L'absence de remembrement à Hengoat a permis de conserver un maillage bocager important sur la commune. Selon Georges Minois, ce bocage se met en place à partir de la fin du 14e siècle avec ses talus boisés destinés à délimiter et clôturer les parcelles agricoles, à affirmer son droit de propriété et à fournir du bois. La construction des talus par les paysans est à son apogée au 19e siècle, période d'enrichissement où les talus sont consolidés par un muret. la commune a conservé un certain nombre d'exemples le long des voies communales et des chemins. Outre leur intérêt historique, esthétique et patrimonial, ces ouvrages ont un rôle agronomique, écologique et paysager. Associés aux talus construits en mottes, perpendiculairement à la pente des terrains, ils permettent de lutter contre l'érosion des terres en réduisant les risques de ruissellements trop rapides. Ils participent à la reconquête de l'eau en favorisant son infiltration par le sol, jouant ainsi un rôle de filtre naturel. Traditionnellement surmontés d'arbustes ou d'arbres, les haies servaient de clôture naturelle pour les bêtes, fournissaient, suivant les essences, du bois de chauffage, du bois d'oeuvre, du fourrage d'appoints, des fruits. Les talus participent à l'aménagement de l'espace rural, ils structurent le paysage de la commune et contribuent pleinement à son identité.
Selon les endroits, les talus-mur sont construits avec 2/3 de pierre et 1/3 de terre ou inversement. les arbres plantés sur ses murs ont parfois été supprimés. La qualité de la mise en oeuvre en moellon de schiste ou de grès explique la bonne conservation de ces constructions quand elles n'ont pas été détruites ou abîmées.
Photographe à l'Inventaire