Dossier d’œuvre architecture IA22133365 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • inventaire topographique, Lannion-Trégor Communauté
Manoir de Guernalio (Minihy-Tréguier)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Schéma de cohérence territoriale du Trégor - Tréguier
  • Commune Minihy-Tréguier
  • Lieu-dit Guernalio Braz
  • Dénominations
    manoir
  • Parties constituantes non étudiées
    dépendance

Une partie des archives de la seigneurie de Guernalio est conservée aux Archives départementales des Côtes-d’Armor sous la cote 2 G 233. Vingt-neuf pièces concernent la période allant de 1516 à 1771. La seigneurie de Guernalio disposait d’un enfeu dans l’église-cathédrale de Tréguier placée devant le cœur, sous la deuxième arcade entre le banc des chanoines et joignant le pilier de l'autel Saint-Sébastien1.

La famille Milon, blasonnant "d’azur au bélier d’or", originaire de la paroisse de Rospez aurait possédé la seigneurie de Guernalio à une date inconnue selon le Nobiliaire et Armorial de Bretagne de Pol Potier de Courcy.

La famille Fleuriot était propriétaire de la seigneurie de Guernalio au 17e siècle selon l'Armorial Breton de Guy Le Borgne publié en 1667.

La seigneurie de Guernalio passe ensuite dans les mains de la famille de Monfort jusqu’en 1834 et la vente de l’ancien manoir et des terres par Henriette Céleste Le Malliec de Chassonville (veuve de Auguste Charles Louis Marie de Monfort, décédé en 1829) et Auguste Paul de Montfort (son fils, qu’elle a eu avec Auguste Charles Louis Marie de Monfort).

En 1834, Marie Anne Lucas devient propriétaire de Guernalio pour 1/3 et ses enfants pour 2/3 : Anne Le Fichant, Pierre-Marie Le Fichant et Marie-Yvonne Le Fichant. A signaler que Marie Anne Lucas et son époux Pierre Le Fichant était déjà propriétaires de l’ancien manoir du Cosquer à Pommerit-Jaudy.

Selon les états de section du cadastre, l’ancien manoir de Guernalio appartient en 1835 à "Pierre Fichant, veuve" qui habite à Pommerit.

Pierre-Marie Le Fichant reconstruit le logis en 1848 : l’ancienne résidence seigneuriale est devenue une ferme d'une vingtaine d'hectares.

1"Le 8 novembre 1612, Magdeleine de Kersaliou fondait à son tour un anniversaire avec De Profundis sur son enfeu dépendant de Guernaliou, tombe qu'un acte postérieur indique sous la deuxième arcade, touchant le banc des chanoines et joignant le pilier de l'autel Saint-Sébastien, tombe ainsi parfaitement déterminée. Peu après, Mathurin Lhostis, trésorier de Tréguier, échangea ce dernier enfeu avec escuyer Nouel Millon seigneur de la Ville-Tanet et demoiselle Marie Fleuriot, héritière entre autres de Guernaliou et le concéda aussitôt à Jean Le Bigot seigneur de Beauchesne." (COUFFON, René. "Chapelles, autels, enfeus et sculptures héraldiques de la cathédrale de Tréguier". Saint-Brieuc, Les Presses bretonnes, extrait des Mémoires de la société d’émulation des Côtes-du-Nord. 1932.)

Le cadastre de 1835 figure un ancien site manorial dont les bâtiments s’organisent autour d’une cour fermée. Il nous renseigne également sur la présence d’une tour et d’un appentis au nord du logis (éléments ayant disparu lors de la reconstruction du logis au 19e siècle). Si la seigneurie est connue comme étant celle de "Guernalio" ou "Guernaliou", le cadastre mentionne comme toponyme "Le Vieux Château".

Cet ensemble bâti se compose actuellement d’un ancien logis flanqué d’une tour d’escalier datable du 16e siècle, d’un logis principal daté par millésime de 1848 et de deux dépendances agricoles du 19e siècle.

Une fontaine et un lavoir sont signalés à l’ouest (non vu, dans la végétation).

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Secondaire : 2e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1848, porte la date

Selon les états de section du cadastre, les parcelles de l’ancien manoir de Guernalio sont désignées en 1835 comme "coat bian, jardin [barré] labour" (n° 390), "parc an hoat, labour" (n° 391), "ar hoat bian, labour" (n° 392), "loguel ar leur, labour" (n° 393), "cour et bâtiment" (n° 394), "maison, bâtiment et cour" (n° 395), "jardin" (n° 396), "parc izel, labour" (n° 397), "ar chlos, labour" (n° 398), "bâtiment" (n° 399), "parc ar leur, labour" (n° 400), "parc huel, labour" (n° 401), "jardin [barré] labour" (n° 797), "venelle [barré] pâture" (n° 798), "an ascolet, labour" (n° 799), "prat bras guernaliou, pré" (n° 800) et "tachen vras ar noueno, labour" (n° 801).

L’ancien logis déclassé en dépendance

L’ancien logis est orientée vers l’ouest, il comporte deux portes en arc plein cintre dont l’une moulurée - correspondant à la partie sud du logis - est surmontée d’une fenêtre à linteau droit et appui mouluré saillant, elle-même surmontée d’une autre fenêtre à appui légèrement saillant (une ancienne lucarne ?). La façade de ce logis se caractérise par une maçonnerie de moellon de schiste soigneusement équarri dont on peut lire chaque niveau d’assise.

Si le rez-de chaussée du logis a été habité comme l’atteste l’arc de décharge du cœur (fond de l'âtre) d’une ancienne cheminée aménagée dans le pignon sud, il a ensuite été déclassé en étable (identifiable à ces petites baies situées en position haute). Le premier étage, desservi par un escalier en vis en bois situé dans la tour, était également habitée.

Le sommet de la tour abrite vraisemblablement un pigeonnier (non vu). Sa partie basse comporte une ouverture de tir qui devait flanquer le mur de la cour et le portail d’entrée situé au sud. Au pied de la tour, soutenue par un important contrefort, a été aménagé un puits. Les photographies du pré-inventaire de 1973 montrent le puits entouré de pavé comme les abords immédiats des bâtiments.

Le grand logis de 1848

Construit en moellon de schiste, plus ou moins équarri, le logis principal présente une élévation ordonnancée de type ternaire à cinq travées avec porte axiale. Les fenêtres sont en pierre de taille de granite gris à linteau droit. L’étage de comble est éclairé par cinq lucarnes. Au-dessus du linteau de la porte d’entrée du logis principal daté 1848 ont été intégrées des armoiries (replacées à l’envers). On reconnait ainsi le blason de la famille Fleuriot propriétaire de la seigneurie au 17e siècle : "d’argent au chevron de gueules accompagné de trois fleurs [quintefeuilles] tigées et arrachées d’azur 2 et 1 ». La façade nord du logis principal comporte de nombreux éléments architectoniques en remploi (piédroits et linteaux). Ce logis construit pour Pierre-Marie Le Fichant s’apparente à une véritable "maison de maître".

  • Murs
    • granite moellon
    • schiste moellon
    • maçonnerie
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée, élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant en charpente
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis avec jour en charpente
  • État de conservation
    bon état, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    logis

Documents d'archives

  • Seigneurie de Guernaliou - titres : aveux, mandement du roi Louis XIV, sentences, supplique. Paroisse du Minihy-Tréguier, familles de Meur, Fleuriot, Guernaliou et Du Kersehan. Dossier de procédure sur la métairie de Coat-an-Faou, paroisse de Langoat, dépendance de Guernaliou (1613-1667).

    Séquentiel : 216.

    Cote : 2 G 233.

    Dates : 1516-1771.

    Nombre éléments : 29 pièces.

    Métrage conservé : 0,04.

    Ancienne cote 1 : G art. 229.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 2 G 233
  • Canton de Tréguier (22). Pré-inventaire de la commune de Minihy-Trégier par Nicole Chouteau et Viviane Maillen assistées de Didier Richard pour les photographies, 1973.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel) : 152

Périodiques

  • COUFFON, René. "Chapelles, autels, enfeus et sculptures héraldiques de la cathédrale de Tréguier". Saint-Brieuc, Les Presses bretonnes, extrait des Mémoires de la société d’émulation des Côtes-du-Nord. 1932, p. 162-247.

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018, 2022
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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