Dossier d’œuvre architecture IA22132991 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
Église paroissiale Notre-Dame-de-la-Joie (Kermaria-Sulard)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Perros-Guirec
  • Commune Kermaria-Sulard
  • Lieu-dit Le bourg,
  • Adresse ,
  • Cadastre
  • Dénominations
    église paroissiale

L'église paroissiale Notre-Dame-de-la-Joie à Kermaria-Sulard

L'église primitive

L'église paroissiale de Kermaria-Sulard est dédiée à Notre-Dame de la Joie. Le nom de la paroisse en breton rappelle ce culte : ker, le "lieu habité" et par extension "le village", et maria, "Marie". Sulard viendrait de solarium en latin et qualifierait le lieu d’"ensoleillé".

A l'origine, la communauté villageoise de Kermaria-Sulard dépendait de la paroisse primitive de Louannec. Il s'agissait donc d'une trève. Ville Beate Marie Insuler ou Kermaria (Kermaria-Sulard) est citée pour la première fois en 1330 au début du procès de canonisation de saint Yves (Derrien de Bouaysalio, témoin n° 44 âgé de 60 ans devait appartenir à la famille de Coatsaliou ou Coataliou, mentionnée au début du 15e siècle). Il s'agit de la "paroisse de la bienheureuse Marie de Sulard".

La légende locale veut que ce soit le seigneur de Coataliou (le bois des Aliou) qui ait fondé une chapelle - dédiée à Marie - en reconnaissance d'avoir sauvé son fils de deux ans d'une mort certaine... Kermaria-Sulard est devenue une commune indépendante au début de la Révolution française le 17 février 1790.

De l'église primitive, nous ne savons que peu de choses à part l'existence d'un tableau la représentant. L'édifice apparaissait comme très original pour le Trégor... Selon Joachim Gaultier du Mottay (1862), l'église primitive est "assez remarquable" et "parait appartenir en partie au 12e ou 13e siècle" [?]. "Sous le porche, on aperçoit en entrant un mausolée en granite érigé à la mémoire de M. Le Roux, ancien recteur de la paroisse. Il se trouve dans le cimetière, une croix de pierre qui porte la date de 1654".

Le projet de reconstruction

Le conseil de Fabrique de Kermaria-Sulard délibère le 15 octobre 1882 sur l'église paroissiale reconnaissant son mauvais état sanitaire : "vu que l'église paroissiale menace ruine et tombe de vétusté", son étroitesse : "vu qu'elle est tout à fait insuffisante pour la population" (qui s'élève alors à environ 915 habitants), l'urgence du péril "la vie des fidèle se trouve menacée" et conclut sur une nécessaire reconstruction. Dans ce but, une souscription a été lancée et a recueilli plus de 20 000 francs des habitants. Une aide du même montant est demandée à l’État désigné comme le "bienveillant Gouvernement de la République".

Un plan est demandé à Lageat, architecte renommé de Lannion. Si le devis de 1882 pour la reconstruction de l'église s’élève à 55 000 francs, l’État propose une aide de 8 000 francs qui s'ajoute aux 6 000 francs proposés par la commune, aux fonds levés par la souscription et au financement du conseil de Fabrique via la garantie d'un emprunt de 30 ans au Crédit foncier. La première pierre de la nouvelle église paroissiale est bénie le 19 juillet 1884 par le curé de Perros-Guirec. Le jardin du presbytère accueille une église temporaire en voliges de bois désignée "chapelle ar Koat" tandis que la démolition de l'ancienne église commence.

Les travaux

Les travaux de la nouvelle église sont ralentis par le manque de fonds : en octobre 1886, il reste à monter la voûte en brique, le clocher, à réaliser le dallage de la nef et le parquet du chœur (12 000 francs). En raison du faible budget disponible, les travaux sont réalisés à l'économie et les premières lézardes apparaissent dans la maçonnerie du côté nord...

C'est pendant le chantier de reconstruction que survient la mort de l'architecte Lageat : il est bientôt remplacé par monsieur Morvan de Saint-Brieuc. Alors que l'église n'est toujours pas achevée – la flèche du clocher manque – il est question de la fourniture de trois cloches par le recteur.

Fin 1887, une demande d'aide exceptionnelle est à nouveau adressée au gouvernement afin de pouvoir achever l'église. Le premier pardon de Notre-Dame de la Joie a lieu en 1888 : les travaux débutés en 1884 sont enfin achevés. A Noël 1888 a lieu le baptême de François Perron qui deviendra chanoine honoraire de Plestin-les-Grèves.

La couverture de l'église a été "refaite" en 1911 puis en 1925. A cette époque, l'église et le presbytère sont respectivement estimés à 250 000 et 40 francs. L'école à 120 000 francs et la mairie à 50 000 francs.

Église paroissiale reconstruite de 1884 à 1888 sur les plans de l'architecte Lageat de Lannion. Elle est restée en partie inachevée à l'image de son clocher-tour dépourvu de flèche.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1884, daté par travaux historiques
    • 1885, daté par travaux historiques
    • 1886, daté par travaux historiques
    • 1887, daté par travaux historiques
    • 1888, daté par travaux historiques

Plan classique en forme de croix latine avec nef comprenant six travées de bas côtés et un chevet polygonal à trois pans. Tour clocher de plan carré dépourvue de flèche. Deux petites chapelles sont situées dans les bas côtés.

Gros œuvre en moellon, entourages des ouvertures, chaînages, rampants en pierre de taille de granite gris. Couverture en ardoise.

Style néo-gothique (ouvertures en arc brisé, contreforts obliques).

  • Murs
    • granite moellon
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • État de conservation
    bon état

Bibliographie

  • RIGAUD, Jean-Marie (avec le concours de M. Hélary et de plusieurs instituteurs du département ; les cartes ont été dressées par M. Belhomme). Géographie historique des Côtes-du-Nord. Saint-Brieuc, 1890, 509 p.

  • COUFFON, René. Répertoire des Eglises et Chapelles du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier. Saint-Brieuc, Les Presses Bretonnes, 1939-1947, 779 p.

  • PELLETIER, Yannick. Les retables bretons. Ouest France, 1984, 184 p.

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.