La rue Renan appelée autrefois "Grande rue" ou "Grande rue sur la rive" relie le port à la place du martray, centre névralgique de la cité. C'est l'une des rues les plus anciennes de Tréguier par où transitent les marchandises, déjà citée dans le procès de canonisation de saint Yves en 1330. Cette artère médiévale serpente entre le bas et le haut de la cité, sa largeur est mouvante avec un élargissement suivi d'un rétrécissement au niveau des maisons qui font l'angle de la rue stanco (20 et 22 rue Renan). La topographie naturelle du terrain a nécessité un important travail de terrassement pour aménager les jardins situés à l'arrière des maisons. Sur le cadastre, le parcellaire (laniéré à certains endroits) représente la succession des jardins aménagés en terrasses étagées que soutiennent des murs plus ou moins hauts figurés par des traits rouges.
La rue est bordée d'anciennes maisons d'artisans, de marchands et de négociants-armateurs dont les plus anciens exemples remontent à la fin du 15e siècle (n°22 et 24). Au bas de la rue, deux maisons d'armateur à tour d'escalier des 16e et 17e siècles marquent l'entrée de la ville depuis le port.
La partie médiane de la rue Renan devient résidentielle à partir de la fin du 18e siècle. Jusque dans les années 1870 des demeures, des maisons bourgeoises sont reconstruites à l'emplacement de maisons plus anciennes. Pour exemple, dans le tournant de la rue, au n°34, la maison est remontée en sous-oeuvre d'une maison en pan de bois (grosses poutres qui sortent en haut de la façade) à la fin du 18e siècle.
Chargée d'études Inventaire