "F" et "T". Transformée en fenêtre à une date inconnue, elle est rouverte dans les années 1970. Une porte plus simple, en partie ouverte dans le mur mitoyen, la jouxte.
Les deux étages sont en encorbellement avec entretoises moulurées. Des feuilles de houx ornent la sablière de chambrée du deuxième étage. La majorité des bois a été remplacée lors de la rénovation des années 1970. A l'image du 6 place 1830, le contreventement se compose d'une écharpe ou croix de Saint-André à chaque extrémité de l'étage et de potelets sous les fenêtres en claire-voie. Les poteaux à tête élargie sont ornés de moulures prismatiques, toutes différentes. A une époque indéterminée, une partie du premier étage rue au Lait semble avoir été maçonné (Musée de Bretagne, photo anonyme sans date ; carte postale vers 1925). Le pan de bois est restitué dans son intégralité au 20e siècle.
La petite porte rue au Lait ouvre sur un couloir qui donne accès à l'escalier en vis à marches en pierre, inscrit dans une tour carrée. Une porte en anse de panier moulurée le relie à la cour arrière. La desserte est commune avec le n°10 rue au Lait : chaque niveau dispose d'une double distribution avec de remarquables portes en anse de panier moulurées. Chaque étage possède une petite niche pour déposer sa lumière dans l'escalier. Une porte de communication à un niveau recoupé par l'escalier est aujourd'hui bouchée.
Une ancienne cheminée est conservée dans le pignon ouest au 2e étage, avec son pendant au n°10 d'après la propriétaire actuelle. Celle-ci signale par ailleurs un exhaussement des niveaux lors de la restauration.
Ce bâtiment ne dispose pas de cave, en revanche il en existe une sous le n°10 rue au Lait avec lequel il communique.
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Murs
- bois pan de bois
- pierre pierre de taille
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Toitsardoise
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
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Protectionsclassé MH, 1977/12/21
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Référence MH
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Bibliographie
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R.P. Dom Guépin, "Rapport sur l'excursion dans Quintin" dans Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 1880, p. 340-363.
Périodiques
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SOCIETE ARCHEOLOGIQUE ET HISTORIQUE DES COTES DU NORD, Mémoire de La Société Archéologique et Historique Des Côtes-Du-Nord (Saint-Brieuc: L. Prudhomme Imprimeur-Libraire, 1883), I